Le problème des prolos (dont je fais partie), c'est que même eux ménagent le capitalisme pour nier en partie l'évidence - j'y reviens.
Montrer qu'il existe des "alternatives", c'est en soi une vague d'air frais dans ce monde "tout monnaie". Pour cela, à l'instar de "Ma mondialisation" (Gilles Perret) ce film mérite une étoile et demi.
L'autre demi étoile seulement revient à ce que l'extrême gauche ou les "altermondialistes" (leur précédent nom n'était pas ANTImondialistes?) développent, montrent "qu'un autre monde" est possible, mais, en plus de ne pas vraiment aborder le présent ou le devenir de leur production (à quoi bon être plus rentable? pour qui, pour quoi? et les conséquences écologiques, sociales, identitaires, politques? etc.), ils n'abordent pas la question du travail en soi, son but, sa finalité. Les prolos ont-ils eux aussi divers intérêts en n'abordant pas de front l'idole Travail? Le travail n'est-il pas le fondement même du néolibéralisme (qui n'est qu'un coup de peinture euphémisant son papa Capital, comme le coup de peinture verte sur le "développement durable"), le travail n'est-il pas ce qui permet tout simplement de (sur)produire?
A mon avis, au lieu de se voiler en partie la face, ils auraient peut-être pu aborder voire développer ces questions. Impossible d'en finir avec le capitalisme si on ne remet pas en question(s), en "cause" la valeur-travail...
Sur ce point les films "Attention Danger Travail" et "Volem Rien Foutre Al Païs" de Pierre Carles me semblent un poil plus radicaux, montrent comment des "communautés" ont effacé la frontière séparant travail et loisir. Voir aussi "Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés" (Roudil/Bruneau) et "J'ai très mal au travail" (J.M. Carré).
Démissionnez les prolos! "Le travail ne rend pas beau!" (Balzac)
PS : "Mémoire d'un saccage" de Fernando E. Solanas est un documentaire à mettre en parallèle afin de restituer historiquement (et partiellement)le "krach" Argentin.