Hors de portée s’attaque au sujet de la traite d’êtres humains, et en l’occurrence ici de mineur. Evidemment, vous pensez bien qu’avec Seagal devant la caméra, ça va pas être un drame humain, mais plus un film d’action bourrin. En fin de compte, ce n’est pas si mal que cela.
L’action n’est pas tellement présente. Quelques combats, un final un peu explosif, mais dans l’ensemble le métrage ne mise pas pleinement sur cette dimension, et Seagal ne casse pas énormément de bras. Cela pourra un peu déplaire aux puristes, mais le résultat n’est pas déplaisant. Il y a du rythme malgré tout, l’histoire n’est pas mauvaise, il y a une petite touche de drame, bref, le métrage est assez convaincant et en tout cas pas mal fait. Le début avec cette histoire de correspondance est un peu poussif tout de même, mais on pardonne assez vite. Ce n’est pas plus fantasque qu’un Taken.
Le casting est solide. Pour une fois Seagal n’est pas seul à l’écran, il a une acolyte, une femme ! C’est tout de même très rare, et Agnieszka Wagner est convaincante. Je ne la connais pas dans d’autres rôles, mais elle tient bien son personnage, et elle forme un duo aussi improbable que sympathique avec Seagal. A noter la présence, dans le rôle de la jeune fille, d’Ida Nowakowska, petite star en Pologne, qui tient honorablement son rôle elle aussi. Rien de grandiose, elle manque un peu de force dans l’expression des émotions, mais ça tient à peu près, et surtout ça fait plaisir de voir quelque chose autour de Seagal. Lui qui est en général le héros solitaire, monolithique, qui dézingue des méchants sans trop se soucier de ce qui se passe autour. Car oui, ici Seagal exprime quelques sentiments, et si cela ne se voit pas dans son regard, au moins il est obligé de s’occuper un peu du sort de ceux qui l’entoure ! Ça apporte un peu de relief au film.
Sur la forme il y a de bonnes scènes. Sans être très constant, et sans forcément être remarquable, Hors de portée propose des moments forts qu’on aurait presque pu aimer plus intense encore. Très bon travail pour le duel final par exemple, qui aurait facilement pu être un peu plus long, mais qui avec ses décors solides, sa photographie élégante et une mise en scène stylisée a de l’allure. C’est certain, ça va vous changer d’un Keoni Waxman par exemple si vous êtes un amateur des films de Seagal. L’action est fluide, la mise en scène lisible, et globalement on se sent nettement plus dans un film de cinéma que dans un DTV moisi comme tant de produits plus récents avec l’acteur.
Franchement, ce Hors de portée n’est pas un nanar ni un navet. Ça reste un film d’action assez classique, qui ne s’impose pas comme un mètre étalon du genre, mais c’est du divertissement honorable. Je peux le recommander. 3