Avis sur Captain Kidd

Rowland V. Lee qui nous avait ravi en 1940 avec "le fils de Monté Cristo" nous pond ici un ragoût maritime assez fade. Alors bien sûr tout cela est construit autour de la personnalité de Charles Laughton qui crève l'écran, s'amuse comme un fou et s'en sort à merveille. Mais sinon : Une histoire sans rythme ni enjeu, un film de pirate sans un seul abordage (un comble !) un Randolph Scott. mauvais (faut dire aussi que le rôle débile qu'on lui fait jouer…) Ça fait vraiment film pour ados (de l'époque)

Voilà un film que je possède depuis quelques années et que j'avais laissé aux oubliettes. Quel plaisir de découvrir ce vieux film de pirates ! Ne vous attendez pas à des trucages fantastiques, vous n'en trouverez pas, la plupart des scènes sont tournées en studio. Ne cherchez pas des combats navals à tout rompre, vous perdrez votre temps. Par contre, si vous voulez admirer un acteur au talent incommensurable, ne ratez pas ce film, vous ne serez pas déçu. Le héros de l'aventure est joué par Randolph Scott, c'est d'ailleurs une surprise de le voir dans un film de pirates, car l'acteur était plutôt orienté western, surtout dans sa seconde partie de carrière. Mais la véritable vedette est Charles Laughton qui tient le film à lui tout seul et mérite amplement le détour. Le Capitaine Kidd est un personnage détestable au possible. Menteur, roublard, mesquin, cruel, goguenard, crapule, criminel, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire l'individu. Il est d'ailleurs bien secondé par une bande de scélérats tout aussi mal intentionnés que lui, notamment John Carradine (Mr Povey) avec son visage en lame de couteau qui convient parfaitement à son rôle d'âme damnée, et le non moins perfide Mr Lorenzo, incarné par Gilbert Roland. Évidemment, comme dans toute bonne histoire de pirates, le héros s'en sortira, mais le film vaut surtout par la truculence des dialogues. Qu'ils soient en anglais ou en français, les déclamations de Charles Laughton valent leur pesant de tirades académiques. Certains passages sont même difficiles à traduire en bon français car des mots utilisés n'ont plus cours de nos jours. Qu'importe, outre l'histoire qui est passionnante, vous vous régalerez devant le jeu de scène de Charles Laughton. Cette aventure est de la même veine que "Capitaine Blood" de l'excellent Michael Curtiz, ou encore les deux versions, "Les révoltés du Bounty", en 1935 avec le même Laughton et Clark Gable et celle de 1961 avec Trevor Howard et Marlon Brando avec l'infâme Capitaine Bligh. Un film à ne pas manquer même si la pellicule a vieilli.

Charles Laughton, qui avait ètè le cruel Capitaine Bligh dans la meilleure version jamais tournèe de "Mutiny on the Bounty", fut un excellent "Captain Kidd" sous la direction du vètèran Rowland V. Lee à qui l'on doit quelques classiques du fantastique tels que "Tower of London" ou "Son of Frankenstein". Bien entendu, Laughton se taille ici la part du lion dans un rôle qui lui sied à merveille! Une canaille aussi vicieuse que le Capitaine Bligh dont la principale mission est de rejoindre un grand navire, le « Quida Marchand » , revenant d'Inde chargè de trèsors et de pierres prècieuses! Kidd devra veiller à sa sûretè au nom du roi William III, incarnè par Henry Daniell, dans les eaux infestèes de pirates de Madagascar! Rajoutez y Randolph Scott en gentilhomme en qui on peut faire confiance, un èquipage de pirates condamnès attendant la peine de mort et vous obtenez un bon film d'aventures maritimes d'antan qui s'inspire très librement de la vie de l'impitoyable Captain William Kidd! A l'abordage...

Film de pirate dans la grande vaine de Captain Blood. Un vrai film d'aventure et de cape et d'épée comme on en voit plus aujourd'hui. Tous les ingrédients du genre y sont avec en prime le jeu épatant et le visage expressif et débonnaire du géant Charles Laughton. Sans aucun doute un des meilleurs film de pirate.

Rowland V. Lee dirige avec "Le Capitaine Kidd" son dernier film après une carrière riche de près de soixante longs métrages essentiellement de série B où son éclectisme lui permit d'embrasser tous les genres. Si "Le Capitaine Kidd" bénéficie d'un excellent casting, son maigre budget n'autorise pas Lee à respecter tous les codes d'un genre qui en 1945 a derrière lui ses plus belles heures. Le capitaine Kidd a certes bien existé mais le scénario concocté par Norman Reilly Raine qui a déjà œuvré pour Michael Curtiz et Errol Flynn ("Les aventures de Robin des bois" en 1938 et "La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre" en 1939") revisite complètement la réalité historique pour donner à Charles Laugthon tout le loisir d'amener le personnage à lui par le biais d'une composition tout en rouerie et en cabotinage. La performance du grand acteur anglais alors au zénith de sa popularité compense largement la faiblesse de la réalisation et le cruel manque d'action de ce film de pirates. Truculent et méphistophélique à souhait son Capitaine Kidd, odieux forban en quête de notabilité, justifie à lui seul la vision de ce film qui s'apparente davantage par sa structure et son humour féroce au succulent "Noblesse oblige" de Robert Hamer (1949) qu'à "L'aigle des mers" de Michael Curtiz (1940) ou qu'au "Cygne noir" d'Henry King (1942). Ce d'autant plus que Randolph Scott au visage marmoréen pas encore façonné par les ans n'a pas loin s'en faut le panache des virevoltants Errol Flynn ou Tyrone Power. C'est donc essentiellement pour la prestation haute en couleurs de Sir Laugthon que le film conserve un réel intérêt. Le voir barrer avec une enfantine minutie sa petite liste d'ennemis à éliminer intitulée "Reposent en paix" est un spectacle dont on ne se lasse pas.

Le scénario de base est pas mal, Laughton excellent mais le style de la réalisation date un peu et il aurait été intéressant de voir un peu plus John Carradine.

Excellent film de pirates, qui ne vaut pas tant pour des scènes d’action finalement assez rares, que pour l’utilisation du principe de duplicité qui mène le scénario. La plupart des personnages sont dissimulés et ont la particularité troublante de se retrouver d’une manière ou d’une autre des deux cotés des marges de la loi. Mais le plus grand intérêt est l’interprétation du rôle vedette par Charles Laughton, inoubliable fripouille hypocrite, et tellement, tellement anglaise… Il est remarquablement secondé par Randolph Scott et John Carradine, pour les plus connus.