Premier long-métrage réalisé par Kim Chapiron, Sheitan est un thriller horrifique et comique rafraichissant et décomplexé. L'histoire nous fait suivre une bande de jeunes de banlieue qui, la veille de Noël, en sortant de boîte de nuit, quitte Paris à la suite d'une bagarre. C'est alors qu'ils se dirigent dans la maison de campagne d'une jeune fille séduisante rencontrée dans la discothèque qui les invites chez elle. Seulement, le comportement des habitants de la maison et du village d'à côté va vite les inquiéter. Ce scénario nous plonge pendant un peu moins d'une heure et demie dans un univers barré, déjante, sale et poisseux. L'ambiance à la fois inquiétante, imprévisible et particulièrement sexualisé, forme un cocktail explosif dérangeant. Cette atmosphère angoissante est également amplifiée par les personnages aux physiques atypiques. La distribution comporte de nombreux jeunes acteurs issus du collectif Kourtrajmé dont c'est le premier rôle sur grand écran comme Olivier Barthélémy, Nicolas Le Phat Tan, Ladj Ly ou encore Leïla Bekhti. D'autres visages sortant du lot viennent se greffer à eux comme ceux de Roxane Mesquida et Julie-Marie Permentier. Mais la véritable tête d'affiche c'est bien Vincent Cassel qui campe un rôle improbable, ambivalent et totalement ravagé. Sa prestation et son aspect sont complètement jouissifs. Les rôles plus secondaires comme les habitants locaux sont aussi marquants, sans compter les quelques apparitions sous forme de clins d'œil de Mouloud Achour, Oxmo Puccino, Mokobé et Monica Belluci. Tous ces protagonistes entretiennent des échanges musclés et frontaux, soutenus par des dialogues familiers comportant pas mal de grossièretés mais se voulant aussi très drôles, notamment quand ils sortent de la bouche de Joseph. Sur la forme, la réalisation de Kim Chapiron est d'une grande liberté, offrant beaucoup de variété à travers ses plans. Sa mise en scène est dynamique, agressive et qualitative, évoluant dans un environnement morbide bien exploité. Ce visuel donne lieu à des scènes impactantes et hautement mémorables. Celui-ci est en plus accompagné tout du long par une très bonne b.o. éclectique, composée de nombreux titres énergiques afin de coller avec les images. L'ambiance sonore est également soigneusement travaillée dans le dessein d'effrayer. Ce cauchemar se fini sur une dernière partie s'emballant complètement dans un déferlement de violence et de crasserie avant d'accoucher d'une fin géniale proche de la folie. En conclusion, Sheitan est un film méritant grandement d'être visionné tant c'est une expérience perturbante et singulière inoubliable.
Pendant une heure il ne se passe pas grand-chose, le réalisateur nous abreuve de musique, de réparties whesh wesh et de scènes sans saveurs. Bart, Thaï et Ladj s'ennuient. Nous aussi. Et pendant la demi-heure suivante (et dernière) il se passe n’importe quoi. Reste que Vincent Cassel est extraordinaire dans un rôle invraisemblable et déjanté, mais ça ne suffit pas. Heureusement pour Leila Bekhti, elle a brillé tout autrement après ce premier rôle .
Attirés par une jeune femme, des banlieusards parisiens se trouve dans la campagne profonde, et vont avoir affaire à des autochtones dégénérés. A mi-chemin entre l'horreur et la parodie, "Sheitan" est surtout soporifique. Il ne se passe pas grand chose pendant la première heure, Kim Chapiron se contentant de se donner un genre avec des gros plans et des courtes focales, tandis que les protagonistes particulièrement antipathiques tournent en rond. Notons tout de même la scène de la source chaude, assez malsaine. Puis viennent les 20 dernières minutes avec du grand n'importe quoi, où Vincent Cassel, cabotinant comme un diable en psychopathe rural, se déchaîne. On obtient alors quelques images dérangeantes, mais un court métrage aurait amplement suffit pour cela. A zapper !
Ça vaut pas une Barbie... Sheitan a pour principaux atouts d'avoir été la première pierre des carrières de Leila Bekhti et Ladj Ly (on s'étonne de les voir dans pareil film), de laisser Vincent Cassel faire à peu près n'importe quoi (même en surjeu total, il est monstrueux dans le - très - bon sens du terme), de tenter des plans qui ont la classe instantanément (quand la caméra bascule avec Vincent Cassel lorsqu'il pousse la voiture, le traveling qui suit le gars soûl trainé comme un sac,...). Mais Sheitan est à réserver aux plus patients, non pas pour une quelconque violence ou propension au gore (on nous a carrément survendu le côté dérangeant du film), mais bien pour sa qualité intrinsèque. Budget visiblement ultra-riquiqui (les fameux spoiler: yeux qu'on convoite tout le film qui sont au final deux balles de ping-pong atrocement mal fagotées de ketchup... Non, mais juste : non.), l'histoire du "Sheitan" qui est racontée sans aucune finesse (on comprend de suite l'envers du décor, dommage car cela tue le suspens qu'on avait sur cette famille étrange), et surtout un point du vue masculin toxique qui agace : les mecs qui se disputent l'attribution des filles comme si leur avis importait peu (au "T'inquiètes, je te ferai croquer.", on a failli lancer une chaussure sur la télé), on était finalement pas mécontent qu'ils s'en prenne plein la tête. Évidemment, c'est totalement contre-productif, puisqu'en n'ayant pas d'admiration pour le méchant (on admire le jeu de Cassel, pas son personnage halluciné) ni d'affection pour les personnages (des potiches et des machos), on a l'impression d'avoir zappé sur un match dont aucune équipe ne nous revient, on se fiche de la fin, et quelle fin... Le carnaval du macabre à 2€50 de budget, dont la tronche de la poupée nous a fait perdre nos yeux, certainement une technique du Sheitan pour en faire une autre ? Qu'on lui offre une Barbie, pitié.
