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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 8 juin 2021
En 1975, Aldrich a déjà fait tourner Burt Reynolds dans une comédie machiste centrée sur le football américain, sport national roi aux States. Les deux compères ont raflé la mise avec cette comédie un peu lourdingue en profitant de la popularité naissante de Reynolds depuis sa participation en 1972 à « Délivrance », le survival culte de John Boorman. Le tandem qui fonde même une société de production, la Robur, pour l'occasion, adapte un roman de Steve Shagan. Aldrich emprunte le genre policier comme véhicule à son histoire de flic mal à l'aise dans son métier qui ne supporte plus la violence quotidienne et la corruption qui gangrène Los Angeles. Très ouvert d'esprit, Phil Gaines vit une relation intense avec une call-girl française interprétée par Catherine Deneuve. Ensemble, ils vont voir les films de la Nouvelle Vague, écoutent les chansons d'Aznavour et rêvent de poursuivre leur histoire à Cannes ou à Rome. On est donc très loin du flic solitaire et brutal joué par Clint Eastwood dans "Dirty Harry" et Aldrich prend un malin plaisir à utiliser Burt Reynolds, l'archétype du macho yankee, à contre emploi. Comme souvent chez Aldrich, le héros est en proie à un système dont il conteste les valeurs et dont toutes ses tentatives pour en sortir ou le réformer seront vouées à l'échec. Le bras armé de Gaines contre tout ce qu'il rejette sera Marty Hollinger (Ben Johnson) ce père, vétéran de Corée qui veut venger sa fille retrouvée morte sur la plage, dont il couvre les exactions à travers une démarche que l'on peut juger un peu lâche et non dénuée d'intérêt. C'est quand il comprendra qu'il est en train de franchir la ligne jaune que Gaines songera à changer de vie mais comme beaucoup de héros aldrichiens, il ne pourra s'extraire de la nasse. Si le film reprend tous les thèmes chers à Aldrich dans une tentative originale et courageuse de sortir des canons du genre policier très en vogue à Hollywood dans ces années 70, il est souvent maladroit et filmé à la manière d'un Columbo. Rétrospectivement la voiture de Reynolds fait immanquablement penser à la Grand Torino de « Starsky et Hutch » alors que la série n'est pas encore diffusée quand le film est en chantier. Ce relâchement dans la mise en scène n'est pas à la hauteur des ambitions du scénario et du casting réunit par Aldrich ce qui altère la portée de son film pourtant entamé de la meilleure des façons avec la scène virtuose de la découverte du cadavre par les enfants d'une colonie de vacances . A noter le tout petit rôle de Robert Englund dans le climax final et la ressemblance frappante d'Eddie Albert avec notre DSK national, sauce américaine, version Sofitel.
Comment le génial réalisateur de Véra Cruz et de En quatrième vitesse a-t-il pu tourner ce film bavard, bourré de clichés qui traîne en longueur et suscite très vite l'ennui ? Baisse de forme ? Mauvais scénario ? Je l'ai vu en version doublée, sur la chaîne Paramount, ce qui n'arrange évidemment rien, mais tout de même, quel navet ! Et on se demande ce que Deneuve est venue faire dans cette caricature de ce qui se faisait de pire dans les séventies...
Ce polar des seventies n'a pas le côté violent et percutant des autres films du genre de cette décennie c'est un film assez calme qui tourne plus autour des tourments d'un policier incarné par un bon Burt Reynolds (dont la maîtresse n'est qu'autre que Catherine Deneuve), l'intrigue s'avère rapidement secondaire et c'est un peu regrettable car si La Cité des dangers (un titre français trompeur car laissant présager un polar urbain nerveux) se regarde sans problème c'est aussi un film ne sachant jamais réellement où aller. Un polar mélancolique et pessimiste qui manque toutefois de force mais Aldrich parvint néanmoins à nous intéresser à La Cité des dangers jusqu'à son dénouement final.
C'est intéressant de voir ce type de film au cinéma, en version originale. Les seventies ne sont pas reconstitués comme dans American bluff. Catherine Deneuve et Burt Reynolds sont vraiment dans leur époque, ils sont beaux, ils ont des problèmes que le politiquement correct de notre époque ne laisseraient plus apparaître sur l'écran. La génération qui les précède, celle des parents de la jeune fille de 20 ans, a connu la guerre de Corée, les moeurs sont en évolution, les drogues ne sont pas les mêmes et la nostalgie se porte sur les années 30. Vraiment très dépaysant, avec une évolution psychologique du flic héros et de sa relation avec sa compagne prostituée dans un contexte politique très bien rendu. Une bonne surprise.
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2,5
Publiée le 14 décembre 2009
Dans ce polar de Robert Aldrich qui fut un grand èchec commercial, Burt Reynolds casse son image de macho pour incarner un flic sentimental et cultivè qui vit avec (l'inattendue) Catherine Deneuve, une call-girl française! Le cinèaste des "Douze salopards" s’attache à dèpeindre et à dèfendre ceux qui ne sont rien, ces individus simples perdus dans un monde plongè dans la violence et la folie! Aldrich est seulement intèressè par ses personnages et la relation du couple Reynolds-Deneuve laisse deviner une bataille perdue d'avance! Un film combinant la sentimentalitè et le romantisme pour une rèflexion dèsabusèe sur un monde gangrenè par la violence...
Aldrich réussit avec "Hustle" un bon et solide film américain moderne. Entre Peckinpah et Cassavetes, l'histoire met en scène un flic romantique, mélancolique et obsédé par l'Europe, amoureux d'une pute (interprétée par Catherine Deneuve) se débattant dans une sale enquête crapoteuse. Le film épouse les conventions du polar urbain pour mieux les inverser. Au final, on a un film malade et pas banal avec Burt Reynolds dans un bon rôle.
