Très beau film sur le rapport de l’handicap à la société, aux autres, au sexe et à la mort. Robert Stevenson et James McAvoy sont fabuleux et complémentaires, ils nous font croire d’emblée à leur handicap et nous touchent droit au cœur, que cela soit pour rire ou pleurer (et parfois les deux en même temps). Car là est toute la force de Inside I’m Dancing, sous ses allures de petite comédie dramatique sans prétention, il révèle un cynisme (acerbe) hilarant et une envie furieuse de vivre dans le personnage de Rory, donnant le ton au discours épicurien du film. Pas question de s’apitoyer en donnant dans la dramaturgie, on éclate de rire lors de la folle course en fauteuil roulant, on s’épate à voir Rory draguer mieux que Casanova, ou encore la révolte contre les barrières de sécurité qui empêchent les « roulants » de se jeter à l’eau (« c’est de la discrimination au suicide », on en rit encore). Bref, on oublie le fauteuil de suite, on ne voit que deux gars qui veulent vivre, et le font incroyablement bien. Le film s’offre même une fin très émouvante, où l’on comprend mieux l’attitude rebelle de Rory (pour oublier sa mort imminente à un âge où l’on effleure à peine le début de la vie) et où l’on voit que l’enseignement de la confiance en soi et en son handicap a permis à Michael de devenir autonome… Et quelle belle bande musicale pour accompagner le tout : Johnny Cash, Supertramp… Cette très belle histoire nous fait rire aux larmes, mais aussi pleurer sur un sourire, James McAvoy étant d’une rare sincérité et son personnage cynique nous donnant la plus belle preuve de résilience : peu importe la durée de vie, les limites de notre corps, ce qui compte c’est que l’on veut en faire. Une leçon de vie.