Ce n'est pas glamour comme d'habitude chez les Dardenne. Voir même un peu aride mais si on arrive à se plonger dans cette histoire, on est pris par l'intensité dramatique et on suit avec passion la trajectoire de chaque protagoniste.
Bruno, 20 ans, et Sonia, 18 ans, vivent de l'allocation perçue par la jeune fille et des larcins commis par le garçon et sa bande. Sonia vient de donner naissance à Jimmy, leur enfant. L'insouciant Bruno doit alors apprendre à devenir père, lui qui jusqu'alors ne se préoccupait que de l'instant présent. J'apprécie le cinéma des Dardenne mais je n'ai jamais réussi à les porter aux nues comme certains. L'enfant m'a fait changer d'avis. Le quatrième long métrage des deux frères est pour moi leur meilleur (même si je dois avouer ne pas les avoir encore tous vus). Tout d'abord pour l'intelligence de son intrigue : car très tôt, les frères nous dupent et le titre désigne moins Jimmy, l'enfant de Bruno et Sonia, mais Bruno lui-même, jeune homme complètement immature et hostile à l'idée même de paternité, ce qui est subtilement montré par de simples gestes comme le refus de tenir le bébé dans ses bras. Car si je reproche aux Dardenne une certaine lourdeur, ici le film a une légèreté incarnée par le jeune couple encore de grands enfants ayant des jeux puérils et dont on voit qu'ils ne sont pas prêts à assumer un enfant, même si la grossesse semble avoir donné à Sonia le sens des responsabilités, ce que Bruno acquerra après un parcours du combattant où il affrontera maintes épreuves. Le film est court (1h30) mais très riche en événements, le personnage de Bruno étant le lien permanent. Jérémie Rénier et Déborah François sont incroyables de justesse, Olivier Gourmet dans une courte apparition est toujours impressionnant, les Dardenne traitent leurs thématiques fétiches sans pathos ni jugement, préférant l'exploration naturaliste sans occulter pour autant un récit initiatique émouvant. Une deuxième Palme d'or méritée pour les deux frères alors que la concurrence fut rude (notamment Sin City, Broken Flowers, Lemming, A History of Violence, Trois enterrements).
C'est la première fois que je regarde un film des frêres Dardenne et je dois avouer que j'ai pris une claque d'abord parce que c'est très joliment filmé.
l'histoire: Bruno, 20 ans, et Sonia, 18 ans, vivent de l'allocation perçue par la jeune fille et des larcins commis par le garçon. Sonia vient de donner naissance à Jimmy, leur enfant. L'insouciant Bruno doit alors apprendre à devenir père, lui qui jusqu'alors ne se préoccupait que de l'instant présent.
On ne comprend pas ce mec, on éprouve de la colère contre lui et en même temps de la peine puisqu'on se rend compte que c'est lui l'enfant.
Bruno est un jeune homme complètement immature, c'est claire l'enfant c'est lui, il chahute avec sa copine dans la voiture, il s'amuse à faire nager un bout de ferraille dans l'eau.
La seul relation amicale qu'il a est un gamin de 14 ans, Bruno rigole comme un gosse quand celui-ci pète!
Son manque de maturité va le conduire vers les plus graves embêtements.
Spoiler: Au cours d'une scène qui a une valeur dramatique immense, il décide de vendre son fils et une fois qu'il annonce à sa copine qu'il l'a vendu elle tombe sous le choc alors il décide de faire marche arrière et de récupérer son fils. fin Spoiler.
Bruno tente de se faire pardonner cependant il semble ne pas avoir de regrets n'y de remords tout ce qu'il dit à sa copine c'est " je pensai qu'on allait faire un autre bébé"
La fin du film est de toute beauté, il n'y a aucun échange verbale les pèrsonnages se laisse submerger par l'émotion et Bruno semble enfin éprouver des regrets.
Un film qui ne peut pas laisser indifférent, très touchant et émouvant sublimé par l'interprétation d'acteurs en formes.
Film documentaire brut dans sa réalisation qui en fait un film peu accessible mais d'une grande véracité grâce notamment à l'interprétation sans faille de Renier.
Un film assez dur, bien mené, avec une réelle progression. Le personnage admirablement incarné par Jérémie Rénier est à la fois attachant et indéfendable. De belles scènes, quelques longueurs parfois. Un peu académique, mais l'émotion est là.
