They're back !! Billy, Kate et maintenant New York sont loin d'en avoir fini avec les Gremlins ! Plus nombreux, plus longtemps, plus variés, Joe Dante ne fait pas dans la demi-mesure, on les connaît grâce au premier film de la saga, il n'attend pas le désert pour nous les servir, mais s'en charge dès l'entrée.
Alors, et autant le dire tout de suite, j'aime un peu moins celui-là que le premier. Dans celui de 1984, j'adorais la façon dont Dante prenait son temps pour d'abord décrire le cadre de vie dans cette petite banlieue américaine, construisait progressivement son récit pour finalement tout saccager dans la deuxième heure du film. Ici, il attend juste une vingtaine de minutes et, au bout de 90 minutes de Gremlins faisant tout et n'importe quoi, ça vire un peu trop à l'excès à mon gout, au point d'en devenir un peu lassant...
Mais juste un peu, car faut bien reconnaitre que ça reste sacrément fun et cool. Dante ne s'embête pas avec un scénario, il réalise juste une ode aux Gremlins et dans le fond, ça ne me dérange pas plus que ça. C'est souvent du grand n'importe quoi, mais plutôt bien mis en scène dans le sens où, dans la connerie, c'est inventif, c'est aussi dynamique et Dante fait peu à peu monter la folie, que ce soit chez les personnages ou dans l'ambiance générale. Du coup, le délire est poussé à l'extrême, j'ai plus eu l'impression d'une succession de scènes à la gloire de ces affreuses petites bêtes qu'autres choses, mais c'est là aussi la force du film. Les nouveaux Gremlins sont cools, on passe d'une pin-up totalement déjantée à un scientifique en passant par un Gremlin chauve-souris ou encore un autre araignée. Ça c'est du fun et du délire fait avec passion et savoir-faire.
Comme dans le premier, on retrouve un côté "critique sociétale" plus ou moins subtile, ici contre l'homme, sa cupidité et sa nature, ou encore contre une société totalement aseptisée, où l'individualisme et l'ultra-capitalisme sont les mots d'ordre. Dès l'intro, il nous bombarde de références souvent savoureuses, allant des Looney Tunes à King Kong en passant par Rambo ou le Fantôme de l'Opéra (et bien d'autres, surtout que je ne les ai surement pas toutes détectées). Et enfin, si Christopher Lee, Zach Galligan ou Phoebe Cates sont impeccables, les vraies stars du film, les Gremlins, bénéficient d'une excellente technologie, permettant à Dante de faire ce qui lui plait.
Bref, une suite légèrement trop excessive sur les bords mais le plaisir est bien là, Dante met en scène une ôde aux Gremlins, il y en a que pour eux et c'est finalement tant mieux lorsque c'est réalisé, comme ici, avec passion, savoir-faire et délire.