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Un visiteur
5,0
Publiée le 14 février 2010
Très beau film, très complexe sur l'afrique du sud. Un film qui dérange un peu, qui sort des histoires toutes prêtes. Un film pudique aussi, qui ne tombe jamais dans le "racialement" correct et préfère montrer un visage honnête, même si triste et cruel, de la société. Un film à voir, absolument. Par soucis d'équilibre.
Steve Jacobs adapte le best-seller de John Maxwell Coetzee et en restitue une œuvre dérangeante et criante de vérité. L’intrigue se situe en Afrique du Sud, un pays en pleine période "post-Apartheid" où un professeur de poésie libidineux est contraint de démissionner après avoir provoqué un scandale en ayant eu des relations avec l’une de ses élèves (une métisse). Il prendra réellement conscience de son acte après s’être fait agresser et n’avoir pu venir en aide à sa fille qui se faisait violer au même moment par trois hommes noirs. La douleur ressentie pour sa fille, son comportement envers les femmes, sa fille devenue petit à petit irrationnelle et enfin, l’attitude révoltante et singulière de son voisin fermier (incarné par l’acteur français Eriq Ebouaney), c’est un véritable électrochoc pour ce professeur. Disgrace (2010) est un drame très étrange, tant dans sa mise en scène que dans ses zones d’ombre volontaires. Cependant, on félicitera la distribution où se côtoie l’excellent John Malkovich aux côtés de Jessica Haines.
Ce film n'était pas prévu à mon programme, je voulais voir Sherlock Holmes mais c'était complet un quart d'heure avant le début de la séance. Finalement c'est plutôt une bonne surprise. Le film est assez spécial mais assez prenant. Une ambiance particulière que ce soit au début en ville ou après à la campagne. Plusieurs thèmes sont abordés, des relations blancs-noirs d'après apartheid à la culpabilité et au pardon. C'est aussi la rédemption imprévue d'un homme mis de force face à lui-même et à ses pulsions. La mise en scène est passable, les images sont belles. Le scénario est, je pense, mal exploité. On accroche assez vite à l'histoire même si les personnages ne sont pas spécialement attachants ni sympathiques. Même si ce n'est pas passionnant on suit l'intrigue avec intérêt. L'interprétation est de qualité avec le toujours impeccable John Malkovich dans un rôle très ambigu. Un film sur l'Afrique du sud actuelle très différent et même à l'opposé du récent Invictus.
Un film qui ne peut liasser indifferent même si on n'est pas au fait de ce qui se passe en Afrique du Sud, pays oh combien perturbé par l'après-Apartheid. Aucun personnage n'est plus sympa qu'un autre. Aucun ne semble vraiment heureux. Aucun ne semble vraiment "honnète"...
Un film basé sur une psychologie, ayant une certaine moral... De ma part, je n'ai pas du tout accroché. Je ne lui trouve aucune qualité... Cela est du au déroulement de l'histoire, on ne voit pas ou ils veulent en venir, ça tourne un peu en rond.. Les personnages ne sont pas du tout attachant... Enfin, pour moi, aucun intérêt.
Film très noir sur l'Afrique du Sud (l'envers du décor dépeint par Invictus : la nation arc en ciel) en ce qui concerne l'avenir des Blancs dans ce pays. C’est un film sur la soumission à des règles non écrites mais qui existent de fait . Chacun obéit à la culture qui lui est propre indépendamment de la morale. Dans les campagnes les blancs vivent à côté des noirs soit enfermés dans des fermes bunker, soit à leur merci, tout juste tolérés. Malkovich le personnage principal du film n'est pas tout blanc, torturé par ses contradictions et par ce qu'il découvre en allant voir sa fille qui vit dans une ferme isolée. La force de ce film provient de son imprévisibilité qui nous fait craindre à chaque moment le pire, de son intransigeance et, surtout, de son sens de l'espace qui magnifie les paysages et apaise quand la tension est trop grande Dommage que ce film soit sorti presque en catimini. 5 salles dans Paris et il est presque impossible de le voir en province. Film pour ceux qui ont envie de voir une autre réalité que le discours officiel.
A l'exact opposé du très gentillet Invictus, Disgrace tire un portrait très rude de l'Afrique du Sud post-appartheid. John Malkovich y est théâtralement irréprochable, contrairement à son personnage de prof universitaire de poésie qui cumule les travers: perversité sexuelle, abus de pouvoir et inclinaisons tendancieusement racistes... Là où le bât blesse, c'est quand le film pêche par excès de zèle en insistant très fortement sur l'impossibilité pour blancs et noirs de vivre ensemble. De par ce triste constat, on ressort du film nauséeux.
Disgrace n'est absolument pas un film "aimable". Comprendre qu'il ne cherche pas à séduire le spectateur qui devra faire avec son aridité, ses personnages peu sympathiques à la psychologie complexe, sa violence larvée ... En cela, le réalisateur, Steve Jacobs, est plutôt fidèle à l'esprit du roman de Coetzee. Et à un pays, l'Afrique du sud, où la période post-apartheid n'est pas un arc-en-ciel de bons sentiments, marqué par la grande réconciliation, loin de là. Invictus était une sorte de fable, une belle vitrine où l'icône Mandela jouait le rôle de magicien (et on avait le droit d'y croire et d'aimer ça) ; Disgrace, c'est l'envers du décor, âpre, insupportable par moments, un film sur la soumission à des règles non écrites mais réelles : à la ville (le pouvoir blanc), à la campagne (la violence noire). Manichéisme ? Tout l'inverse, les caractères sont complexes, les âmes ni blanches, ni noires, dans un territoire balisé où chacun obéit à un état de fait culturel avec un fatalisme, difficile à comprendre quand on ignore l'histoire sud-africaine. La force de Disgrace provient de son imprévisibilité (on s'attend à chaque seconde au pire) et de son intransigeance et, surtout, de son sens de l'espace qui magnifie les paysages et apaise quand la tension est trop grande. Son héros (Malkovich, presque trop parfait) sert évidemment de révélateur dans le sens où il représente celui qui voudrait changer l'ordre des choses, sans se rendre compte que l'objectif est inatteignable. Disgrace n'est pas un film aimable et provoque un certain malaise (salutaire ?). Mieux vaut être prévenu qu'on en sort pas indemne mais assez choqué (pour le meilleur ou pour le pire selon la sensibilité de chacun).
Bon film, même si il manque une petite partie à mon goût qui ferait comprendre la psychologie complexe des 2 personnages. (pourquoi Lucy s'obstine à rester en Afrique du Sud, les choix incompréhensibles de John Malkovitch etc... )