Si tenté que les tours de magie soient en effet bien réels et non fantastiques, le véritable problème est qu'aucune explication est apportée au spectateur pour comprendre les ficelles des différents tours, ce qui le laisse en-dehors du propos. Le réalisateur se contente de nous montrer des tours incroyables, à la limite de la sorcellerie, de l'irréalisable, mettant ainsi le doute au spectateur. Est-ce possible ? On ne sait pas sur quel pied danser, et la solution aurait été de nous expliquer la manière de faire. Néanmoins, rester dans cette indécision augmente le côté énigmatique du personnage Eisenheim (Edward Norton) et du film en général. Mais je regrette que Neil Burger nous laisse à l'écart et nous plonge par contre, avec force, dans cette aventure à l'eau de rose entre Eisenheim et Sophie (Jessica Biel), vu des milliers de fois à l'écran :un trio, la fille entre deux mecs, l'un méchant, ambitieux, dangereux et l'autre mystérieux, attentionné, touchant, gentil... De ce fait, on connaît la fin, malgré le twist final. Celui-ci étant délivré au spectateur d'une manière un peu radicale, à travers les pensées soudainement claires de l'inspecteur de police (Paul Giamatti), comme si un éclair de génie lui traversait la tête, où Neil Burger nous montre les ficelles de l'intrigue. Surprenant, oui, mais attendu aussi. Quand-à la manière de le faire... Heureusement, Edward Norton est excellent, mais le personnage le plus intéressant reste celui de l'inspecteur Uhl (Paul Giamatti) bien campé par l'acteur, toujours entre-deux, en perpétuelle remise en question. Les ficelles du scénario sont donc un peu grosses, et mal agencées ce qui est dommage, car à côté l'ambiance est réussie avec une belle reconstitution de la Vienne du XIXème siècle, et une bande-son agréable. Le dernier point faible de "L'Illusionniste", involontaire mais inévitable, est qu'il souffre forcément de la comparaison avec "Le Prestige" de Christopher Nolan, et il n'y a pas photo, lui a tout compris.