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Eowyn Cwper
124 abonnés
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3,0
Publiée le 18 mai 2019
En matière d’art, c’était un terrain facile pour que les Soviétiques ripostent… froidement. Avec Kin-Dza-Dza, ils s’attaquent à la science-fiction absurde, une exploration des grands terrains vagues de la Russie au goût d’inattendu, et pour cause : c’est Solaris Unchained, une débâcle joyeuse de voyages spatiaux grinçants et percussifs où l’on voyage de point en point comme on relierait les étoiles d’une constellation, avec aussi peu de carburant scénaristique que possible : il ne faudra pas chercher la raison au-delà de ce qui nous motive à visionner jusqu’à la séquence suivante.
Mais couci comme ça, comme les vaisseaux tout à fait anti-aérodynamiques élevant leur grâce de boîte de conserve dans des atmosphères extraterrestres, on finit par tout voir et se dire que c’est excellent, malgré la perte de vitesse dans les sous-sols rappelant Brazil et quelque cité-puits jodorowskyesque, et malgré l’apathie émotionnelle slave si difficile à percer.
Il est bon de voir un personnage russe rendu carrément obtus par sa fermeture d’esprit, un manque de pragmatisme tel qu’on se demande s’il ne s’agit pas d’une critique sociétale à proprement dit. Confronté au ridicule de coutumes rendues drôles pour le spectateur, le personnage de Stanislav Lyubshin ne sait faire montre de rien que d’intolérance, ce qui le rend ridicule, lui. Cela participe au loufoque ambiant qui lève initialement notre sourcil et nos doutes, et qu’on perd dans la seconde partie.
Trésor de la science-fiction simple où les effets très spéciaux valent largement Star Wars, Kin-Dza-Dza coûte la tolérance de sa sottise et de son manque de finition (ne serait-ce que des plans sur une planète supposée sans air où l’on distingue bien le vent dans les cheveux) pour se faire apprécier comme la digne preuve que les Russes ont gagné la course à l’espace avec Tarkovski, puis avec Georgiy Daneliya, mort ce 4 avril.
Ce film est tout simplement culte ! Peut-être pas en France où sa sortie fut à la limite de la projection privée, mais en URSS/Russie, ils ont même édité un dictionnaire avec le vocabulaire tiré du film. Hormis les oeuvres dialoguées par Audiard vous en connaissez beaucoup des films français qui aient le droit à un tel traitement ? Alors, c'est sûr, le film date un peu (les vêtements, les véhicules) mais le renversement des valeurs, des codes reste, lui, vraiment puissant.
tout d'abord, c'est l'artiste russe éponyme, une pointure de trance psychedelique qui m'a amené à voir ce film, très impressionné par ses univers sonores j'ai cherché à en savoir plus, d'où venait ce nom, quels samples étaient tirés du film, etc... si je rejoins royal dans son appreciation sur le fait que ce film soit daté, je voulais néanmoins ajouter qu'on y trouve les memes questionnements existentiels que dans les films de A.Tarkovski en moins complexe, ce qui rend ce film très agréable à regarder et son message plus facile à apprehender. je vous le conseille vivement si vous etes attirés par la science fiction russe des années 80. :-) koo!
Etant donnée que seulement 2 allocinéens ont vu ce film, moi compris, et pour ne pas que d'autres curieux épris de culture russe ne se fassent avoir pas une note monopolistique faussée, j'équilibre la balance, mais sachez que c'est un plutôt bon film, fort dépassé aujourd'hui mais culturellement c'est un pilier du genre (genre qui ne compte qu'un seul film soit dit en passant).