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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 16 octobre 2012
Film déroutant d’Elaine May, figure légèrement underground des années 70, qui aura pour fait d’armes de mettre en scène un des plus célèbres navets d’Hollywood avec le couple vedette Dustin Hoffman et Warren Beatty à l’affiche: “Ishtar”. Ici nous sommes loin de la comédie exotique, May nous emmenant une nuit entière aux basques d’un autre duo charismatique : Peter Falk et John Cassavetes. Cassavetes pauvre looser convaincu après un mauvais coup que sa tête est mise à prix fait appel à son meilleur ami pour l’aider à se sortir du pétrin. La scène d’ouverture particulièrement éprouvante où l’on voit un Peter Falk tentant vainement de rassurer un John Cassavetes ivre et persuadé que son copain le double, nous mène d’emblée sur une fausse piste. Si on se dit que le pauvre Falk a bien du courage et de l’abnégation pour soutenir un caractériel patenté on comprend très vite les motivations d’une telle patiente. En réalité c’est lui qui est chargé de livrer son copain au tueur à gages. On comprend alors que John Cassavetes n’est pas si fou que May nous l’a laissé entendre. Ce basculement n’est jamais très net et les effets de mise en scène ainsi que le jeu de Peter Falk excellent à maintenir ce flou qui fait le charme du film. La nuit se prolonge et John Cassavetes est toujours aussi pénible faisant tout son possible pour ne jamais rester en place comme s’il savait le double jeu de son ami. On part avec eux à la rencontre de la femme et des maîtresses de Mikey pour vivre un nouveau retournement de situation psychologique : on comprend de mieux en mieux pourquoi Peter Falk peut avoir envie de se débarrasser de ce copain qui s’avère être un être abject. C’est tout l’art du film que de jouer avec nos sentiments et c’est cet aspect du récit qui domine très largement aux dépens d’une intrigue policière réduite à sa plus simple expression. A travers cette déambulation nocturne on peut facilement s’imaginer que ces scènes ont été vécues par les deux hommes qui ont été très liés du vivant de Cassavetes.A noter une figuration d’ Emmett Walsh qui jouera un privé adipeux dans le premier film des frères Coen : « Sang pour sang ». Terminons par la prestation drolatique de Ned Beatty en tueur à gages du dimanche qui explique ses problèmes d’argent à un Peter Falk exténué par son escapade endiablée.
Le nom d'Elaine May restera longtemps associé à Isthar, un des pires flops des années 80. Heureusement que la ressortie de Mickey and Nicky nous rappelle que la cinéaste a une jour été loin de mériter l'opprobe. De quoi s'agit il ? D'un jeu de dupe entre deux amis de longue date dans une ville, la nuit, alors que l'un d'entre eux est menacé de mort par le "milieu" et que l'autre, second couteau, semble vouloir le sortir de l'embarras. Mortelles compositions de Cassavetes et Peter Falk, sans lesquels le film ne serait sans doute pas une telle réussite. Film noir, comédie, drame humain, road movie, suspens, le film brasse un grand nombre de thèmes avec une constante maîtrise. Le temps mort du cimetierre, c'est le cas de le dire, est un sommet d'humour noir et de dérision. On ne peut s'empêcher, bien évidemment, de penser au style de mise en scène de Cassavetes, avec une caméra parfois hésitante, de nombreux gros plans, des paumés en tous genres. Comme l'a dit un site américain consacré au cinéma, c'est sans doute le meilleur film de Cassavetes que Cassavetes n'a pas réalisé.
La scène d'entrée où John Cassavetes est en plein délire paranoïaque et multiplie les crises d'angoisse vaut à elle seule le détour. Peter Falk va voler à sa rescousse et les deux caïds vont arpenter les rues de la ville à la recherche des ennuis. "Mikey et Nicky" est avant tout un film sombre sur l'amitié fragile entre deux mafieux. C'est très bavard, (parfois trop), un ton en dessous de ce que va proposer plus tard Scorsese sur le milieu avec une galerie de personnages plus étoffée. A voir quand même pour l'interprétation formidable de John Cassavetes qui avant de devenir un grand réalisateur était déjà un grand acteur.
Ce duo d'acteurs charismatiques est parfaitement mis en avant par le système de face à face très théâtral utilisé dans ce film sur le thème de la trahison de deux vieux amis. L'humour noir est omniprésent dans ce scénario et ses dialogues qui, malgré leurs quelques longueurs, nous entraînent de manière originale dans l'univers glauque des gangsters new-yorkais en lui donnant une crédibilité et une force que seul Scorcèse aura pu égaler.
