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Ti Nou
497 abonnés
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4,0
Publiée le 28 novembre 2006
Montrant la guerre du côté que l'on a peu l'habitude de voir : celui des gens qui sont restés chez eux en attendant le retour de leurs proches, un film d'une beauté incroyable en dépit d'un scénario parfois un peu froid.
Conspué à sa sortie et toujours mal aimé, Les Ames grises rejoint le cortège des films d’Yves Angelo qui ne reçoivent que des volées de bois vert de manière totalement injuste. Certes, le cinéaste ne brosse pas le public dans le sens du poil en créant une œuvre très sombre, voire sans concession, toujours drapée dans la noirceur d’âme d’une humanité bonne à jeter aux ordures, le tout sur un rythme lent plus proche de Bergman que de films commerciaux habituels. Faut-il pour autant nier son regard de cinéaste ? Il signe ici une chronique de cette France en guerre qui ne connaît pas les horreurs du front, mais qui n’a pas besoin de cela pour se compromettre dans toutes les bassesses possibles. Au passage, le réalisateur nous rappelle à quel point le fossé fut important entre les élites, souvent imbues de leur supériorité supposée, et les gens du peuple qui étaient considérés comme du simple bétail. La solidarité de classe (spoiler: illustrée par la connivence implicite entre le juge et le procureur) est une réalité de ce début de 20ème siècle, et c’est d’ailleurs cet antagonisme qui explique que de nombreuses personnes ont cru au mirage communiste durant l’intégralité du siècle passé. C’est ce que démontre brillamment ce film implacable où la tristesse et la solitude sourdent de chaque image. Le tout interprété avec brio par des acteurs au top. Un bijou qui devra être réévalué à sa juste valeur dans quelques années.
Je ne comprends pas la moyenne 2 étoiles de ce film. On est plongé dans l'univers cauchemardesque du voisinage de la Grande Guerre, où les caractères, en bien ou en mal, sont exacerbés par cet environnement lugubre. Les acteurs sont extraordinaires (Marielle en vieux procureur désabusé que seule l'institutrice du village maintient hors de l'eau, Villeret en juge méchant et carriériste). Quant au meurtre de la petite fille, qui laisse peu de doute sur le coupable (un déserteur récidiviste), il ajoute au caractère trouble de l'ambiance. Glaçant mais terriblement réussi.
Film sombre et gris comme son nom l'indique, JP Marielle surprenant, Villeret certainement pas sa meilleur dernière prestation, mais avec tout de même une étonnante facilité à changer de genre.Podalydes, inexistant, sans couleur et sans saveur. J'ai trouvé l'intrigue un peu confuse et brouillonne. Bref, un boffff ! sans plus.
Le principal problème de ce film, c'est outre sa lenteur, son côté téléfilm de prestige. En effet, on a parfois ce sentiment désagréable que les acteurs sont livrés à eux-même, et que le réalisateur se contente de filmer sans insuffler d'âme à son récit. Les images sont belles, mais manquent indéniablement d'ampleur. Et pourtant les dialogues sont là, et les comédiens sont heureusement convaincus au point de nous faire oublier l'ennui latent. Grâce à eux, l'ennui prend même part à l'histoire, et c'est en cela qu'elle rappelle à plusieurs reprises l'oeuvre de Jean Giono Un Roi Sans Divertissement. C'est à travers les acteurs que l'émotion et l'extrême mélancolie du récit explosent à l'écran, dans une amertume infinie. Non, ce n'est pas que sur le front que les horreurs ont été commises, mais aussi dans les campagnes, là où les puissants ont enfin pu laisser libre cours à leur cruauté. Entre un Jean-Pierre Marielle bouleversant et authentique, et un Jacques Villeret imbuvable et impressionnant, on ne sait pas lequel choisir. Notre coeur lui choisit Marina Hands, institutrice suicidée ou assassinée, on ne le saura pas. Tout comme on ne saura pas qui est le coupable, ce qui n'a pas grande importance. Comme le dit si bien l'affiche : pour une victime combien de coupables ?
Que de longueurs ! On s'ennuie beaucoup, on ne rit pas, et on manque de s'endormir toutes les 10 minutes. Les âmes grises, ou comment faire d'un superbe livre un film académique et ennuyeux. Les images sont léchées, c'est vrai, mais au détriment du reste. Seul Villeret arrive à tirer quelque chose de ce massacre... Les acteurs habituellement excellents (comme Bruno Podalydès ou Jean-Pierre Marielle), sont parfaitement insipides et n'habitent nullement leur personnage. La "french touch" est bien présente, et l'on se prend à rêver de ce qu'un tavernier aurait pu faire d'un tel scénario !
Intérressant, uniquement pour (malheureusement) le dernier rôle de Jacques Villeret. Par ailleurs, je m'y suis ennuyé. Ce ne sont pas Les âmes grises mais Les âmes noires. À éviter par temps de pluie.
Bien pour ce qui est du jeux des acteurs et surtout de l'ambiance, morbide, sinistre sur fond de guerre. Malheureusement on ne peu pas en dire autant du rythme du film beaucoup trop lent et qui a parfois tendance à ennuyer.
Des acteurs exceptionnels pour un film un peu mal réussit malheureusement. Podalydès, Marielle et évidemment Villeret sont les lumières de ce film gris, aux âmes grises, à la fin qui peine à sortir de la pénombre....
