Même si certains films comme "Cannonball", "Plein la gueule", "Smokey and The Bandit" et "La cité des dangers" (et encore, en ce qui concerne celui-là, j'ai des doutes) sont souvent appréciés par les spectateurs français, il faut dire les choses comme elles sont : dans notre bonne vieille France, Burt Reynolds n'a réellement été populaire que le temps d'un seul film, il s'appelait "Délivrance". Cela dit, nous français, nous savons quand même quelle dégringolade il a connu à partir des années 83/84 (approximativement). Si les mauvais choix répétés sont une cause, il en est une autre bien plus prépondérante : bien plus que Clint Eastwood, Steve McQueen ou Charlie Bronson, Burt Reynolds représentait trait pour trait le mâle alpha des années 70, l'homme viril, le héros absolument indestructible. En clair, tout ce que le cinéma s'aseptisant ne voulait plus voir juste avant le mitan des années 80. Si je dis ça, c'est parce que "Les bootleggers" permet de voir clairement Reynolds tel que le public le voyait et l'aimait dans les années 70. Tout, de sa dégaine et sa gueule singulière faisait de lui un homme de son temps qui allait se faire impitoyablement balayer au cours de la décennie suivante. Pour ce qui est du film en lui-même, c'est du mi-figue, mi-raisin, comme on dit. C'est vachement sympa pendant près d'une heure ensuite, un énorme trou noir d'environ 30 minutes avant un final un peu expédié mais foutrement musclé. Un p'tit duel Reynolds/Ned Beatty, ça ne manque pas de sel.