Du cinéma brut, au plus près des hommes, de leurs angoisses, de leurs névroses. Des acteurs en mode "improvisation", filmés à l'arrache. On est dans un pur produit du Nouvel Hollywood, totalement sous influence de John Cassavetes qui joue l'un des deux rôles principaux (avec l'un de ses compères de toujours, Peter Falk) et a aussi manifestement joué un rôle de Pygmalion auprès d'Elaine May, en l'orientant vers un certain mode opératoire durant le tournage et vers une certaine exigence stylistique. Une certaine liberté créatrice aussi, qui s'est heurtée à l'époque au pouvoir de la Paramount. Tourné en 1973, le film est resté longtemps en montage, objet de conflit entre la réalisatrice et le studio. Il a fini par sortir en 1976 dans une version reniée par Elaine May, laquelle devra attendre dix ans pour pouvoir montrer le "director's cut". Au final, ce long-métrage présente les qualités et les défauts de la mouvance auquel il appartient : belle intensité nerveuse, magie réaliste de quelques moments de vie saisis sur le vif, drôles ou déchirants, grands numéros d'acteurs, mais aussi image cradingue, construction un peu foutraque, niveau inégal, quelques longueurs... La force de l'histoire et ses accents de film noir l'emportent cependant, avec une tension constante autour des questions d'amitié et de trahison.
Il est sûr que, avec ses deux protagonistes "normaux" devenus extrêmes par necessité, cette longue traque naturaliste est à figurer au panthéon du genre car bien meilleure que d'autres bcp + actuelles; toutefois les dialogues sans fin peuvent finir par lasser au bout d'un moment.
A une époque où les Etats-Unis sont malades, pire encore, au bord de l'asphyxie, May ne trouve rien d'autre que de balancer un film comme ça. Sous ce titre laissant présager une belle histoire de potes, se cache en fait un film d'une très grande noirceur. Et le ton est donné dès la première scène où Mikey et Nicky se rencontrent, dans la piaule de l'hôtel. Très vite, on se rend compte que le jeu de Mikey est double. Mais on ignore ses motivations. Son pote aussi d'ailleurs, bien qu'il semble avoir son idée. C'est le moteur du film. On ne les connaîtra qu'à la fin. Et le spectateur se posera la question suivante : peut-on comprendre le geste de Mikey, réglant ses comptes étant donné que son pote est en fait un sale mec, ou alors, quel que soit le caractère du pote, un tel comportement ne peut que mériter l'opprobre ? May, également scénariste du film n'accorde aucune complaisance à ses personnages. Ajoutons à ce côté impitoyable et cette noirceur un rythme volontairement ralenti et ce "Mikey and Nicky" peut rapidement devenir pénible pour qui ne s'y est pas préparé. Côté acteurs, si Cassavettes en fait parfois trop dans sa suspicion justifiée, son jeu est compensé par celui de Peter Falk, lequel sera un jour, je l'espère, reconnu à sa juste valeur, et pas que chez nous. Même quand on a accroché, ce film est assez éprouvant.
Tout pourrav' ! Une déception. Peter Falk reste le même, Cassavetes lui en fait trop et devient ridicule. On ne sait pas quand démarre réellement le film mais je sais que j'ai tout éteint bien avant la fin. Un nanard qui se prend au sérieux comme en regorge les années 70 pourtant une belle décennie du cinéma.
Je ne crois pas apprécier particulièrement John Cassavetes à la base mais ce film se trouvait là et moi aussi alors on a tenté de voir si ça pouvait matcher.
Nicky est un type paranoïaque aux abois. Il se planque car il est persuadé que la mafia veut lui faire la peau. Il appelle son meilleur pote de toujours, Mikey, pour l’aider. Les deux hommes vont déambuler dans la ville jusqu’à pas d’heure et si je le sais, c’est parce que j’ai souvent regardé ma montre.
La ville la nuit. La métropole est un personnage, comme un labyrinthe aux murs mouvants. C’est même probablement le personnage le plus intéressant du film. On est dans la droite ligne du ciné indé de l’époque et ça rappellera Cassavetes justement ou Scorcese. Du coup, on adhère ou pas. Et comme dit précédemment, c’est pas ma came. Ici, les personnages sont assez désagréables et celui de Nicky tout particulièrement. Les mouvements se font en dépit du bon sens et on se demande bien ce qu’apportent certaines scènes, voire la majorité d’entre elles. On reconnaîtra que l’intensité du rapport entre les deux hommes est très bien rendue mais Nicky est tellement insupportable qu’on souhaite vite que le parrain du coin lui règle son compte. Les dialogues sont généralement répétitifs et n’enrichissent que rarement la compréhension de tous ces comportements absurdes. A la mise en scène, c’est nettement plus inspiré et on appréciera l’ambiance des troquets et autres lieux de la vie nocturne. On voit là de beaux portraits.
