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AdriBrody
9 abonnés
619 critiques
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3,5
Publiée le 8 juin 2024
Franchement malsain, Mysterious Skin aborde les thèmes de la pédophilie et de la prostitution masculine sans jamais y apporter un quelconque jugement ou en utilisant des sujets tabous. Les personnages sont comme ils sont et on les suit à travers leur histoire. Bien sûr, c'est dérangeant de voir ces scènes entre un coach sportif et l'un de ses jeunes joueurs âgé de 8 ans et ce qui suit n'est pas moins dérangeant. Mais par la manière dont tout ceci est abordé permet de ne pas le traiter comme du glauque mais plutôt comme un triste passage dans une vie. C'est assez fort de pouvoir traiter d'un thème aussi difficile que la pédophilie sans jamais juger le pédophile ni apporter un quelconque message. Et Joseph Gordon Levitt, encore tout jeune à cette époque, montrait déjà tout son talent.
Je crois que c'est un de seuls films que je n'avais pas revu depuis sa sortie. Pour être totalement honnête, je m'attendais à mieux alors qu'à l'époque je l'avais adoré. Comme quoi les goûts évoluent avec le temps et l'âge. Certes l'histoire est touchante et les acteurs ne sont pas mauvais, la partie ou les protagonistes sont enfants est plutôt réussie mais la partie d'après l'est beaucoup moins selon moi. En fait, ce qu'il manque à ce drame, c'est quelque chose de différent car tout le long, c'est assez longiligne et répétitif alors que le sujet est très sérieux. J'ai eu l'impression de voir souvent la même chose et de tourner un peu en rond malgré le potentiel de base. Et il manque aussi cruellement d'une bonne bande originale pour accompagner l'ensemble des scènes car au final, c'est à cause de ses quelques ingrédients que l'on passe pas selon moi dans la catégorie supérieure. En soit "Mysterious Skin" n'est pas raté mais je pense clairement qu'il y avait mieux à faire. Et petit dernier hic, le fait que ce soit pervers dans le sens ou l'on montre beaucoup de choses même si je sais bien que c'est l'effet voulu pour la réalisateur. Enfin voilà, à vous de juger maintenant. 12/20.
L'intrigue présente deux formes de déni quant à la réalité d'un viol dans l'enfance, à savoir l'assimilation de cette violence comme un acte d'amour, point de départ d'une vie pourtant dénuée de respect de soi et de sentiment véritable, ou le recours à une explication surnaturelle doublée d'un rejet de toute sexualité. Deux marques d'un trauma indélébile qu'aucun des protagonistes ne réussit à visualiser comme tel jusqu'à la révélation finale. Ne souhaitant nullement épargner la sensibilité du spectateur, le réalisateur nous force à regarder en face cette réalité qu'ils rejettent tout en éprouvant une profonde empathie pour ces jeunes hommes incarnés avec une remarquable force. Dérangeant, intense, inoubliable.
Littéralement mon film préféré. Le sujet traité est extrêmement bien amené, de manière peu commune et non redondante / exagérée / tabou. Les personnages sont captivants. Je recommande à 100% bien qu'il faille un public avisé de la pâte de Gregg Araki, toujours complètement décalé. C'est pour cela qu'on l'apprécie car cela est toujours parfaitement exécuté et fait dans la finalité sens.
Mysterious Skin est l'un des plus beaux films que j'ai vu de ma vie. Bouleversant. Joseph Gordon-Levitt est juste époustouflant, il nous déchire le coeur. Un film qui marque.
Il est des films qui marquent, Mysterious Skin fait indéniablement partie de ceux là. En parlant de la pedophilie, de l’enfance trahie et sacrifiée de manière brute et crue il secoue son spectateur de manière désagréable et marquante. Malgré un sujet et un scénario très dense il n’oublie pas de faire du cinéma, sa stylisation lui sera d’ailleurs reprochée de part son sujet. Personnellement c’est plus le déroulé ou j’ai trouvé quelques défauts, le personnage de Brian étant selon moi sous exploité alors que celui de Neil (incroyable Joseph Gordon Levitt) a pour le coup quelques scènes superflues. Un très bon film, audacieux mais imparfait, mais tellement désagréable (notamment son final qui soulève le cœur) que je ne pense pas que je le reverrais un jour.
Oser le sujet de la pédophilie dans un film est hautement dangereux car toutes les scènes dénonciatrices, si répugnantes soient-elles, peuvent être un prétexte à du voyeurisme malsain. Je suis allée vers ce film "à cause" de Joseph Gordon-Levitt que je trouve brillant et je n'ai pas été déçue. Par rapport à ce que je sais de la pédophilie, je trouve que la relation entre le pédophile et sa victime principale est bien analysée car, dans certains cas, l'approche est faite comme un acte d'amour, le violeur faisant en sorte que sa petite victime éprouve du plaisir ce qui minimise ce qu'il est en train de lui faire subir. Vient ensuite pour la victime la culpabilité et le dégout de soi qui le dirigera vers l'autodestruction sous forme de drogues ou de prostitution ou d'auto mutilations. Bien sur, il y a l'absence et le silence des parents et de la société qui se doutent mais regardent à côté .... Oui, même si ce film est imparfait et dérageant, il est assez réaliste sur les effets à court ou long terme de cette chosification de l'enfant par l'adulte.
