"New York Masala", voici un très mauvais titre pour ce film bollywood. Ca fait en effet plutôt penser à du poulet korma allongé au ketchup et la sauce barbecue qu'à, ce que laisse entendre ce titre, un film américain reprenant les ingrédients du genre bollywood (ce qu'avait fait Coup De Foudre A Bollywood).
On a là tous les composants de la giga production bollywwodienne: Shah Rukh Khan, l'interprète de Devdas, en tête d'affiche, les chansons les couleurs, l'humour, le pathos...
Comme de bien entendu, tout est dans l'outrance. Il ne s'agit pas d'une tiède histoire d'amour mais de Grands Sentiments (avec des majuscules) définitifs, de Toujours et de Jamais, de naissance et de mort... C'est sûr, on n'est ni chez Noëmie Lvoski, ni chez Rohmer; mais le film bollywood fonctionne grâce à tout ce déferlement de clichés, de kytscheries, de montage, de mise en scène, de jeu, de danses et de chansons à la limite du mauvais goût chez nous. Quand on y va, c'est quasiment qu'on fait déjà partie du public acquis pour ce genre de film. Et pour New-York Masala, on n'est pas déçu. On rit et on pleure. Ca fonctionne à fonds les manettes.
Petit bémol, les scènes aux Etats-Unis passent plus pour un saupoudrage de clichés de la culture américaine tels qu'ils nous sont bombardés à longueur de clips MTV, de pubs coca et de méga-productions américaines. Là où culturellement le bât blesse, c'est que que pour ces indiens dans le film, les Etats-Unis ont toujours l'image du melting-pot et de la terre d'accueil, or sur fond de Manhatthan sans les Twin Towers, j'ai eu du mal à faire abstraction de la paranoïa actuelle des américains face aux nouveaux arrivants, en particulier lorsque leur nom ne sonne pas anglo-saxon, sans parler de la couleur de peau.
En conclusion, presque du bollywood pur jus. Tel un nan au fromage, c'est pas léger, mais c'est super bon.