Avec Teenage Caveman, Larry Clark réalise un long-métrage particulièrement déroutant, aussi atypique que sympathique. L'histoire se déroule dans un futur post-apocalyptique, et nous fait suivre les survivants d'une catastrophe naturelle mondiale revenus à l'âge de pierre, vivant dans des grottes. Une poignée d'adolescents vont s'échapper de cette condition où l'amour physique est proscrit et où la technologie n'est plus qu'un lointain souvenir idéalisé, afin d'éviter une mort certaine. C'est alors qu'ils se rendent compte que des vestiges de la civilisation passée subsistent. Recueillis par deux jeunes gens, ils vont leur faire découvrir les joies de la chair. Ce scénario nous plonge, pendant un peu moins d'une heure et demie, dans une intrigue aussi déconcertante que captivante. Les thématiques abordées sont intéressantes et le mélange des genres donne lieu à une ambiance singulière. En effet, le récit mêlant science-fiction, thriller et épouvante, crée une atmosphère très spéciale. Surtout qu'il se veut également beaucoup porté sur la nudité et la sexualité. Tout cela est très bien amené à la faveur de personnages appréciables, interprétés par une distribution juvénile comportant entre autre Andrew Keegan, Tara Subkoff, Richard Hilman, Tiffany Limos, Stephen Jasso, Crystal Grant et Shan Elliot. Tous ces rôles entretiennent des échanges durant lesquels les sentiments se bousculent, soutenus par des dialogues de bonne facture. Hélas, si le fond est plutôt réussi, on ne peut pas en dire autant de la forme. En effet, la réalisation de Larry Clark est très sommaire, voire carrément amatrice. Mais au-delà du problème de mise en scène, le défaut majeur de l'œuvre provient de son esthétique immonde et repoussante. L'étalonnage bleuté rend les images très moches. Heureusement, cela n'est pas constant, seuls les scènes en extérieur souffrent de ces maux. Les effets spéciaux ne sont non plus pas réussis. Ces derniers sont grotesques et donnent clairement un aspect série B au visuel, accentué par la réalisation. Pour sa défense, ce métrage est en réalité un téléfilm rendant hommage aux films de monstres des années cinquante, ceci expliquant en partie le manque flagrant de moyens. Cependant, ce visuel peu reluisant est tout de même accompagné par une b.o. plutôt convenable. Ses notes métalleuses utilisées en fond sonore permettent d'amplifier l'atmosphère, sans pour autant nous en mettre trop dans les oreilles. Cette tentative d'évasion vers un monde meilleur s'achève sur une fin particulièrement ambiguë, laissant planer un doute immoral sur sa véritable signification. En conclusion, Teenage Caveman est un film méritant d'être découvert, avant tout pour son histoire, car son visuel daté ne lui rend pas vraiment hommage.