En très bref, voici un film tout à fait dispensable ou du moins un métrage dans lequel je n’ai pas du tout réussi à rentrer, la faute à une intrigue faiblarde et une interprétation pénible.
Ce film est un palace, un général 4 étoiles, à lui tout seul ! Cassavetes et Falk purement convaincants dans leurs rôles de schizophrènes avancés ! Il est plaisant de s'assoir dans un bon fauteuil, de regarder les lumières s'éteindre, en imaginant que ce film sera peut-être une tuerie et se dire à la sortie : "Ce film est effectivement une tuerie monumentale !". Pourquoi me parles-tu de Franckie, Joyce ?
Décevant. Ce face à face entre deux acteurs au charisme incontestable séduit dans un premier temps, puis s'enlise dans les méandres d'un scénario sans ressort. Il aurait fallu abréger tout ça d'une bonne demi-heure, varier le rythme, faire rebondir l'action et apporter d'autres éclairages sur les personnages. Là, on reste en permanence dans le même tempo. John Cassavetes sort son numéro habituel de dingo - il le fait très bien, mais deux heures à n'avoir que cela à se mettre sous la dent, ça fait long. Peter Falk, que je n'arrive décidemment pas à voir autrement qu'en inspecteur Columbo, est égal à lui-même. Pas sûr que la réédition de ce film de seconde zone s'imposait vraiment...
Comme dans le cinéma de John Cassavetes (en tant que réalisateur), c'est ici les acteurs qui sont mis en avant. Leur charisme indéniable et leur complicité nous plonge aussitôt au coeur de ce film. Le scénario est certes simple, mais loin d'être insuffisant. Par ailleurs, l'ambiance qui s'installe peu à peu au cours de cette nuit qui n'en finit pas est envoutante. A noter la scène d'humour noir dans le cimetière, particulièrement mémorable.
Elaine May signe ici un film autant exceptionnel que déroutant. En effet, nous suivons pendant presque 2 heures l'aventure nocturne de deux compères, John Cassavetes et Peter Falk qui forment une amitié virile teintée de trahison et de conflits. Les deux acteurs que j'avais adorés dans "Husbands" sont dans "Mikey and Nicky" parfaits dans leur rôle (mention spéciale pour Peter Falk que je retrouve toujours avec grand plaisir). Les décors naturels urbains très seventies sont également particulièrement bien filmés et adaptés au récit. Le film nous amène donc à réfléchir grâce à sa profondeur sans perdre de son côté jouissif et terriblement divertissant. Scorsese n'est pas loin, Cassavetes (dans sa carrière de réalisateur) non plus. 4,5/5 pour ce film que je conseille vivement !
Bien que nous soyons captivés par Peter Falk et John Cassavetes déambulant de manière frénétique dans les rues sombres de Philadelphie, bien de choses peuvent attirer notre regard ici outre leur jeu d'acteur saisissant. Disons que, Mikey et Nicky, c'est dense. Bien que l'on puisse avoir un sentiment contraire aux premiers abords. Certes, comme je viens de le mentionner, c'est un magnifique jeu d'acteur qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin, mais c'est également un film..pardon, un chef oeuvre du cinéma indépendant qui nous présente la fin d'une longue amitié, une fin désabusée et violente. Un film qui nous montre la mort, nous parle de mort, elle est toujours présente et elle nous crispe tout du long..comme si l'issue nous est déjà dévoilée dès les premières secondes du film et nous sommes hantés tout comme Nicky. Nous tentons de fuir, tout comme Nicky. A la différence près que nous avons peu de sympathie pour Nicky. Tout comme Mickey nous essayons de lui donner une dernière chance, de voir le bon..mais Nicky se fait prendre à son propre piège.
Elaine May nous sert un magnifique portrait d'une masculinité toxique (pardonnez-moi les termes employés) prise à son propre piège. Bien qu'on soit tentés de garder le focus sur la relation entre Mikey and Nicky (qui, bien sûr, a toute son importance), il ne faudrait pas laisser de côté la relation qu'entretiennent les deux protagonistes avec leur entourage féminin. Que ce soit par des remarques désobligeantes adressées à la dame du bus, par l'agression de la maitresse abusée ou l'abandon de l'épouse désemparée. Loin d'une version glamourisée de la mafia à la "Le Parrain", il n'y a rien de bien romantique dans ce portrait de deux hommes déchus. Elaine May, s'agirait-il d'une satire? Si c'est le cas, elle est plutôt réussie.