« Tu veux que je te dise ? Je m’ennuie, moi dans les vaudevilles. »
Pour sa 5ème réalisation et la dernière du cycle « personnage de Pierre Richard », l’acteur s’entoure de professionnel·les avec qui il a déjà tourné : Alain Godard au scénario et aux dialogues, Vladimir Cosma à la musique, Aldo Maccione pour la seconde fois et Danielle Minazzoli, sa femme. Valérie Mairesse et Henri Garcin complètent la distribution principale.
Après le distrait, le malchanceux, le pacifique et le timide, Pierre Richard incarne cette fois le créateur injustement méconnu : son personnage est un nègre de cinéma. Certaines scènes, d’ailleurs, tiennent à la fois de la mise en abyme et de la démonstration par l’exemple, dans une grande leçon sur le « comment faire rire ? »
Hélas, si Pierre Richard ne brille pas par les originalités de sa caméra, il n’est pas non plus un directeur d’acteur·trices et les interprètes font un peu ce qu’ils et elles veulent. Ainsi, Aldo Maccione est en train, en cette fin d’années ’70 de caricaturer son personnage, Valérie Mairesse abuse de sa voix criarde, à la limite du supportable, Henri Garcin est pitoyable et les seconds rôles tout bonnement exécrables. Pour couronner le tout, Pierre Richard est également loin d’être un scénariste de génie et, ce qui est un comble pour un film dont le personnage principal est un scénariste, la plupart des péripéties sont prévisibles, répétitives et parfois même grotesques, voire carrément dégueulasses (la série de gifles comme mécanisme humoristique, ça ne passe pas). On gardera malgré tout quelques gags marrants, comme la scène du miel, hommage à Hergé ou les trop rares moments de mise en abyme (la scène du seau et celle du placard).
Au final, on sent bien l’impuissance du créateur et on a un peu de peine pour Pierre Richard, acteur phare des comédies populaires des années ’70/’80 qui a trop longtemps misé sur son personnage sans réellement pouvoir se reconvertir à temps. Si Francis Veber prolongera encore de quelques années sa carrière en l’associant à Depardieu (La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs), on assiste déjà, avec ce C’est Pas Moi C’est Lui, au chant du cygne, parabole prophétique dansée par sa femme au début de ce film.