L'histoire d'un gars qui aime tuer pour passer le temps qui passe si vite sur sa montre.
Fincher est un cas compliqué, Seven était un superbe moment de cinéma, même si on sentait que l'esthétique y était pour beaucoup, The Game, l'excellent Fight Club avait remis son titre de réalisateur culte en jeu, mais Panic Room baissait soudain le niveau. Et Zodiac fait un peu de même. Il y a un mélange de drame, d'humour larvé, de petites vies médiocres pour une telle histoire. Bref, c'est sans doute courageux de nous montrer la vraie vie des vrais héros, mais c'est beaucoup moins glamour que de montrer une fiction.
Et ce n'est pas forcément le rôle du cinéma hollywoodien.
La deuxième déception, c'est l'histoire elle même, à force de l'entendre dans les critiques, je croyais déjà connaître la fin, mais ce n'est pas le cas, et c'est vrai que j'ai été déçu, mais ce n'est pas la faute du film.
Pour le reste, on a cette implacable chromie à la Seven, signe d'un réalisateur qui a travaillé dans la pub et les effets spéciaux, mais qui justement laisse peu de place à la surprise ou au naturel.
Les rôles ont été confiés à des inconnus tous plus laids les uns que les autres, c'est d'ailleurs l'authenticité « obligatoire » qui dessert beaucoup le film, car à force, on se désintéresse du « héros »et de son « combat » utopique et bien difficile à cerner.
On sent que Fincher est beaucoup moins à l'aise dans les vraies gens que dans les gens extraordinaires, et c'est long de voir l'ordinaire pendant un film aussi long. Il est maîtrisé, comme ses précédents, mais la surpopulation de Volkswagen est assez désagréable, et l'achat d'une Golf dernier modèle sortie en 1974 en Europe paraît étrange de la part d'un petit dessinateur de presse avec enfants, même en Californie. Il faut bien dire qu'il y a d'ailleurs beaucoup de VW dans ce film.
On peut penser que les nombreuses irrégularités et erreurs de la police, de la justice et des protagonistes ont été le moteur de ce choix de script, mais le film ne devient pas passionnant pour autant, vu que la France à décidément l'habitude des enquêtes baclées américaines, que l'on voit un peu trop au grand jour, contrairement aux enquêtes françaises, sans doute aussi efficaces, mais pas dévoilées, et le GIGN sauve de toute façon la mise !