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Nelly M.
94 abonnés
525 critiques
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2,5
Publiée le 27 novembre 2006
Il y a une volonté de bien faire, Gregori Derangère et Anouk Grinberg portent le film d'un bout à l'autre, l'atmosphère y est, cette petite carriole, etc. C'est pourtant un rien long et répétitif, comme la guerre de l'armée de terre peut l'être, un monde bien étranger aux femmes avec ce sens de l'honneur et du devoir à tout prix, bien viril tout ça, quelques anecdotes auraient apporté une variante... Les hommes combattent, les femmes soignent, certes, le mérite est de montrer l'avant et l'après-combat. Les pigeons, très attachants dans ce film, mettent bien sur la voie de ce qui peut ranimer le héros...
Ordinairement, la Grande Guerre est traitée du coté de l'horreur des tranchées et des blessures du corps. Le point de vue du réalisateur s'attache ici à l'invisible (au premier abord), à l'impalpable de l'être qui une fois brisé ne parviendra peut-être jamais à revenir au vivant et aux autres. Antonin aurait pu être saltimbanque, dresseur d'oiseaux mus par l'amour, et s'il parait l'être à certains moments sur l'écran, c'est dans l'entre-deux des combats, dans la suspension de ce temps massacré. Antonin aurait pu vivre l'amour, la confiance, le partage, auprès de Madeleine. Cela est perceptible aux frissons de sa peau lorsqu'elle le soigne, aux regards qu'ils échangent pudiquement, au don qu'il fait de ce carnet de route qui ne le quitte pas et où il révèle son envers du décor. Mais la brisure est là, qui marque son pas, tapie dans l'ombre puis montant à l'assaut, inéluctablement jusqu'à ce qu'elle éclate parce qu'il y a trop plein, parce que l'insupportable devient un absolu, et Antonin erre des jours durant dans un paysage de cauchemar, hagard... avant d'être conduit dans un hôpital où un médecin touché au coeur de sa propre histoire va tenter de comprendre ses gestes répétitifs et compulsifs ainsi que ces quelques mots répétés inlassablement. Le professeur Labrousse tâtonne, il cherche, il s'approche du grand vide qu'est devenu cet homme révélateur comme d'autres anciens soldats de ce qu'on refuse de voir. C'est un film où l'humain prend toute sa place, où la déchéance est tangible, où les regards parlent, d'autant que la caméra pointe à coeur. Un film remarquable qui mérite le détour et montre que la folie est terrible, non seulement pour ceux qui la voient mais surtout pour ceux qu'elle effraie et paralyse. Les comédiens sont à leur juste place et servent le film admirablement.
Un film sur la guerre de 14-18 qui devrait rendre anti-militariste tout ceux qui le verront. Avec " LA VIE ET RIEN D'AUTRE" de Bertrand TAVERNIER, c'est le film le plus réaliste sur cette guerre que j'ai pu voir. En comparaison avec dautres films, comme JOYEUX NOEL de Christian CARION, UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES, de Jean-Pierre JEUNET sont trop esthétiques, même si ils ont le grand mérite de ne pas faire oublier cette guerre. Ce film là révèle comme jamais la réalité des atrocités, des absurdités, des injustices de cette guerre que nos grands-pères ont faites et dont ils n'ont pas parlé ou peu, car à cet époque cela nétait pas politiquement correct ou cela leur était impossible.
Les « fragments » du titre, ce sont les morceaux de mémoires d’un soldat de la guerre de 14-18 rendu fou par l’accumulation des horreurs dont il a été témoin. Si ce long metrage n’égale pas le chef d’œuvre de Dalton Trumbo « Johnny got is gun », il surpasse la « chambre des officiers » film pourtant estimable sur un sujet proche. Cette œuvre méconnue, souvent forte, au ton singulier, mérite en tout cas d’être redécouverte.
on sent encore les restes du documentarisme chez le réalisateur mais il y a une belle sensibilité dans ce film, le scénario manque seulement d'un peu d'ambition.
