THE BIG LAND (Les loups dans la vallée) est à lui seul un résumé des caractéristiques du cinéma de Gordon Douglas dans les années cinquante. A partir d’un bon scénario, le film alterne les grands moments, aussi bien d’action comme le sauvetage de l’enfant face au bétail déchaîné, que plus intimiste avec la pudeur des relations entre Ladd et la belle Virginia Mayo (quelle présence dans la magnifique scène de chant). De même la décision du héros d’en finir avec les rapaces est amenée avec beaucoup de justesse, comme la progression narrative d’une manière générale. Mais aussi des longueurs, c’est à dire des moments faibles, car comme souvent, le montage trop relâché donne un rythme assez inégal au film (THEM! réalisé trois ans plus tôt est le contre exemple), atténuant la force du propos, si bien que le gunfight Ladd-Caruso semble très tardif.
Avec une photographie d’une belle ampleur compte tenu du format 1.37 et, pour une des rares fois, une acceptable musique du faiblard David Buttolph qui soutiennent un excellent casting (enfin presque, le grimaçant Anthony Caruso, mal ou pas dirigé par le réalisateur, générant plus d’énervement que de peur), l’ensemble mériterait presque quatre étoiles, sans les réserves…