Sujet vieux comme le monde, puis prendre des gens bizarres n'ont jamais suffit à insuffler un climat de peur ou de questionnements, la preuve ici même. On se demande plutôt pourquoi ces jeunes idiots ne se cassent pas d'ici très vite, entre les découvertes dans la maison, les jeux dans l'eau... c'est ridicule. En plus, il se passe rien, c'est faussement gore, et la fin est nulle aussi, "est-ce un rêve ? Qu'est-ce que la vérité ?", n'importe quoi. Et le casting n'est pas fou, Cassell n'est pas mauvais, mais j'ai toujours du mal avec son jeu. A éviter.
Complètement déjanté. L'histoire d'une poignée de banlieusards qui vont se faire virer d'une discothèque et vont se retrouver malgré eux vis à vis d'une connaissance dans un village de dégénérés. Mais tout va pas se passer du tout comme prévu à cette soirée de Noël improvisé. Cassel est immense et déconnecté. Par contre le scénario tombe à plat . Dommage.
Film déjanté qui nous fait suivre une bande de crapuleux parisiens qui débarquent chez des paysans un peu spéciaux. Vincent Cassel vaut à lui seul de visionner ce long-métrage, il est absolument excellent dans ce rôle, et le final, même s'il est peu crédible, nous montre le résultat de ce qui est sous-entendu tout le long du film.
C'est pas très bon, un film d'horreur à la française qui commence par une espèce de blague et fini par être assez ridicule mais le personnage de Cassel fait assez rire! Du coup j'ai bien ri tout le long!
J'ai trouvé le film assez bon, l'ambiance est assez malsaine et spécial tout au long du film, le gros point noir est le fait qu'on s'attend à ce que le film bascule et dérape mais au final rien...
Sheitan fait l'effet d'un bon gros mollard craché en pleine tronche, surenchère à tous les niveaux, vulgarité facile, provoc' sympatoche, NTM et j'en passe... Le conte immoral de Kim Chapiron refuse tout compromis, tout bon goût et toute catégorisation : film haïssable en même temps qu'il impressionne Sheitan rappelle les premières réalisations cartoonesques de Jan Kounen par sa caméra dirigée sous amphétamines, sa bande-sonore pétaradante, son Cassel qui en fait des tartines et ses répliques wesh-wesh. Ici tout y passe : un chien tripoté par une nymphomane, une famille redneck que l'on devine incestueuse, des lascars qui pissent de traviole, une maison habitée par une armée de poupées tueuses, du sexe et de la déviance à gogo... On ne se torche plus avec les Cahiers du Cinéma mais l'esprit reste le même : montrer du trash sans raconter grand-chose d'intéressant, juste pour repousser les limites de l'acceptable et creuser l'humanité pour mieux l'enterrer. C'est donc un trip principalement réalisé dans l'optique de choquer le petit pudibond qui sommeille en nous, concept facile, gratuit, mais qui fonctionne très bien dans son registre. Il m'est impossible de dire si j'ai aimé ou pas ce gros machin dégénérescent, toujours est-il que je reconnais la science du rythme dont dispose Kim Chapiron. A noter la très bonne prestation d'Olivier Barthélémy que l'on retrouvera dans le non moins controversé Notre Jour Viendra...
Vraiment déçu par le film, il y a pas mal d'ambitions derrière mais finalement c'est assez nul. Au final il reste juste la prestation de Vincent Cassel (1 étoile pour lui) qui comme d'habitude est magnifique et cette fois si en plus vraiment drôle et flippant en même temps. Son personnage est la seule vraie réussite du film. Le reste? Bah rien, on attend beaucoup et quand c'est enfin le moment de charcuter un petit peu ben personne n'y passe vraiment. Décevant donc, enfin ça reste une bonne comédie grâce à Vincent Cassel. Pour ceux qui ont envie de ce marrer un bon coup, pourquoi pas.
Kim Chapiron, le cofondateur de Kourtrajmé, passe au long métrage et choisit un genre peu traité dans le paysage cinématographique français: le film d'horreur. Sheitan a la folie qui caractérisait les courts métrages estampillés Kourtrajmé et contient quelques clins d'oeil sympathiques. Cependant, si elle passe sur u court métrage, elle peine à s'imposer sur un long et on peut regretter que Kim Chapiron n'exploite pas assez l'intrigue du film d'horreur. Le jeu des acteurs est assez approximatif, mis à part Vincent Cassel (également coproducteur du film avec Eric Neve) hilarant à chaque apparition dans le rôle de Joseph, berger quelque peu cinglé au fils attardé et à la nièce nymphomane et zoophile. Olivier Barthélémy et Lady Dj tirent également habilement leur épingle du jeu. L'humour n'est pas toujours subtil et la caricature de ces jeunes obsédés par le sexe beaucoup trop outrée pour séduire, mais suffisamment pour ennuyer à plus d'un moment. Si Sheitan est un essai honorable, il est surtout nettement perfectible.