Quand on pense aux grands films de guerre, on se pose la question de savoir si "Bataille des Ardennes" de Ken Annakin devrait en faire partie. Pour ses qualités historiques, il faudra revoir certains détails qui ne passent pas toujours inaperçus... Le premier, la météo : en décembre 1944, les allemands lancent leur offensive parce que la météo cloue alors au sol l'aviation alliée, un temps nuageux et neigeux, et des températures glaciales, or, dans le film, la plupart du temps, c'est grand soleil !
Ensuite le lieu de tournage, les Ardennes englobent une partie du nord est de la France, le sud de la Belgique et le nord du grand duché de Luxembourg ... sauf à être tatillon, des scènes tournées à ce qui ressemble à un paysage parfois arides ne sont pas trop correspondantes !
Vient le matériel utilisé, en effet les colonnes de chars allemandes sont en fait des chars pershing américains, peints en gris, avec une petite croix de fer pour compenser ...
J'en termine enfin avec le fait que l'on synthétise l'histoire de manière un peu grotesque, notamment la scène finale où une dizaine d'américains réussissent à vaincre quinze panzers allemands.
Par contre, pour ce qui est des acteurs, on sera heureux de retrouver Henry Fonda, qui déjà en 62, dans "Le Jour le plus Long", sous la direction d'Annakin, combattait sous l'uniforme américain, transformé en orateur hors pair, motivant les hommes et captivant le public, sans doute de par son charisme révélé dans "Douze Hommes en colère" de Sidney Lumet.
On appréciera également la présence de Robert Shaw en officier allemand imperturbable, dont la seule activité est de faire la guerre à la tête de tout aussi sympathiques jeunes hommes fanatisés !
Enfin, une pléiade de brillants acteurs parmis lesquels Charles Bronson, en Robert Ryan et Dana Andrews viendront agréablement rythmer l'ensemble.
Un film certainement bien rôdé quand on a pas arrêté l'histoire au cours du lycée, compensé par des acteurs dans des uniformes sur mesure.