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4,0
Publiée le 31 octobre 2010
Ce film brillant prend un aspect rèaliste, voire documentaire, pour dècrire un jeune homme de vingt ans qui vit de trafics et de larcins dont sa copine bien d'avoir un enfant! Une ouverture remarquable puisqu'elle tient toute l'oeuvre où les frères Dardenne filme camèra à l'èpaule et en plans serrès leur film - scrutant notamment les corps et les visages - pour accompagner Bruno et Sonia, enfants perdus d'une Belgique à la marge, sur fond de misère sociale! Jèrèmie Renier et Dèborah François sont absolument gèniaux et jouent leurs personnages avec tant de chaleur, qu'ils rendent le mètrage vraiment passionnant! Un rythme scènaristique èpatant et des acteurs bien dirigès donnent quelques sèquences frèmissantes notamment la poursuite des deux dèlinquants sur un scooter! Une oeuvre sensible et merveilleusement racontèe par les frères Dardenne, pour une Palme d'or lumineuse et poignante qui ne se veut pas moral et qui n'èmet surtout aucun jugement! Et ça c'est très touchant...
Epoustouflant. Notre sentiment envers le personnage principal passe en un clin d'oeil de l'antipathie à la sympathie, sans ressentir la moindre manipulation de la part des Dardenne. Et quel acteur ce Jérémie Rénier !
Le film est bien dans l'ensemble, le scénario très bon, mais comme d'habitude, à trop vouloir coller à la réalité, les "Dardenne Brothers" commencent sérieusement à piètiner sur les plates bandes du journal télévisé ! Aucune originalité cinématographique,aucune audasse (jsais pas, un plan large, un travelling, quelque chose...) , le vide total.
Sinon c'est vrai que c'est captivant, Jeremy Rénier est très très bon, il crève l'écran. A voir sans nul doute pour l'histoire et pour ce qu'elle dénonce...Quant à juger que la palme d'or était méritée, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas ; ou tout du moins cela m'amène à penser que la concurrence ne devait pas être très forte...2 ? 3 étoiles ? Allez 3 !
J'imagine que ce film plaira plus aux sociologues qui reconnaissent dans ce film un sujet et un terrain ô combien convoité. Mais il faut bien admettre que la lenteur du film et le réalisme auquel il s'exerce est parfois déroutant.
Les frères Dardenne étaient peu inspirés cette année en signant leur décevant Gamin au vélo, qui a quand même raflé le Grand Prix du Festival de Cannes.
Le souci résidait principalement dans ce style très impersonnel et détaché, pour un film beaucoup trop avare en émotion et en sensibilité.
Ici, c'est tout le contraire.
Non pas que les Dardenne n'impriment pas cette patte à ce grandiose "Enfant" mais l'écriture n'apparaît jamais factice et gratuite, toujours au service d'un scénario très bien écrit.
Le spectateur se laisse rapidement entrainer dans ce tableau très réaliste et très touchant, porté par un Jérémie Rénier impérial.
Parce que l'enfant, c'est lui. Le bébé, qui n'est ici que le déclencheur du drame, ne peut prétendre à un tel portrait. C'est ce qui est admirable chez les Dardenne dans l'Enfant : leur travail sur Bruno, le personnage principal interprété par Rénier.
Bruno est loin d'être un salaud. Sa maladresse, son caractère hyperactif (les Dardenne ont toujours filmé le mouvement), sont autant d'indices de l'immaturité enfantine du personnage. Bruno est aussi un grand cœur, rempli d'affectivité et de sensibilité, d'humour également.
C'est là la force du drame : assister à la descente aux Enfers d'un personnage aussi candide et innocent que celui interprété par Jérémie Rénier.
Je me demande qui est désignée par le titre du film. L'enfant, ou le père ? A mon avis les frères Dardennes jouent exprès sur cette ambiguté... En tout cas film assez sympa. Un récit initiatique sur la difficulté d'assumer ses responsabilités, de grandir, du passage à l'âge adulte, et de devenir père. De ce côté là, c'est plutôt réussi. Les réalisateurs ne jugent pas du tout les personnages, ne cherchent pas à donner une morale dans tout ça - à part peut être qu'il faut savoir grandir ? -. Assez réussi.