La Mome fait partie de ses films qui restent longtemps dans la tête, comme une chanson dans la tête que l'on veut garder tellement elle est agréable. L'émotion qu'elle délivre est d'une telle intensité, d'une telle ampleur qu'il est difficile de ne pas plébisciter ce film qui, toute subjectivité mise de coté, est un film fleuve, mais intimiste, comme rarement il a été possible de voir. Dahan regagne du galon, et pas n'importe lesquels avec cette vie, cette femme, cette artiste qui nous prend par le bas et par le haut, parce que son truc, c'est la musique, et qu'il a su filmer avec un amour inconditionnel, une virtuosité avec une ambiance, une atmosphère qui transporte littéralement le spectateur dans l'univers de cette grande chanteuse réaliste qu'était Piaf. Grande, c'est aussi le mot qui pourrait qualifier Marion Cotillard et son interprétation, ou plutot son mimétisme total de la personne dans laquelle elle s'est totalement incarnée. Elle gagne notre admiration à vie, entourée de seconds rôles tout aussi clinquants, Sylvie Testud, intelligente comédienne, Emmanuelle Seigner, instinctive, Depardieu, illuminé. Le film nous emporte dans ce récit, raconté au fil des chansons de Piaf, car Dahan se met au service total des chansons en créant des ruptures dans la narration, qui casse littéralement une routine qui aurait pu nuire au film, mais qui lui donne une touche de piquant. Un spectacle époustouflant, une chair de poule, des larmes aux yeux, 2007 aura vu naitre un nouveau chef-d'oeuvre en la personne de La Môme.