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Audrey L
647 abonnés
2 593 critiques
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2,5
Publiée le 6 juillet 2022
Ça vaut pas une Barbie... Sheitan a pour principaux atouts d'avoir été la première pierre des carrières de Leila Bekhti et Ladj Ly (on s'étonne de les voir dans pareil film), de laisser Vincent Cassel faire à peu près n'importe quoi (même en surjeu total, il est monstrueux dans le - très - bon sens du terme), de tenter des plans qui ont la classe instantanément (quand la caméra bascule avec Vincent Cassel lorsqu'il pousse la voiture, le traveling qui suit le gars soûl trainé comme un sac,...). Mais Sheitan est à réserver aux plus patients, non pas pour une quelconque violence ou propension au gore (on nous a carrément survendu le côté dérangeant du film), mais bien pour sa qualité intrinsèque. Budget visiblement ultra-riquiqui (les fameux spoiler: yeux qu'on convoite tout le film qui sont au final deux balles de ping-pong atrocement mal fagotées de ketchup... Non, mais juste : non.), l'histoire du "Sheitan" qui est racontée sans aucune finesse (on comprend de suite l'envers du décor, dommage car cela tue le suspens qu'on avait sur cette famille étrange), et surtout un point du vue masculin toxique qui agace : les mecs qui se disputent l'attribution des filles comme si leur avis importait peu (au "T'inquiètes, je te ferai croquer.", on a failli lancer une chaussure sur la télé), on était finalement pas mécontent qu'ils s'en prenne plein la tête. Évidemment, c'est totalement contre-productif, puisqu'en n'ayant pas d'admiration pour le méchant (on admire le jeu de Cassel, pas son personnage halluciné) ni d'affection pour les personnages (des potiches et des machos), on a l'impression d'avoir zappé sur un match dont aucune équipe ne nous revient, on se fiche de la fin, et quelle fin... Le carnaval du macabre à 2€50 de budget, dont la tronche de la poupée nous a fait perdre nos yeux, certainement une technique du Sheitan pour en faire une autre ? Qu'on lui offre une Barbie, pitié.
Sheitan fait l'effet d'un bon gros mollard craché en pleine tronche, surenchère à tous les niveaux, vulgarité facile, provoc' sympatoche, NTM et j'en passe... Le conte immoral de Kim Chapiron refuse tout compromis, tout bon goût et toute catégorisation : film haïssable en même temps qu'il impressionne Sheitan rappelle les premières réalisations cartoonesques de Jan Kounen par sa caméra dirigée sous amphétamines, sa bande-sonore pétaradante, son Cassel qui en fait des tartines et ses répliques wesh-wesh. Ici tout y passe : un chien tripoté par une nymphomane, une famille redneck que l'on devine incestueuse, des lascars qui pissent de traviole, une maison habitée par une armée de poupées tueuses, du sexe et de la déviance à gogo... On ne se torche plus avec les Cahiers du Cinéma mais l'esprit reste le même : montrer du trash sans raconter grand-chose d'intéressant, juste pour repousser les limites de l'acceptable et creuser l'humanité pour mieux l'enterrer. C'est donc un trip principalement réalisé dans l'optique de choquer le petit pudibond qui sommeille en nous, concept facile, gratuit, mais qui fonctionne très bien dans son registre. Il m'est impossible de dire si j'ai aimé ou pas ce gros machin dégénérescent, toujours est-il que je reconnais la science du rythme dont dispose Kim Chapiron. A noter la très bonne prestation d'Olivier Barthélémy que l'on retrouvera dans le non moins controversé Notre Jour Viendra...
Kim Chapiron, le cofondateur de Kourtrajmé, passe au long métrage et choisit un genre peu traité dans le paysage cinématographique français: le film d'horreur. Sheitan a la folie qui caractérisait les courts métrages estampillés Kourtrajmé et contient quelques clins d'oeil sympathiques. Cependant, si elle passe sur u court métrage, elle peine à s'imposer sur un long et on peut regretter que Kim Chapiron n'exploite pas assez l'intrigue du film d'horreur. Le jeu des acteurs est assez approximatif, mis à part Vincent Cassel (également coproducteur du film avec Eric Neve) hilarant à chaque apparition dans le rôle de Joseph, berger quelque peu cinglé au fils attardé et à la nièce nymphomane et zoophile. Olivier Barthélémy et Lady Dj tirent également habilement leur épingle du jeu. L'humour n'est pas toujours subtil et la caricature de ces jeunes obsédés par le sexe beaucoup trop outrée pour séduire, mais suffisamment pour ennuyer à plus d'un moment. Si Sheitan est un essai honorable, il est surtout nettement perfectible.