Ce film mériterait une plus grande visibilité, il montre la réalité crue de la première guerre mondiale comme jamais je ne l'ai vu dans d'autres films du genre.
Un film majestueux, le cinéma français prouve que lorsqu'il s'applique, il peut faire de très bons films. Un film sur la psychologie des traumatismes de l'après première guerre mondiale très réussit. Un thème rare, peu utilisé au cinéma. Soulignons la performance extraordinaire de l'acteur Gregori Derangère qui retranscrit avec merveilles ce qu'ont pus ressentir les personnes traumatisés par cette guerre.
Très beau film dans sa mise en scène. Le sujet est délicat. Pour un constat qui n'a rien d'un scoop:la guerre, ça esquinte. Et l'histoire, abordée sous l'angle de la psychologie, prend la dimension d'une poésie mélancolique.Ce qui est beau vous éclate à la figure, une once d'amour au milieu de l'horreur des balles et des obus.C'est touchant. Je ne sais pas ce que l'on ressent lorsque l'on revient d'un combat qui vous anéantit moralement; mais ce que ce film me suggère me renvoie bien vite au confort sécurisant d'un chez moi chéri. Autre temps, autre vie. Pourquoi deux étoiles? Je trouve que l'attention est beaucoup trop portée sur les tremblements de l'acteur principal. Jouant sur un état de choc certes, je pense qu'il aurait été plus intéressant de mettre l'accent sur la détresse des regards. A la décharge de Grégori Derangère, c'est un rôle difficile.
Superbe film que ces FRAGMENTS D'ANTONIN avec un Gregori DERANGERE qui joue parfaitement le rôle de l'homme blessé par la guerre. L'affiche ne m'avait pas donné envie d'aller le voir au cinéma. Je l'ai acheté en DVD après avoir lu les critiques des autres internautes. L'histoire est magnifique et nous renvoie à nos propres souvenirs de famille car nous avons tous plus ou moins eu des grands-parents qui l'ont faite cette guerre. A voir et à revoir : c'est sobre et bien filmé
La Première Guerre mondiale a relativement peu inspiré le cinéma français. Jusqu'au "Fragments d'Antonin". Sorti en 2006, le premier long-métrage de Gabriel Le Bomin n'est pourtant pas un film de guerre à proprement parler. Celui-ci se concentre en effet davantage sur les violences du conflit prises dans leurs envergures les plus larges, devenant aussi bien physiques que psychologiques ou mentales. Au lendemain de la guerre, on y suit la difficile reconstruction d'Antonin sous la houlette du professeur Labrousse. Ne versant jamais dans le racolage exagéré, Le Bomin frappe par sa justesse de ton et sa sobriété exemplaire. S'il a été peu remarqué à sa sortie, "Les Fragments d'Antonin" devrait s'imposer au cours des prochaines décennies comme une référence sur le sujet.
Quelques longueurs mais un film magnifique sur les traumatismes de cette guerre qui, comme les jeunes générations décérébrées l'ignorent superbement, a été totalement nouvelle dans la haine, la férocité et la façon de tuer. Gregori Dérangère trouve là son plus grand rôle et sa composition est sur le fil du rasoir, toujours émotionnelle, jamais insoutenable. Sont aussi remarquables Anouk Grinberg toute en force et compassion, Niels Arestrup en chirurgien blasé et pragmatique. Un film qu'on devrait tous avoir vu au moins une fois, pour le principe, puisque c'est le seul consacré aux traumatisés de la Grande Guerre ; mais ce n'est pas juste un film d'histoire pédagogique, la réalisation et l'approche (l'angle) en font aussi une histoire humaine bouleversante.
