Au coeur d'une lointaine galaxie, l’équipage du Palamino détecte au loin une étrange présence, celle d’un trou noir. Aux abords se trouve l’USS Cygnus, une station spatiale disparue il y a 20ans. Ils décident d’aller à sa rencontre…
La firme aux grandes oreilles tente le pari dès le début des années 70 de surfer sur la mode des films catastrophe tels que L'Aventure du Poséidon (1972) & La Tour infernale (1974). Sauf que le projet mettra un temps fou à voir le jour, connaîtra des réécritures, sera abandonné pour être repris par la suite. Résultat, on se retrouve avec le tout premier space-opera made in Disney, qui n’a qu’un seul but, surfer sur l’engouement du public pour le premier volet de la saga Star Wars sorti deux ans plutôt. Sauf que cette grosse production ne connaîtra jamais le succès tant espéré.
Il est assez surprenant de constater que pour une production estampillée Disney, le film puisse donner l’impression d’avoir été réalisé avec très peu de moyen. Avec des SFX et décors relativement kitch, voir cheap, comme si l’on avait affaire à un film catastrophe digne des années 60. Rappelons tout de même qu’à la même époque, était sorti La Guerre des étoiles (1977) ou encore Alien (1979), tous les deux avec un budget de 11 millions $, alors que celui-ci atteint les 20 millions, c’est à n’y rien comprendre.
Un scénario que l’on sent calibré pour les adultes et qui tout à coup, vire vers une audience plus jeune, comme si Disney avait voulu ce film à destination des enfants (alors que très clairement, je ne leur recommande pas, ils vont être largués en un rien de temps, d’autant plus que le film s’avère extrêmement pessimiste). Le film pâti d’un scénario qui a connu maintes et maintes réécritures, un pitch anémique qui s’enlise et endort littéralement le spectateur pendant toute la première partie (sur un film de 90min, on trouve rapidement le temps long). En effet, il faudra attendre la première heure pour que le film daigne enfin se révéler et nous offrir autre chose que cette fumeuse histoire de vaisseau fantôme, avec cet équipage amorphe et Vincent, leur robot en carton-pâte (et au visage de toon !). Sans parler des trop nombreuses conversations pseudos scientifiques, véritable branlette mentale où l’équipe nous gerbe au visage sa science infuse auquel on ne pige rien et eux non plus.
C’est d’autant plus regrettable qu’en dehors de cette intrigue soporifique, se cachent de magnifiques maquettes, trompes l’œil en matte-painting et de très beaux décors, avec notamment l’architecture de l’USS Cygnus, sorte de cathédrale spatiale avec ses verrières et son côté steampunk façon Jules Verne.
En dehors de son sympathique casting (Anthony Perkins, Ernest Borgnine, Yvette Mimieux & Robert Forster), il faut aussi souligner une musique bien trop présente et entêtante de la part John Barry. Au final, Disney nous offre ici ce qui s’apparente à un téléfilm de luxe, une œuvre bien trop ambitieuse pour les moyens et les talents mis en œuvre.
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