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Martys
1 abonné
70 critiques
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4,0
Publiée le 3 novembre 2006
Ce film agit comme un joint bien roulé, il vous fait plané (tout comme les films de Sofia Coppola dont on voit une certaine influence). C'est d'une simplicité à en perdre ces mots, c'est bien filmé, ça dégage une ambiance, avec des morceaux plus que magnifique de Bob Dylan (One more cup of coffee, l'une de ses plus belles et Nina Simone, une grande jazz-women à écouter). Et surtout il y a Daniel Day- Lewis. Mais quel talent il a ce mec, c'est incroyable. Une fois de plus il nous fait rester bouche-bé, dans un rôle de hyppi contre la modernité ( il était né pour le rôile). Un très beau film, l'un des meilleurs de l'année. A voir.
Jack et sa fille vivent dans une île déserte perdu mais pas tant perdu que ça puisque la modernité essaie malgré tout dy faire sa place, en vain grâce à Jack, brave militant qui fait tout pour conserver encore un peu de vie dans un monde mort. Sils refusaient jusque là de vivre avec dautres personnes, la maladie de Jack va le pousser a inviter sa maîtresse et ses deux enfants. Une arrivée qui va bouleverser le quotidien et Rose en même temps. Ce film est une preuve : la preuve que larrivée de la société dans un lieu quasiment neutre, presque pas changé par lhomme, brise cette neutralité et change le bonheur davant dans un malheur futur. La preuve du désespoir des années 80 mais aussi quon ne peut faire reculer la modernité, on peut juste ladoucir. Entre cet amour trop fort pour être possible entre le père et la fille, les paysages magnifiques (les influences de Mallick et Gus Van sant sont proches) et une histoire quon pourra qualifier de GnanGnan mais qui malgré tout sublime et émeut, Rebecca Miller prouve que le cinéma féminin a un avenir (et un présent) dont on se délecte.
Cest lhistoire dune passion indestructible entre un ancien hippie et sa fille de seize ans avec laquelle il vit seul depuis la disparition de sa compagne, sur une île perdue de la côte est. De la communauté utopique quil a fondé dans les années 60 il ne reste que ces deux individus, se dévorant damour, dévoués lun à lautre, vivant en autarcie loin du continent, du progrès et des préjugés. Rebecca Miller signe un beau film poétique, nostalgique, touchant et sincère et offre à son compagnon Daniel Day Lewis un très beau rôle dans lequel il sinvestit corps et âme. A ses côtés, Camilla Belle est une vraie révélation, étonnante de sincérité, un vrai visage angélique. Par une mise en scène délicate, Miller évoque les doutes et dilemmes qui rongent Jack, lancien hippie, se rendant compte que ses convictions et certitudes se sont envolées ou éculées. Le refus du modernisme, ses engagements quil voulait transmettre à sa fille, sa communauté idyllique, tout senvole quand Jack, mourrant, voit sa fille séveiller et affronter des sentiments nouveaux pour la première fois comme la jalousie quand sa maîtresse vient emménager avec eux et ses deux enfants. « The ballad of Jack and Rose » est un voyage intimiste, dérangeant (la relation quasi incestueuse entre le père et la fille), émouvant, triste où les acteurs livrent une prestation exemplaire de sensibilité. On retrouve la belle Catherine Keener qui va venir troubler la jeune fille solitaire, possessive et déconnectée de la réalité qu'est Rose, très sauvage, prête à se protéger au moyen d'un fusil ou d'une vipère cachée sous un lit. Ce joli film traite aussi avec justesse de la découverte du sexe, de l'amitié, de la jalousie, des premiers émois, du deuil, de l'héritage et de la fatalité d'un rêve volant en éclat par trop d'idéalisme. Daniel Day Lewis s'affaiblit devant la caméra de sa femme de façon hallucinante et forme avec Camilla Belle un véritable couple aussi inattendu quaudacieux et troublant.