Se déroulant dans un style feutré entrecoupé d'éclats de violence, la Cité des Dangers est surtout taillée sur mesure pour Burt Reynolds, qui fait montre ici d'une belle palette de jeu avec son personnage de flic dur masquant ses failles, au fil d'une enquête qu'il mène en fait au gré du vent. Le final surprend en tranchant d'un coup tous les fils du scénario pour une fin dans le plus pur style noir. Ce policier à l'ancienne (très ancré dans les années 70, tant dans la mode que dans ses références) s'avère ainsi plus profond et subtil qu'on aurait cru.
une réalisation et une intrigue segmentée pour un film gris qui avance sur un rythme linéaire, difficile de vraiment accrocher. En plus ce qui pouvait être une cerise sur le gateau, la présence de Deneuve n'apporte pas grand chose (décidemment les actrices françaises à hollywood ce n'est pas ça) sinon un petit décalage.
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2,0
Publiée le 3 juin 2021
J'ai regardé La Cité des dangers uniquement parce qu'il y a Catherine Deneuve en fait c'est l'un des très rares films qu'elle a fait à Hollywood. Le couple qu'elle forme avec Burt Reynolds m'a également intéressé. Un détective de Los Angeles doit découvrir pourquoi une jeune fille a été retrouvée morte sur une plage. Il traite avec le père qui n'accepte manifestement pas sa perte et ne croit pas l'explication de la police elle s'est suicidée. C'est un thriller plat et peu excitant avec des dialogues vides et des personnages inutiles quelqu'un peut-il m'expliquer ce que fait Ernest Borgnine dans cette histoire. De plus les éléments du scénario sont assez déconnectés les uns des autres le meurtre de la fille et la relation entre Reynolds et Deneuve rien n'est approfondi. Catherine Deneuve n'est qu'une présence décorative dans le film. C'est une grande déception de la part de Robert Aldrich qui nous a habitué a mieux...
Depuis qu'il a été révélé dans «Délivrance» de John Boorman, Burt Reynolds s'est spécialisé dans les rôles d'homme fort et macho. Evidemment, le public américain a suivi et Reynolds est devenu très rapidement une grande vedette. Mais en 1976, Robert Aldrich qui avait déjà dirigé Reynolds dans «Plein la gueule» se lance un pari assez dingue: utiliser Reynolds à contre emploi! Exit donc le justicier gros bras et macho. Cette fois ci, Reynolds est un flic désabusé, sentimental, cultivé et qui ne croit plus en sa profession. Résultat de ce pari: un très lourd échec commercial! «La cité des dangers», titre un peu trompeur d'ailleurs, est un polar sans en être un. Rapidement, l'intrigue policière est reléguée au second rang et Aldrich préfère se concentrer sur la psychologie de son personnage principal. C'est dommage car la première scène annonçait de bonnes promesses qui au final, ne sont qu'à moitié tenues. Le deuxième problème de ce film demeure dans l'alchimie quasi inexistante de son duo d'acteurs. Même si l'on ne sait jamais où il veut vraiment nous emmener, ce film de Robert Aldrich réussit à être suffisamment captivant et mérite tout de même d'être vu car Burt Reynolds joue ici l'un des rôles les plus intéressants de sa carrière. Qu'il joue d'ailleurs de fort belle manière.
Bjr c'est le coté sympa de l'été à Paris voir sur grand écran des films qu'on à pu voir qu'en vidéo ou à la télé vision. Bien qu'un peu lent et que la relation entre le policier et la prostituée prenne trop de place au détriment de l'enquête, ce policier des années 60 se voit avec grand plaisir B. Reynolds, C. Deneuve sont parfaits, les seconds rôles itou. La musique, magnifique, est bien choisie, c'est bien filmé...bref c'est le cinéma américain en mode sans faille. A voir, surtout avec ses restaurations qui donnent un vrai regain à ces films anciens.
Aldrich est un génie du mal, en fait des profondeurs, car il va au dela de la morale pour découvrir les pulsions qui nous bougent, les hommes comme ils sont, non comme ils devraient l'être. Ce film est très beau, non seulement par la belle histoire d'amour qui est son centre. C'est aussi par les alentours de cet amour, ses va et viens, sa découverte progressive mises en rapport avec l'autre histoire, la sale histoire. Les rapports entre la beauté et ce qui la ronge, la fragilité de la beauté: depuis avoir vu "Whatever happened to Baby Jane?", on sait que c'est un des sujets profonds d'Aldrich. Ce film fait aussi penser à Hitchcock et à Brian de Palma, où le desir est toujours sous le poids de la mort, dans le suspense de la fiction. Ce qui est très interessant ici est comment l'homme apprend a vivre son amour, même si son regard, son instinct cherchent je ne sait quoi tout le film. Mais, contrairement à Kiss me deadly (un autre chef d'oeuvre!), le poésie finale sera brisée. Pessimisme, peut-être, mais surtout un grand desir de pureté, qui peut parraître paradoxal chez Aldrich. Quoi de plus pur que l'amour, et la mort.
J'ai vu ce film il y a très longtemps,j'avais beaucoup aimé. Mais où se cache-t-il donc? J'aimerais bien me le procurer, ne le trouve nulle part. À voir, si vous le pouvez, si vous aimez les films d'action, d'intrigues policières et les films romantiques également. Un bel amalgame de toutes sortes...de belles émotions aussi. DeNeuve y est sublime.