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weihnachtsmann
1 176 abonnés
5 175 critiques
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3,0
Publiée le 9 juin 2024
Ce film est quand même unique dans le monde du cinéma français…. Réunir Jean Marais et Danielle Darrieux dans le Japon des années 50…. Cela nous donne l’occasion d’une incursion en couleur dans les paysages qu’on pensait réservés aux films de Ozu uniquement…. Un homme tiraillé entre deux femmes et au milieu de tout ça une visite touristique intéressante malgré une fin triste…
Cette comédie sentimentale qui finit dans la tourmente d'un ouragan (allusion facile au désastre atomique de Nagasaki) est d'une rare inconsistance. Jean Marais, un ingénieur français au Japon, doit choisir entre son ancienne maîtresse française et une ravissante japonaise. Et ce sujet déjà bien banal se dilue dans les longueurs inutiles d'une mise en en scène sans rythme, sans idées ni sensibilité. Jean Marais et Danielle Darrieux semblent des touristes égarés sur un plateau tant leur interprétation est médiocre, conséquence de rôles tout à fait sommaires. De toute évidence, Yves Ciampi et son scénariste Tacchella n'ont pour ambition que de tourner un documentaire ethnologique davantage qu'une fiction. Comme s'ils souhaitaient réhabiliter un peuple méconnu et sans doute encore suspect depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les auteurs mettent en scène une civilisation colorée et souriante, digne et attachante. Ces images très "carte postale" ont le mérite d'être emplies d'humanité mais apparaissent aujourd'hui comme des clichés. Cette découverte de l'Orient lointain tourne à l'illustration et relègue l'histoire au rang de prétexte; les moeurs et la culture nippones, l'architecture et les beaux yeux des japonaises participent tout au long du film d'un exotisme complaisant.
Le film a le mérite de la rareté pour le reste il s'attache à montrer classiquement les particularités de la vie japonaise et donne lieu à une confrontation amoureuse entre Daniel Darrieux et Keiko Kishi avec Jean Marais pour enjeu, malgré quelques velléités la réalisation n'arrivera pas néanmoins à dépasser le cadre de la découverte exotique. Le Typhoon final pas mal réalisé mais pas très bien utilisé viendra mettre un terme à cette lutte en demi teinte.
Je rejoins le jugement de Truffaut sur ce film même si je le suis pas toujours en tant que critique sur le cinéma français des années 30 à 50 en particulier. Le seul intérêt est effectivement le Japon de la fin des années 50 en couleurs et le duo Marais -Darrieux. L'histoire à l'eau de rose n'est pas très crédible.
Progressivement, j'ai de plus en plus aimé : oui, au début, Jeannot comme le surnommait je crois Cocteau, est légèrement ridicule. Darrieux aussi. MAIS. Pour démarrer, j'ai beaucoup apprécié un commentateur complice qui nous apprend que Truffaut détestait ce film. "Raison de plus pour le voir", ajoute ce commentateur à l'avis éclairé. Comme il a raison. Ah, déjà dès 1957 ce f... terrorisme intellectuel ! Il est d'ailleurs amusant de remarquer que sans vergogne, Truffaut, en filmant Claude Jade avec un kimono, dans un Antoine Doinel, a piqué une scène de ce film ( Danièle Darrieux vêtue du même vêtement ).Progressivement, avant,pendant et après le typhon, tout devient plus intense. Marais fait une très belle composition, (son regard et sa puissance physique magnifiques) et l'actrice japonaise est excellente et très belle. Ça me donne envie de revoir ses compatriotes dans les films de Ozu, Naruse, Mizoguchi, et une cinéaste japonaise aussi dont je ne me rappelle pas le nom. Donc un film inégal peut-être, mais de belles scènes comme celle qui montre de dos, Marais et Darrieux devant le mémorial de Nagazaki . Une vraie dignité envers les personnages à la fin. Darrieux aussi, (évidemment !) tire finalement son épingle du jeu. Et, contrairement à ce que j'ai lu, les scènes du typhon ne me semblent pas ridicules.