Une île, des fleurs, un jardin et locéan .Décor enchanteur pour une histoire qui lest un peu moins ! Un père aime sa fille qui aime son père, jusque là rien dextraordinaire sauf que ce couple père-fille nest pas ordinaire ! Eux deux se suffisent à eux-mêmes et le monde autour nexiste pas ou si peu. Ils se sont crées une microsociété ou les intrus en tous genre nont pas leur place. Ils vivent en communion parfaite, jusquau jour ou le père homme intègre dans ses convictions (Daniel D Lewis grandiose comme toujours !) se sachant malade et proche de la mort décide quune présence féminine, en loccurrence sa maîtresse, devrait venir sinstaller avec eux ! Elle viendra donc avec ses deux fils et ce sera le début de la fin ! Fin dune existence paisible faite de petits riens, fin dune complicité réciproque et un rien équivoque ! Début de la colère, de la jalousie, des remords, de tous ses sentiments jusqualors inconnus de sa fille Rose (Camilla Belle, elle porte bien son nom !) et qui la feront devenir trop vite « adulte » ! Un film empreint de questionnements sur ses relations à soi, aux autres, à sa famille et au reste du monde ! Jusquà la fin éblouissante de générosité ! Bravo Mme Miller.
La relation entre un père et sa fille est un sujet souvent traité au cinéma. Ici, le scénario pose cette relation en multipliant les approches : comment Jack et Rose vont-ils vivre le passage à l'âge adulte de la fille, la maladie (grave) du père, l'isolement dans lequel sont plongés les deux personnages, la tentative (très maladroite) du père de re-créer une cellule familiale pour sa fille. Toutes ces questions peuvent se résumer en une seule, et le scénario me paraît du coup un peu lourd pour la poser simplement : l'amour entre un père et sa fille peut-il résister au temps qui passe ? Les deux personnages pourraient être touchants, ils ne sont que trop égoïstes et leur relation finit par étouffer le spectateur. Les éléments extérieurs, humains ou matériels, ne sont pas très crédibles au vu de leur dose de mesquinerie. Finalement, l'histoire très romantique est passée à la moulinette d'un récit beaucoup trop démonstratif, et tout cela manque d'émotion.
L'intention du film est très intense et intéressante, mais malheureusement le scénario et la mise en scène n'aboutissent pas vraiment. Y a un côté malsain très intelligent mais traité d'une façon assez timide et baclée. La psychologie des personnages n'est pas menée jusqu'au bout. Les moments forts du film arrivent comme par inadvertance, ce qui estompe l'émotion désirée. Ce sont des rapports humains si insolites et pourtant si vrais, mais dommage que ça ne soit pas si poignant. Le film pouvait être plus court, en omettant toutes ces histoires de maison préfabriquées, de conservation de la nature... ça n'a rien à voir avec l'intérêt primordial du film, et c'est pour cette raison que la psychologie des scènes a été bafouée au détriment d'histoires bien banales qui ne sont là que pour remplir des pages et occuper des minutes.
Lhistoire : Un père et sa fille, seuls « rescapés » dune communauté hippie américaine. Le film aborde plus ou moins le même thème que Following Sean, dont on a déjà parlé, à savoir lavenir de ces enfants élevés différemment, ces enfants de la génération hippie : comment Rose, après avoir vécue en autarcie uniquement en compagnie de son père va réagir en voyant débarquer la maîtresse de celui-ci accompagnée de ses enfants, et surtout va-t-elle pouvoir sadapter à une société « normale » ? Mon avis : On se souvient que le bilan de Following Sean était plutôt mitigé, Sean étant on ne peut plus rangé. Ici, Rebecca Miller sait de quoi elle parle, son frère ayant appartenu à une communauté semblable. Une fiction est évidemment plus apte à développer une réelle thèse et la réalisatrice ne sen prive pas, Rose est tout a fait éduquée par son père ancien scientifique, mais comme elle na aucune expérience de vie en communauté elle se transforme en quasi sauvage face à celle qui lui vole son père. Un film édifiant et des acteurs fabuleux.