Dans Hollywoodland, Allen Coulter explore la face cachée de personnages publics, prisonniers de leurs images télévisées ou sociales. En posant subtilement un parallèle entre le personnage du détective privé et celui de Georges Reeves, acteur raté et boudé par le public et les studios, le réalisateur brasse des thèmes riches et intéressants: la solitude, le paraître, l'obsession de la vieillesse. Grâce à un scénario fin et bien écrit, il saisit toute la complexité et les interrogations liées au métier d'acteur et met en avant les faux semblants qui auront eu raison de Georges Reeves.
L'enquête menée par le détective est captivante. Allen Coulter prend son temps, multiplie les fausses pistes, les hypothèses pour, au final, ne jamais trancher. Meurtre? Réglement de compte? Suicide? Là n'est pas l'important. Hollywoodland montre l'envers du décor et les conséquences tragiques du mensonge. Car, au final, c'est bien le déni de soi, l'obligation de rester enfermé dans un costume que l'on a choisi pour lui et l'impossibilité de vivre le rêve imaginé qui a tué Goerges Reeves.
La mise en scène est propre, efficace. Rien ne dépasse. Parfois, on aurait aimé un peu plus de violence, de douleur, d'intensité: il manque à Hollywoodland un côté poisseux , une noirceur plus appuyée. Là, tout est trop propret, trop académique. Quant aux acteurs, leurs interprétations restent sans faille: Adrien Brody est parfait, Diane Lane, très émouvante et Ben Affleck (qui l'aurait cru?) trouve ici son meilleur rôle jusqu'à ce jour, un rôle infiniment personnel où entre dérision assumée et confession touchante, il se livre en toute pudeur et sincérité.