Au sortir d’une boite de nuit, cinq personnages (la bourgeoise, le black, la beurette, le noiche et le neuneu) décident de partir à la campagne pour passer le réveillon de noël dans la maison de la bourgeoise. Arrivés là-bas, ils découvrent un gardien aux allures de péquenot psychopathe, et des villageois qu’on croirait échappés de «Délivrance». Encombrée d’un atelier de poupées à mi-chemin entre Chucky et Frankenstein, la maison cache aussi la monstrueuse femme enceinte du gardien.
Sheitan, en arabe-langage branché de técis, c’est Satan. Car c’est le diable qui tire les ficelles de tous ces événements étranges qui s’accélèrent au fur et à mesure que s’approchent les douze coups de minuit. Vincent Cassel a accompagné et défendu ardemment de jeunes réalisateurs français ; certains brillants (Matthieu Kassovitz), d’autres intéressants (Gaspard Noë), d’autres enfin totalement surfaits (Jan Kounen). Il présente Kim Chapiron comme le représentant d’une nouvelle génération. Soit.
Mais s’il bénéficie d’un rythme assez trépidant, «Sheïtan» ne fait que recycler les différents éléments de la «culture» djeune : montage digne d’un clip, cadrage bancal et mouvements de caméra parkinsonien ; vocabulaire de quinze mots («Un truc de ouf» étant le niveau le plus élevé de la métaphore), et préoccupations limitées au cul et au bien-être de son pitt-bull…
Le réalisateur ne joue pas à fond la carte de l’épouvante ; il cherche à ratisser plus large, et fait des incursions dans le porno soft et dans la comédie, dans un registre auquel nous a habitué Besson scénariste («Taxi», «Banlieue 13») ; c’est dire la finesse… Vincent Cassel en fait des tonnes, mais il y prend visiblement plaisir, cherchant du côté de la folie d’un Nicholson. Malheureusement, les autres acteurs ne sont absolument pas dirigés, et encore moins portés par l’insignifiance des dialogues.
Mal foutu, complaisant, souvent prévisible, «Sheïtan» ne trouve furtivement une identité que quand il bascule beaucoup trop tardivement dans l’épouvante, avec un dérapage vaguement lynchien. Tout cela est bien insuffisant pour déceler un futur Peter Jackson.
Un peu dérangeant...marrant aussi, comme tout bon film macabre qui se respecte. Ceci dit, c'est un peu bancal, et on se demande ou on veut en venir (finalement, nul part).
Un film étrange. Sa première curiosité vient du public auquel il s’adresse, il fut interdit aux moins de 16 ans à sa sortie alors que son humour plaira moins aux spectateurs plus matures. L’autre grande surprise vient de l’horreur promise par la bande annonce alors qu’il ne s’agit que d’une parodie grandguignolesque d’une série Z où s’opposent la jeune génération urbaine multiethnique et un univers rural démoniaque. On attend longtemps la violence puis, quand elle arrive, il se passe n’importe quoi et la fin n’a aucun sens… La prestation de Vincent Cassel mérite toutefois le coup d’œil car il ne rejouera pas avant longtemps dans une telle folie.
Sheitan est un film frais, réalisé avec beaucoup de panache et qui se regarde agréablement pendant une bonne quarantaine de minutes. Ensuite plus le film avance, plus on constate que l'on tombe dans un état d'esprit propre au collectif d'origine, le n'importe quoi. Et même si tout cela est assumé, le propos est bien trop léger pour espérer réussir a maintenir notre attention, notamment durant ce dernier quart d'heure assez gonflant. Mais le plus gros proplème avec Sheitan, outre certains seconds rôles très limites, c'est qu'il s'oubli la minute d'après son générique de fin. De son côté Cassel est très bon, et j'ai également une certaine affection pour le jeu d' Olivier Barthélemy.
