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rogerwaters
141 abonnés
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5,0
Publiée le 26 juin 2016
Après l’exceptionnel Viva la muerte, Fernando Arrabal revenait avec un film encore plus maîtrisé sur le plan technique, mais toujours aussi dérangeant et absurde. Parfait représentant du mouvement Panique (avec Jodorowsky et Topor), Arrabal chausse les pas des surréalistes en nous livrant une fable tour à tour naïve et profonde. Naïve dans ses thématiques très soixante-huitardes qui sont particulièrement datées, et profonde par sa volonté d’élever l’être humain au-delà des contingences terrestres afin de trouver une forme de transcendance, y compris en passant par le sacrilège le plus affreux. Et dans le genre, ce long-métrage hors norme n’est pas à mettre devant tous les yeux. Entre des images de sexes perforés ou tranchés, un matricide, et enfin une communion païenne qui se termine par un festin anthropophage, Arrabal ose absolument tout dans un grand vent de provocation typique d’un certain cinéma des années 70. Il serait d’ailleurs temps que des éditeurs se penchent sur le cas de cet artiste magnifique dont l’œuvre reste introuvable, ce qui est un comble quand on sait le succès qu’il rencontrait à l’époque. Définitivement culte.
Etant un authentique fan de Jodorowsky, découvrir le cinéma d'Arrabal a été une expérience pour le moins déstabilisante. Cet essai du mouvement "panique" doit clairement se ressentir avant d'être analysé, puisqu'il tente par l'intermédiaire de symboles de faire germer un état d'esprit que le spectateur va découvrir avec son personnage principal, le jeune Aden, matricide et psychologiquement perturbé. Visuellement splendide, utilisant une ambiance candide fréquemment transpercée de visions surréalistes trash ou sexuelles, J'irai comme un cheval fou est un brûlot psychédélique contre la société et les comportements qu'elle érige, et qui prône clairement l'amour de la nature. Un message somme toute naïf, mais habilement retranscrits à l'aide de symboles bien maîtrisés et une audace qui va croissant (le final pourrait à lui seul montrer combien le film peut passer du trash à l'apaisement). La description psychologique d'Aden, au passé trouble entièrement focalisé sur le personnage de sa mère (relation très ambigüe), nous brosse le portrait d'un personnage complexe, qui réapprend les fondamentaux tout en découvrant que ses références citadines s'écroulent. Une curieuse composition naïve et trash qui tient du jamais vu dans notre cinéma hexagonal, et qui met suffisamment la tête à l'envers pour qu'on parle de chef d'oeuvre...
J'ai regardé ce film car je m'intéresse depuis peu au "mouvement panique" (voir Jodorowsky, Arrabal, Topor,...). J'ai trouvé ce film magnifique, visionnaire et terriblement original. On se retrouve embarqué dans une critique des sociétés occidentales et des religions soutenue par la performance d'un personnage semi-prophète, semi-magicien, dont la parole empreinte de naïveté (à la manière du petit prince) nous fait ressentir le contraste nature/culture. En revanche, je dois admettre qu'il faut s'accrocher (c'est aussi ce qui fait la force du film) car certaines scènes sont vraiment choquantes : Des thèmes comme l'inceste, le cannibalisme, la nécrophilie, la scatologie, le meurtre, le sado-masochisme, la transexualité, ... sont soit suggérés soit clairement montrés. Toute la perversité psychologique humaine est dépeinte dans des scènes trash difficiles à soutenir. Alors pour résumer : Film à voir mais âme sensible s'abstenir.
Des films comme seules les années 70 savaient en produire. Atypiques, excessifs, hallucinés, frondeurs... Ainsi "Themroc", véritable chef-d'œuvre trop méconnu, sorti la même année que "J'irai comme un cheval fou". Malheureusement, le propos politique très primitiviste que portent ces deux films ni est pas aussi clair dans ce dernier. Il se noie quelque peu dans de nombreux tableaux baroques à la symbolique souvent absconse. Ce qui transparaît le mieux reste cet appel à un retour vers plus de simplicité sans cesse suggéré par le personnage pivot du film, un nain rencontré dans le désert, clairement identifié comme la figure de Pan. Tel Usbek le philosophe des "Lettres persanes", son regard interrogateur sur notre usage du monde en dévoile toute l'absurdité. Malgré ses comportements étranges, cet être, véritable incarnation de la nature, incarne aussi la raison face à un héros plus policé mais matricide et sérieusement psychotique. Ainsi la représentation du meurtre de la mère-nature selon la vision panthéiste, par une humanité folle et qui court vers sa perte, agitée par les soubresauts d'une mémoire à laquelle elle ne peut échapper et dont elle ne peut que souffrir. Une humanité qui malgré sa destruction ne laissera rien derrière elle. Prophétique ?
Le film suit l'histoire d'un homme en fuite de la police, cet homme "civilisé" marqué par l'impureté, la souillure de la civilisation rencontre son opposé humain, à savoir un homme à l'état sauvage qui vie en parfaite communion avec la nature dans le désert. Ils décident de partir pour le monde civilisé... Ce film est composé de scènes subversives qui viennent s'entrecroiser dans la trame du récit de maniere disparate, ainsi le film s'engage dans un mouvement artistique "le surréalisme" déja propre à Salvador Dali (Un Chien Andalou)qui collabore à la réalisation du film.