J'ai été déçu par rapport au livre. Il me semble que le scenario ne respecte d'ailleurs pas bien le déroulement du livre. mais surtout, le livre est beaucoup plus profond dans la recherche des méandres de l'âme humaine et dans la peinture de la société de l'époque avec la distance entre le monde bourgeois et le peuple. Sinon, c'est un bon film avec des acteurs excellents
Un beau film sous estimé. Du roman initial, Yves Angelo (un cinéaste classique et non académique, comme le dit la critique presse, qui comme souvent regarde avec des oeillères...) parvient à retracer tant la noirceur du propos qu'un climat lourd, glauque et pesant. Une image teintée de gris, un arrière plan sonore empli d'échos de canons et de mitrailles, un filmage au ralenti, près du sol, qui rend extrêmement bien cette atmosphère empesée de brouillard persistant. La mise en scène ne se contente pas d'illustrer, elle trouve des correspondances tant au style de l'histoire qu'à son propos. En dépit de quelques scènes un peu faibles, Les Ames grises avancent plan après plan et imposent un monde de guerre dur, où il fait froid tant au dehors que dans les coeurs. Les interprètes, Marielle et Villeret surtout, irradient. Marielle, probablement un des plus grands comédiens en exercice, dans l'un de ses rôles les plus denses, tout en intériorité. Villeret, surprenant, dans un rôle d'une infinie noirceur, l'un des rares sinon le seul personnage "mauvais" qu'il lui ait été donné d'interpréter. Le reste de la distribution est au diapason : Podalydès, juste comme toujours, et la merveilleuse Marina Hands, dont le visage pur illumine la 1ere moitié du film. Une belle oeuvre, presque complètement réussie, qui tranche avec le gros de la production française (bien au dessus, par exemple, d'Un long dimanche de fiançailles !) et sera certainement réestimée avec les années.
Sur le coup j'aurais mis 4 etoiles,mais avec du recul,je relativise.Il y a certes des acteurs enormes,tout aussi bon les uns que les autres.C'est un film noir,tres noir,qui en ressortant vous fait ressentir de la melancolie.Le monde est cruel!!!L'intrigue est bien sur excellente,certaines images choquantes,non pas la vue de sang mais par l'utilisation de la torture. Il m'en reste de tres bon souvenir,mais à ma surprise,quand je me remémore les films vus depuis spetembre,je l'oublie souvent.
Autant le dire tout de suite : "les âmes grises" n'est pas un film facile. Pas plus que ne l'était le roman éponyme de Philippe Claudel. Il n'empêche que c'est un grand et beau film. Un constat glacé, sombre et amer sur une époque qui ne l'était pas moins. Yves Angelo nous présente une civilisation qui s'effondre sur elle même, les certitudes volent en éclats et il ne reste que les doutes : qui a vraiment tué ? Une très bonne description, sans jamais la montrer, de cette guerre qui a fait tant de ravages, de ces soldats épuisés par ces années de boucherie au profit des planqués de l'arrière qui, à l'instar de Mierck, ne se préoccupent finalement que de la cuisson de leur oeuf mollet ! Il y a beaucoup de silence, de non-dits, les couleurs sont ternes. L'assassin ? Au spectateur de se faire son idée... Villeret est étonnant dans un rôle de juge abject, (aux antipodes de ce qu'on avait l'habitude de lui voir jouer). Marielle -en procureur désabusé- et Podalydès -en policier torturé par ses propres tourments- tout en retenue, semblent au sommet de leur art. Un film rare donc. A voir, n'en déplaisent à ceux qui n'y voient qu'un mauvais téléfilm.
Ladaptation du célèbre roman de Philippe Claudel. Outre le très bon scénario est bien décevante. Le film avait pourtant attiré une pléiades de comédiens talentueux : Marielle, Villeret, Podalydès pour ne citer queux. La déception est donc dautant plus grande à la fin du film. En effet la réalisation nest pas à la hauteur de lévènement. La mise en scène bancale étant plus proche du téléfilm de France 2 du samedi soir que de celle dun film à gros budget. Les dialogues sont sans saveurs et les quelques répliques percutantes sont concentrées dans la bande annonce. Le scénario est décousu et lintrigue tarde trop à se dévoiler. Que reste t-il donc à ce film pourtant prometteur sur le papier ? Ses acteurs bien sur. Marielle est excellent de bout en bout, insufflant une part de mystère dhumanité à un personnage pas évident à jouer. Podalydès est touchant, même si il se révèle de temps en temps un peu trop inexpressif. Quand à Villeret dont cétait le dernier film, il est caricatural et narrive pas contrairement à Jean Pierre Marielle, à donner une image moins grotesque à son personnage. Dans un rôle à contre emploi, certains acteurs se subliment, Coluche (Tchao Pantin), Bourvil (Le Cercle Rouge), ce nest pas le cas de Villeret dans ce film. On gardera plus en mémoire sa prestation dans le film de Becker intitulé « Effroyables Jardins » par exemple. Cest dautant plus triste de voir Villeret quitter la scène après ce film moyen. Ce film ne mérite qu'une étoile, j'en rajoute une autre pour ce grand acteur qu'est Jean Pierre Marielle.