Deux étoiles pour le côté insolent et novateur, et parce que Vincent Cassel est toujours excellent. Mais deux étoiles seulement car le film n'évite pas la surenchère, la vulgarité et les rebondissements incessants, fatigants et parfois incompréhensibles…
Banlieusards contre campagnards. Entre inspiration et foutage de gueule. Ni assez drole, ni assez flippant et trop criard. Vincent Cassell réalise une interprétation assez jubilatoire. Le film capte un certain air du temps (enfin pas trop, j'espère..) mais ca n'est pas suffisant pour en faire un bon film. A voir à la rigueur pour l'audace de l"ensemble.
Bon point : le réalisateur arrive à instaurer une atmosphère intrigante (voire même vaguement inquiétante) avec des effets de mise en scène assez barges plutôt réussis. On a plus de mal avec la performance de Cassel, extrêmement (volontairement?) caricaturale... Le reste du casting est en revanche assez épatant (Roxane Mesquida notamment, très suggestive). Voici donc un film bien allumé, parfois un peu trop dans sa dernière partie, mais à voir pour une fois que le cinéma français ne fait pas dans la dentelle.
Voilà une estimable nouvelle incursion du cinéma français sur le terrain glissant du cinéma fantastique... Le très jeune Kim Chapiron est visiblement très doué et tend à créer une atmosphère trouble, curieux mélange de comédie de caillera de banlieue, d'érotisme pervers et d'horreur pure... Et il y parvient presque tout du long : en effet, son film est souvent réjouissant... Quel dommage qu'il ne prenne pas davantage son sujet au sérieux et qu'il n'aille pas jusqu'au bout des choses... désamorçant trop souvent la tension par un humour potache regrettable et dans lequel il excelle moins... Dommage aussi pour Vincent Cassel, qui ne me convainc VRAIMENT pas dans ce double rôle très improbable et casse-gueule et qui donne souvent au film un arrière gout de ridicule franchement dommageable puisqu'il s'agit quand même clairement ici de faire peur... Reste l'impression, très forte, qu'un jeune cinéaste est né et qu'avec un tout petit peu de maturité, il pourra sans doute encore bientôt nous étonner et peur être nous foutre, cette fois, vraiment les jetons... Une chose est sure, j'irai voir son prochain film...
L'histoire est vraiment bateau et les acteurs jouent plutôt mal, à l'exception de Vincent Cassel. On peut dire que c'est lui qui fait tout l'intérêt du film. L'ambiance glauque du film est également très réussie.
Sheitan marque par une fraicheur incontestable, une jeunesse qui rend le film jouissif dans sa première partie, très réussie. Les acteurs sont au diapason, et la bande son, orientée hip hop alternatif, réussie. Cassel impressione par son charisme et son grand jeu d'acteur. Seulement lorsque l'action se pose dans l'espace et que le réalisateur tâche de maitriser l'évolution du scénario, des personnages et des émotions à la fois, il peine. Un thriller mitigé, matiné d'un humour intelligent et efficace. Crédible, Sheitan est un bon premier essai.
Kim Chapiron invente un nouveau genre avec ce premier opus : le film Z à tendance mysanthrope. Effectivement, si la caricature des djeuns de banlieue peut énerver au début, on se rend compte que la France profonde en prend également pour son grade dans cette comédie volontairement de mauvais goût. Le cinéaste oublie souvent qu'il doit suivre un scénario construit et laisse vagabonder ses personnages dans un monde totalement décalé et ignoble. Les cadrages sont réalisés en dépit du bon sens, les acteurs ne sont pas franchement bons, mais on rigole tout de même beaucoup dans ce sommet du cinéma Z qu'il faut prendre comme une grosse déconnade entre potes. Le film connaît parfois de grosses chutes de rythme, mais de nombreuses scènes montrent un certain savoir-faire dans la création d'une ambiance étrange. Une comédie sympathique pour amateurs d'OVNI cinématographique.