Sylvie est folle...
Le film ne nous dira jamais vraiment quel est son mal, juste qu'elle est "un peu fragile" et qu'elle a fait un séjour à "l'hôpital des fous"...
Un mari formidable, deux enfants adorables, et une petite vie en apparence tranquille ou tout tourne rond, sauf Sylvie qui elle tourne un peu en rond...
Un jour elle croise sur son chemin Jalal, un "sans papier" comme disent les braves gens et comme Sylvie est folle, elle ne se rend pas bien compte qu'en Sarkozie il est devenu criminel d'aider son prochain et elle s'engage à corps exalté et à cœur perdu dans le bénévolat et une aide sans limite aux cotés d'Isabelle, un autre genre de folle mais qui elle sait ce qu'elle risque et connait malgré cela encore tout le sens du mot Résistance.
Sylvie s'engage alors dans un parcours initiatique qui la sauvera ou la perdra, selon l'appréciation du spectateur.
Jean-Pierre Ameris réalise là une œuvre comme rarement la télévision nous en offre...ni même le cinéma
Un film jamais manichéen, souvent drôle et léger, parfois bouleversant, de ceux, sans mélo, ou l'on se retrouve pourtant en sanglots devant le visage d'une femme anéantie et le long plan qui suit, fixé sur un champ de blé.
Isabelle Carré y est proprement incroyable et les superlatifs me manqueraient pour décrire ce qu'elle apporte à ce film épatant qui sait sans forcer le trait nous ouvrir les yeux sur ceux qu'en France on ne veux plus voir et qui se cachent dans des forets, sur ceux qu'on traite comme on oserait pas traiter des animaux, sur ceux sur qui, pour une fois, un vrai cinéaste a su poser un regard sans mièvrerie, bienveillant, authentique et faire en cela un bel acte de résistance au petit fascisme ordinaire qui contamine chaque jour un peu plus notre beau pays de liberté, d'égalité et de fraternité mais qui "ne peut pas accueillir toute la misère du monde".
Essentiel...
Pour une fois France 3 a su faire honneur à son titre de chaine de "Service public", c'est pas si souvent...