Avec un personnage de fiction devenu aussi célèbre que ceux qui l’on incarné, François Pignon a fait du chemin depuis sa première apparition dans L’Emmerdeur et son incarnation par Jacques Brel (1973). Il a évolué à travers les années, jusqu’à sa dernière apparition, en 2001, dans Le Placard où il prend le corps de Daniel Auteuil. Mais, rien n'aurait pu exister sans Francis Veber, réalisateur reconnu dans le genre de la comédie française. En 2005, il sort La Doublure, le 6ème film à mettre en scène François Pignon incarné cette fois-ci par Gad Elmaleh.
Pratiquement 10 ans après sa sortie, La Doublure reste en bas des attentes qu’on aurait pu avoir du réalisateur vis-a-vis de ses précédents succès. Malgré un casting qui aurait pu faire des étincelles, la mèche ne prend pas. Pour les personnages d'abord, Gad Elmaleh se cherche en Pignon contrairement à Dany Boon qui s'est bien trouvé, toujours à en rajouter, comme d’habitude. Chez les femmes, entre Virginie Ledoyen à l'air un peu blasée et Alice Taglioni pour la beauté des yeux et sa démarche splendide au pied du Trocadéro, on attend encore le sourire sur notre visage! Heureusement, les grands sauvent les meubles: Richard Berry, très bon en avocat faisant des pieds et des mains pour son client Daniel Auteuil et la femme de celui-ci, incarnée par Kristin Scott Thomas qui cherche à s'en venger. Les meilleurs rôles, mais qui demeurent sous-exploités. Avec un scénario qui va beaucoup trop vite, on a le sentiment de nager dans le vide et c’est bien dommage. Sans une mise en scène adéquate et sans le fou rire qui peut suivre, ça ne marche plus. Et même le scénario, mal utilisé, et auquel on aurait ajouté plus vitalité, n’arrive pas à décoller.
Très loin du Dîner de cons, La Doublure signe sans doute le début de la chute de Veber au cinéma, qui va finir par L'Emmerdeur, 2 ans après. Le théâtre lui convient mieux finalement.