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JamesDomb
102 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Un duo inattendu pour un mélange aussi casse-gueule que maitrisé de thriller, de romantisme, de sensibilité et d'effroi. Anne Fontaine la réalisatrice du sympa Augustin roi du kung-fu et de Nettoyage à sec, réalise un film admirable porté par deux acteurs sublimes à leur sommet. Evidemment on attendait Benoit Poelvoorde dans son premier role dramatique et, tel Jim Carrey avec The Truman Show, démontre que les plus grands clowns font parfois les plus grands acteurs dramatiques, les plus grands clowns tristes. Tour à tour inquiétant meme flippant, puis attendrissant, drole et torturé, l'acteur belge explose littéralement dans le genre dramatique. Peut-etre est-ce du à l'actrice qui lui donne la réplique, la sublime Isabelle Carré qui peut-etre grace à ce role va enfin se faire connaitre du grand public. L'histoire prend peu à peu une gravité et une sensibilité palpables plongeant le spectateur dans l'étonnement mais qui est conquis petit à petit par l'étrange connection entre les deux personnages de Claire et Laurent. Un suspense peu à peu tranchant (comme un scalpel), noir et surprenant. Un étrange mélange fluide de romantisme et d'horreur sans pour autant s'attarder sur le pourquoi du comment mais où la réalisatrice préfère laisser au spectateur la possibilité de reconstituer grace à des bribes d'informations mais aussi grace aux sentiments, aux regards, aux gestes, ce qui se passe à l'intérieur de ses personnages. Saisissant.
Benoît Poelvoorde s'essaie au drame intello pur et dur. On peut s'en réjouir ou pas, même s'il met la pédale douce, ça reste du Poelvoorde pur jus, le personnage, dans son égocentrisme, rappelant bien souvent ses précédentes incarnations (uî, Nicolas !). Avec toute l'admiration qu'on peut lui porter, il faut reconnaître que son malaise à tourner des scènes intimistes transparaît quelquefois à l'écran, et que s'il est globalement crédible dans ce rôle inquiétant, son registre n'est peut-être pas aussi extensible que ça. Poelvoorde médiatique est un personnage qu'il intégre dans ses rôles, plus ces derniers en sont proches, plus ça marche, mais les chats ne font pas des chiens et, après tout, il n'y a rien de déshonnorant à se cantonner à ce qu'on fait le mieux tant qu'on ne se répète pas trop. Pour le reste, pas grand chose à signaler, la réalisatrice se contrefout de l'intrigue policière (à la fin, que le véto soit ou non le serial killer n'a finalement guère d'importance) et les interrogations du personnages d'Isabelle Carré ne sont pas outre mesure passionnantes. Bon, c'était un truc à tenter, mais, sans être foncièrement mauvais, c'est loin de valoir le bonheur procuré par un bon vieux Jamais au grand jamais. En vous remerciant, bonsoir.