Le film reflète les souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, retranscris à travers trois œuvres: La Gloire de mon Père (1957), Le Château de ma Mère (1958) et Le Temps des Secrets (1960). L’écrivain n’a malheureusement pas eu le temps de réaliser leurs adaptations cinématographiques. Yves Robert s’intéressa au projet dès 1963, mais l’obtention des droits d’auteur refréna son ambition. En 1990, ce dernier porta finalement à l’écran les deux premiers ouvrages.
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Hommage à la vie, La Gloire de mon Père touche toutes les générations par son authenticité, sa simplicité. L’époque où se déroule l’histoire, les mœurs, les paysages et les personnages, constituent un ensemble délicieux. Émerveillement pour les yeux, enchantement pour les oreilles, l’univers proposé envoûte par son charme, sa délicatesse, sa douceur. Le cinéaste présente le bonheur à l’état pur. La joie de vivre demeure le fil conducteur de l’aventure familiale. L’importance de l’instant présent, l’amitié, l’amour des siens, ou de la nature, y est dépeint avec fraîcheur, sincérité. A l’image de la famille dont il suit le parcours, le spectateur part en voyage vers un monde familier, rassurant, intense, poétique. Cette bouffée d’oxygène prête à sourire, force le bien être, amène à la réflexion. Dans le rôle du père, instituteur aux valeurs certaines, Philippe Caubère sait émouvoir. L’ensemble de ses costumes le sublime. Mère attentionnée, généreuse, aimante, Nathalie Roussel séduit par son naturel. Quant au jeune héros, Julien Ciamaca, il communique aisément ses émotions, son émoi naissant pour ses chères collines. La "voix off", rappelant le narrateur légitime de cette aventure réaliste, accroche, en offrant immédiatement une atmosphère singulière plaisante. Loin de la fin dramatique et bouleversante que le public retrouve avec Le Château de ma mère, volet qui recèle toutefois des qualités similaires, La Gloire de mon père dévoile sur un plateau d’argent la beauté de l’existence, en bannissant le malheur, le drame, la cruelle réalité, la sournoise fatalité.
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L’accent des acteurs semble exagéré, leurs jeux trop théâtralisés parfois, les scènes légèrement longues, mais comment résister à ce mélange de candeur, d’innocence, de maturité, d’intelligence ?
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Véritable trésor à voir, ou revoir indéfiniment.
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