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g0urAngA
84 abonnés
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2,5
Publiée le 23 janvier 2013
Disgrace propose une thématique prenante mais le film est malheureusement tourné de façon molle et sans réel génie. Notons tout de même la très bonne interprétation de John Malkovich ...
Disgrâce est un roman puissant et inspiré de John M. Coetze, écrivain sud-africain et prix Nobel de littérature. Steve Jacobs, cinéaste australien médiocre et inexpérimenté, s’est lancé avec pas mal de culot dans une adaptation cinématographique qui paraissait pourtant a priori relativement aisée tant le style de Coetzee semble se prêter à cet exercice, aussi bien sur la forme que sur le fond. Mais Jacobs n’a semble-t-il rien compris à ce qui fait la force du roman de Coetzee, à savoir l’ambivalence de son personnage principal et son extraordinaire choix philosophique de passivité devant ce qui lui arrive. Il le transforme on ne sait trop pourquoi en une espèce de pervers dépassé par ses pulsions dont on ne pourrait que se réjouir de la « punition » qui lui est infligée tout au long du film. John Malkovich, acteur puissant et charismatique, passe lui aussi totalement à côté de son personnage, probablement mal dirigé par son metteur en scène. Du coup, les scènes qui sont si fortes dans le roman tombent complètement à plat dans le film et c’est un véritable crève-cœur d’assister à ce massacre d’une œuvre aussi forte. Quant au discours sur la difficulté - pour ne pas dire l’impossibilité - de la coexistence des races en Afrique du Sud, il est démembré et vidé de sa substantifique moelle… Quel gâchis !
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé un John Malkovitch très convaincant. Le personnage qu'il interprète est assez complexe et dérangeant. Les relations qu'il entretient avec sa fille sont parfaitement retranscrites. Un bon film.
Un film très spécial qui me marquera a jamais, il nous impose de nous remettre en question sur nos comportement envers autrui. On ressort inconditionnellement avec beaucoup de question sans réponses et non indemnes.
Film complexe, qui pousse à la reflexion et à la prise de recul. On se décentre, on cesse de réfléchir à notre façon le temps du film et on adopte un autre point de vue. Cet autre angle de vue, restera ancré dans notre mémoire à jamais. On a appris quelque chose. Ce film est le genre de film qui est utile pour nous permettre la tolérance et la compréhension de ce qu'est l'Autre.
Le film touche à la politique Sud-Africaine mais également à la considération de la femme en Afrique du Sud... comme dans toute société. Poignant, ne laisse pas indifférent.
Une réalisation brouillonne et confuse qui déssert un film sombre et dérangeant. La performance de John Malkovich campant une fois encore un personnage trouble ne parvient pas à sauver le spectateur de l'ennui. Dommage.
Il ya des films durs, des films qui choquent, des films qui se déroulent devant les yeux du spectateur sans jamais lui demander son avis, sans lui permettre d'émettre la moindre remarque. Disgrace fait partie intégrante de ces films : du début à la fin le spectateur se retrouve interloqué, malmené. Son "bon sens" moral est mis à mal, il doit se remettre en question lui-même : Qu'est-ce que le bien ? Qu'est-ce qui est mal ? En effet tout au long du film nous suivons John Malkovich, dans une interprétation remarquable, et pourtant une (dés?)agréable sensation s'imisce en nous, celle de la remise en question intense. Il est facile de réfléchir à certains problèmes dans un cadre occidental, riche, aisé. Mais la force du film réside dont le cadre qui est dressé avec talent par Steve jacobs : l'Afrique du Sud, oui mais l'action principale se déroule non seulement dans ce pays des plus dangereux et chaotique (Le Cap est toujours une des villes les plus dangereuses du monde) mais dans une zone rurale, isolée.
Du début à la fin, une succession (adroite) de rebondissements prend forme sur l'écran. Et ça marche ! Les personnages sont profonds (le personnage de Petrus notamment est très intéressant), le spectateur forme petit à petit son raisonnement et devient une partie intégrante du film. Et c'est là que Jacobs et Malkovich réussissent leur pari : le spectateur ressort non seulement avec la conviction d'avoir passé un bon moment, mais aussi le sentiment de ne pas en être sorti tout à fait indemne.
Un universitaire arrogant et vaguement pervers voit toutes ses valeurs remises en question lors d'un séjour chez sa fille, qui vit dans la brousse sud-africaine. C'est également un film qui décrit l'espèce de mafia qui semble sévir là-bas : fais ce que je veux et, en échange, je te protège, y compris de moi-même...
Excellente adaptation du roman dit "d'apprentissage" signé John M. Coetzee (prix nobel de littérature en 2003), Disgrâce se voit par hasard être l'antithèse totale du film Invictus sortie un mois auparavant. D'une part, c'est l'oeuvre réussie d'un nouveau réalisateur, Steve Jacobs (deux autres films plutôt méconnu à son actif), et non la déception d'un Maître bien rodé. Mais il se trouve que le film de Jacobs se déroule également en Afrique du Sud pendant l'Apartheid, mais cet élement sert uniquement de toile de fond. La part de "critique" ou plutôt de message social s'y fait tout en subtilité, par le parallèle qu'on peut faire entre les viols commis par la bande de jeunes Noirs et ceux, moins brutaux physiquement mais tout autant moralement, d'un professeur d'université Blanc. Mais Disgrâce est avant tout le portrait d'un homme mûr, cultivé, qui se voit soudainement perdu dans ses certitudes plutôt nihilistes. Ses sentiments s'expriment pleinement dans une mise en scène réfléchie, faite d'ellipses et de transitions inattendues, de plans magnifiquement composées. On notera néanmoins quelques longueurs, mais aussi les interprétations sublimes offertes par tous les comédiens.
Disgrace n'est pas un film reposant ; il dérange, met mal à l'aise. C'est un film très intéressant, qui nous offre une vision différente de l'Afrique du Sud post Apartheid. Les paysages sont superbes mais apaisent à peine cette sensation qu'un nouveau malheur est sur le point d'arriver. On étouffe presque par moments. Une belle réussite, des acteurs très justes. A voir sans hésiter.
Une sorte d'antidote au syndrôme "Invictus" (qui est un bon film mais où tout le monde est beau et gentil...) "Disgrâce" verse dans le sale, le dérangeant, le crade, le moche... sans aucun tabou ni tact, ce qui en fait un film sincère et surtout très objectif: Steve Jacobs montre la réalité sans prendre parti. Les personnages, sur un fond de haine raciale réciproque, n'ont pas de qualité et la plupart sont même des personnes très déplaisantes et détestables. Evidemment, à l'approche de la coupe du monde, il ne fallait pas espérer que ce film soit très diffusé... De plus, les mauvaises notes et critiques viennent sûrement du fait que les gens n'aiment pas qu'on leur balance un film aussi désespérant à la gueule... Un film vraiment passionnant et un John Malkovich juste extraordinaire dans ce rôle.