Un film très critiqué que ce The Fog, que j’avais vu déjà il y a quelques temps, et que j’ai revu récemment avec un certain plaisir, malgré un début un peu poussif quand même, et des personnages pas géniaux.
En effet c’est peut-être là un des points négatifs majeurs de ce film : un casting pas génial pour des personnages surtout sans relief. Les interprètes ne sont pas franchement des plus marquants, et a cherché peut-être trop à se concilier un jeune public à défaut de se doter de vrais acteurs rodés au genre. Tom Welling est d’une grande fadeur, et quelques rôles secondaires plus solides sauvent le casting masculin, à l’instar d’Adrian Hough, et même un peu DeRay Davis. Sinon le casting féminin n’est pas tonitruant non plus, malgré la présence plutôt encourageante de Selma Blair, et celle pas désagréable de Maggie Grace. Les deux actrices ont des personnages franchement transparents, et leurs prestations ne valent pas les promesses sur le papier.
Le scénario est poussif dans sa première partie. Long à décoller, assez brouillon dans sa narration surtout, le film se laisse regarder avec un ennui poli. Mais la deuxième partie est nettement mieux, dès lors que l’on rentre dans le sujet. L’action s’installe davantage, il y a de belles séquences, l’histoire passée prend forme, le mystère commence à se dévoiler par touches, jusqu’au final qui reste tout à fait convenable. En clair Fog aurait clairement pu se dispenser d’un bon quart d’heure dans sa première partie, et éventuellement en faire un peu plus dans la seconde, pour gagner en nervosité, pour offrir peut-être aussi une narration plus fluide, celle-ci restant malgré tout assez chaotique dans la deuxième partie.
La réalisation est très correcte. Personnellement j’ai trouvé que le réalisateur dosait bien le spectaculaire, et ne versait pas à outrance dans la grandiloquence. C’est peut-être réalisé de façon trop lisse, le réalisateur ayant là encore cherchait à se montrer trop consensuel sans nul doute, et offrant un métrage assez fade en terme de rendu pour celui qui a l’habitude du genre. Maintenant c’est assez généralement le cas dès qu’un film de genre sort au cinéma. En terme de décors, de photographie, d’ambiance, je regretterai une image un peu trop dans les teintes bleu-vert comme on le voit beaucoup trop dans les métrages horrifiques, mais c’est en partie compensé par des décors corrects, des effets visuels qui tiennent la route, et quelques bonnes idées du réalisateur (la salle à manger sur la plage par exemple). Quant à la musique je regrette quand même le choix pour la première partie, au style « teenager » plutôt pénible, mais qui se rattrape ensuite en ayant une tonalité plus sérieuse. A noter que le film propose peu d’effets sanglants.
En somme Fog pose le problème suivant : c’est un remake lisse et tiède pour le grand public d’un film qui avait la rugosité d’un Carpenter des années 80, et forcément l’impression est mitigée. Maintenant ce Fog conserve quand même quelques qualités à faire valoir, et se laisse regarder plutôt avec plaisir, quitte à ne pas trop s’offusquer des trente premières minutes. J’accorde un 3, et en dépit de ses défauts certains, j’avoue ne pas trop saisir la moyenne aussi basse de ce métrage.