Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
1,0
Publiée le 29 septembre 2006
Belle brochette d'acteurs englués dans des rôles trop caricaturaux pour qu'on rentre dans l'histoire. Le parti pris de noirceur morbide, d'atmosphère dramatique, de silences prolongés, de ciels sombres et de brume laisse de glace et finalement peu importe que l'assassin soit le bon ou pas. Il y avait pourtant tout ce qu'il faut pour faire un bon film, des décors soignés et des personnages secondaires intéressants, mais c'est raté.
Un film pour ceux qui ont le cafard : lorsquon en sort, on se dit que la vraie vie ne peut être que plus belle que ce que lon vient de voir Des personnages désespérés, accablés par les événements, dautres aux sentiments abjects, une atmosphère lourde, pas une once despoir. Limage est superbe, linterprétation parfaite, la réalisation honnête quoique très classique. Il y a suffisamment d'ambiguïté, de non-dits, pour faire fonctionner les neurones du spectateur. Cest loin dêtre le meilleur film de lannée, mais loin aussi dêtre le plus mauvais.
Le principal problème de ce film, c'est outre sa lenteur, son côté téléfilm de prestige. En effet, on a parfois ce sentiment désagréable que les acteurs sont livrés à eux-même, et que le réalisateur se contente de filmer sans insuffler d'âme à son récit. Les images sont belles, mais manquent indéniablement d'ampleur. Et pourtant les dialogues sont là, et les comédiens sont heureusement convaincus au point de nous faire oublier l'ennui latent. Grâce à eux, l'ennui prend même part à l'histoire, et c'est en cela qu'elle rappelle à plusieurs reprises l'oeuvre de Jean Giono Un Roi Sans Divertissement. C'est à travers les acteurs que l'émotion et l'extrême mélancolie du récit explosent à l'écran, dans une amertume infinie. Non, ce n'est pas que sur le front que les horreurs ont été commises, mais aussi dans les campagnes, là où les puissants ont enfin pu laisser libre cours à leur cruauté. Entre un Jean-Pierre Marielle bouleversant et authentique, et un Jacques Villeret imbuvable et impressionnant, on ne sait pas lequel choisir. Notre coeur lui choisit Marina Hands, institutrice suicidée ou assassinée, on ne le saura pas. Tout comme on ne saura pas qui est le coupable, ce qui n'a pas grande importance. Comme le dit si bien l'affiche : pour une victime combien de coupables ?