La Môme est un film qu'on ne peut détacher de l'actrice principale, tant celui-ci repose sur son interprétation, rôle se devant d'être sans faute aucune, et également tant il y a eu de bruit autour, de prix remportés, et que chacun sait que c'est le film qui a véritablement propulsé Marion Cotillard dans le cinéma hollywoodien. L'actrice, elle buffle ou énerve, selon, mais on est bien obligés d'avouer qu'elle a amplement mérité son Oscar et tous ses autres prix, tant son jeu est tout simplement époustouflant. Elle ne fait pas que ressembler physiquement et imiter parfaitement Edith Piaf, elle l'incarne réellement, aussi bien en jeune fille de la rue qu'en femme vieillie prématurément et agonisant, elle disparaît derrière le personnage et évite tous les pièges du ridicule pour nous offrir une incroyable authenticité. Et, en soi, rien que cette immense performance légitime tout visionnage de ce film. Du reste, les critiques sont à faire à Olivier Dahan (et non à Piaf, comme certains en ont l'étrange tendance). Personnellement, je ne connaissais absolument rien d'Edith Piaf, et je dois dire que j'ai été très surprise de voir à quel point elle a vécu, mais également souffert. Trop sombre pour certains, trop dramatique, ce biopic se borne pourtant à montrer tous les aspects de la vie de cette immense chanteuse, qui avait bien trop tendance à jouer sa vie, mais qui n'a jamais cessé de chanter l'Amour. L'atmosphère de l'époque est vraiment très bien retranscrite, le scénario travaillé même si la réalisation un peu lourde, alors on se laisse aller à l'émotion, et cette gorge qu'on arrive pas à dénouer tout au long du film. Sombre et lumineux à la fois, un grand moment populaire, et un fabuleux hommage.