J'ai vu un film... d'une immense maîtrise. Un film très intelligent... Puissant et fort, d'autant que rarement on traite la guerre d'un point de vue des conséquences psychologiques. Dans la réalisation, le jeu des comédiens (Les personnages d'Anouk Grinberg et de Niels Arestrup, ainsi que du médecin psychologue en charge d'Antonin apportent au film une véritable densité...) et la subtilité de l'émotion portée par ce comédien qu'est Gregori Derangère; que je découvrais. On suit sa descente aux enfers, la douleur de la guerre vue à hauteur d'homme, sans héroïsme, sans sentiments galvanisés, mais la peur, la mort, la détresse... C'est un film fort, qui tape fort et juste. Chaque scène pose les blessures de l'âme et complète la vision que le spectateur finit par reconstituer pour une fin forte en émotion.
Un film époustouflant sur la guerre des tranchés. C'est une vision vraiment originale qui se focalise principalement sur les à-côtés de la guerre. On ne voit pas les combats. Certaines scènes m'ont vraiment marquées : les visages apeurés de ces hommes qui se préparent à sortir de leur tranchée pour partir au combat, ou encore ces hommes blessés qui attendent le jugement du chirurgien pour savoir si "ça vaut le coup" de les opérer. Un film qui mérite sans aucun doute d'être plus connu.
Indéniablement, Gabriel Le Bomin a su exploiter intelligemment un budget assez restreint pour nous offrir une œuvre sans concessions, mais surtout sans pathos et d'une grande sobriété. On sent ainsi à chaque minute la volonté de coller à la réalité, de montrer une peinture à la fois sensible et réaliste de la Première Guerre mondiale tout en racontant une histoire, et surtout en s'attachant aux terribles traumatismes qu'ont suffi bien des soldats. Le problème, c'est qu'à force de vouloir ne jamais trop en faire, le réalisateur étouffe quasiment toute l'émotion qu'un tel sujet aurait dû provoquer automatiquement. On a beau ne pas être indifférent au sort de notre héros, on ne se passionne pas plus que cela non plus pour ses malheurs, et ce alors que celui-ci est plutôt attachant. Il n'y a pourtant pas de réelles fausses notes et même quelques scènes aussi dures que réussies, mais « Les Fragments d'Antonin » reste malheureusement trop froid, trop carré pour séduire totalement. Dommage, l'entreprise était belle.
J’ai revu « Les fragments d’Antonin » - premier long-métrage de Gabriel Le Bomin (2006) – que je n’avais pas trop apprécié à sa sortie. Mon impression est la même : le film est trop complexe dans son montage et on a par exemple du mal à comprendre pourquoi ce soldat (Gregori Derangère) est dans les tranchées puis ensuite colombophile. Il est surtout un peu répétitif et très lourd avec de multiples flash-backs venant par exemple nous expliquer pourquoi Antonin fait tel ou tel mouvement involontaire. Ce film a néanmoins le mérite de parler pour la première fois de la colombophilie militaire (près de 30 000 pigeons ont été utilisés pendant la Grand Guerre) ; du sort des alsaciens avec Madeleine (Anouk Grinbeg) qui a choisi de se rallier à la Croix-Rouge française et ses frères pro-germanistes de lui trancher l’annulaire gauche pour qu’elle se souvienne, et enfin et surtout des traumatismes post-guerre avec ces attitudes typiques de soldats plicaturés et ces amnésiques aux tremblements incontrôlés… avec à l’appui des films du Service de Santé des Armées. Ces tableaux identifiés en Angleterre sous le terme de shell-shock, ont été méprisés en France, classés sous le terme d’ « obusite », et pour le Pr Lantier (Niels Arestrup), chirurgien qui trie les bons et mauvais patients en arrachant à ceux qui vont mourir leur plaque d’identité militaire, lui pense que ces soldats « cherchent à avoir des pensions ». Nombre de médecins ont qualifié d’hystériques ces soldats et leur ont fait subir par exemple des séances de « torpillage électrique ». Les médecins tels que le Pr Labrousse (Aurélien Recoing) ont vraiment dû être des précurseurs dans leur approche psychiatrique de ce problème. Un film intéressant sur le plan historique mais hélas un peu mal foutu