« Affaire non classée » de Michael Apted réalisé en 1991, entend se classer dans les thrillers judiciaires. Si affaire non classée il y a, c’est celle à priori insoluble entre un père avocat (Gene Hackman) et sa fille qui lui a emboîté le pas dans la carrière (Mary Elizabeth Mastrantonio). Avocat brillant ayant bâti sa réputation sur la défense des causes perdues qu’il parvient quelques fois à inverser, Jedediah Tucker Ward a mené sa carrière sans compromission sur le plan professionnel mais sans doute un peu moins sur le plan personnel, notamment sentimental et familial. C’est ce comportement désinvolte et égoïste que sa fille Maggie lui reproche quand sa mère décède brutalement. Le scénario cousu de fil blanc va opposer le père et sa fille dans une sombre affaire concernant les accidents dramatiques provoqués par des vices cachés sur un nouveau modèle promu par une grande firme automobile. Le manichéisme de l’intrigue n’aide pas les acteurs dont les scènes à défendre accumulent les poncifs. Gene Hackman lui-même peine à ne pas sombrer dans le cabotinage. Idem pour la jeune Mary Elizabeth Mastrantiano qui est alors au sommet de sa courte période de gloire. C’est donc le méchant de l’histoire interprété par Colin Friels qui tire son épingle du jeu. On a connu Michael Apted plus inspiré. Sans doute un petit coup de fatigue après le triomphe commercial et critique remporté par « Gorilles dans la brume » sorti deux ans plus tôt, biographie inspirée de Dian Fossey avec Sigourney Weaver dans l’un de ses plus grands rôles. Reste la photographie magnifique du grand Conrad L. Hall qui donne la tenue requise à cette production léchée mais malheureusement sans âme.
Un film convenu qui ne réserve que peu de surprise. Dans le genre "procès", j’ai vu plus percutant mais l’essentiel de « Class Action » est avant tout dans la relation père-fille des deux principaux protagonistes.
Le film mélange les coulisses d'un procès à l'américaine et un affrontement père, fille. A vrai dire l'ensemble reste toujours moyen, la réalisation n'arrivant jamais à emballer le film. Tout de même on trouve des détails intéressants et véridique dans le cadre du procès, puis il y a Elizabeth Mastrantonio dans ses meilleurs années dommage que Hackman ne soit pas à son niveau habituel.
Réalisé par un Michael Apted en service minimum, « Class Action » s'avère du niveau d'un bon téléfilm, sans surprises mais regardable. On retient en fait surtout deux ou trois scènes bien senties au milieu d'une intrigue honnête, ne dépassant toutefois jamais les limites du thriller moyen, malgré quelques dilemmes intéressants. En effet, Jedediah Ward a beau être idéologiquement irréprochable, sa vie privée s'avère beaucoup plus discutable, l'exact contraire de sa fille, quasi-spécialisée dans la défense des pires ordures qui soient (précisons que ces deux-là sont avocats). Hélas, c'est bien la seule idée vraiment originale de l'oeuvre, qui peut toutefois compter sur Gene Hackman et la belle Mary Elizabeth Mastrantonio pour sauver joliment les meubles et rendre le résultat acceptable. Regardable donc, mais clairement mineur dans la carrière de son auteur.