Gregg Araki réussit un film choc sur un sujet assez délicat qui est le viol d'enfants. Le réalisateur suggère beaucoup de choses, rien n'est visible à la caméra, à nous d'imaginer la scène. Le cinéaste apprécie parler du sexe sous toutes ces formes, ce qui est aussi le sujet principal de "Kaboom" que j'avais beaucoup apprécié. Un film assez difficile mais subtilement mené.
Un enfant a eu un traumatisme tel qu'il s'évanouie peu après, son cerveau refusant ce souvenir. Toutefois retrouvé dans sa cave, le nez coulant cette réaction de survie lui a laissé des flashs que ce même cerveau lui dispensera lors de son adolescence. Il n'aura alors de cesse de chercher à savoir ce qui s'est passé, conscient d'être bloqué dans sa vie par cet épisode. Un autre adolescent lui a une vie sexuelle débridée, se prostituant uniquement avec des hommes relativement âgés mais surtout assez pervers. On finira par comprendre l'origine de sa sexualité en voyant sa première expérience. il se masturbe enfant, excité par la vision de sa mère faisant une fellation à un homme moustachu. Cela aurait-il pu le rendre simplement homosexuel ? Peut-être mais quoi qu'il en soit et pour son plus grand malheur, le premier homme moustachu qu'il rencontre encore enfant est un pédophile de la pire race des pédo-criminels. Celui-ci n'hésitera pas à s'en servir, après l'avoir séduit, pour influencer un autre enfant à se laisser manipuler. Alors la faute à qui ? A la mère ayant une relation sexuelle dans son jardin un soir sans se préoccuper de son enfant (enfin on espère ce dernier point...) et lui présentant par la suite un entraineur sportif lui ressemblant (je ne pense pas que ce soit le même homme, ni que la mère ait été manipulée par lui, mais sait-on jamais...) ou est-ce la faute du pédophile qui alors qu'il l'attire de manière sentimentale au début, abuse du second par un procédé ignoble, ce qui l'aurait contraint à la prostitution si dépravée ? Les deux certainement mais de toute cette horreur, naitra pourtant la rencontre des deux adolescents après que le premier est cherché jusque dans le mirage des OVNI un éventuel kidnapping d'extra-terrestres pour expliquer son trouble (le réalisateur en profitant pour régler là ses comptes avec le surnaturel, la science fiction et les gens qui en font commerce sous prétexte de visions en donnant au personnage qui le symbolise l'aspect d'une handicapée frustrée) et que le second soit tombé jusque dans une relation suicidaire avec un sidaïque et une autre non moins délirante, avec un sadique ultra violent. Le prostitué revenu de tout aura la bienveillance de vouloir renseigner en le ramenant sur place le traumatisé dans une explication d'une logique naturelle qui contraste avec tant de perversité, nous faisant prendre conscience de ce qu'est la pédophilie dans ses conséquences et effleurant du même coup une de ses causes probables. C'est ce que le film voulait démontrer et c'est parfaitement réussit. La pédophilie est une drogue qui se cache au début derrière des illusions de beauté, de pureté et d'innocence et se termine indubitablement par une descente aux enfers de la totalité des protagonistes. Après la résilience interviendra, ou pas mais même dans ce cas le chemin aura été long et destructeur. Vous me direz cela on s'en doutait un peu mais il n'y a pas de mal à ce que l'on nous le confirme en images par un film d'une étonnante vérité sans voyeurisme excessif.
"Mysterious Skin" sort du lot. Le sujet traité est difficile, peu de réalisateurs osent s'en approcher. Mais le tout est réalisé avec respect et une vrai "profondeur" (sans mauvais jeu de mots...) scénaristique, de manière à comprendre pourquoi nos deux protagonistes que tout oppose en sont arrivés là, face à leurs peurs et leurs envies les plus dérangeantes. Et tout ça sans jugement spoiler: (aussi bien pour les victimes que les coupables) , juste accepter les faits et comprendre ce qu'un acte disproportionné peu avoir comme conséquence sur une vie.
Gregg Araki ne fait pas de mystère quant à la part fantastique inscrite dans "Mysterious Skin", elle est une métaphore de l'acte pédophile et du traumatisme qu'elle cause pour le jeune Brian. Le suspense n'étant pas recherché, la révélation finale est attendue et la puissance émotionnelle qui en jaillit provient de ce mélange d'espoir et de crainte chez le spectateur. En parallèle du refoulement de Brian, Araki met en scène avec douceur et brutalité une autre manière de vivre en tant que victime de la pédophilie : Neil est un adolescent dont la vision de la sexualité est réduite au seul prisme de la relation dominant-dominé (adulte-enfant). Il ne faut ici voir aucune provocation gratuite, mais l'auscultation précise des dégâts produits sur le personnage, qui ne saurait imaginer une relation tendre ou amoureuse autrement qu'avec des hommes mûrs ayant le même profil que celui qui a abusé de lui durant son enfance. Cette confusion, qui semble irrémédiable, donne lieu à des scènes d'une violence insoutenable, mais aussi à des moments d'une grande douceur – notamment ceux partagés par Neil en compagnie d'Eric et Wendy. La grande intelligence de ce film magnifique est – comme toutes les grandes œuvres qui s'emparent d'un sujet brûlant –de ne jamais adopter de posture moralisatrice et d'accompagner ses personnages avec une empathie constante. C'est cette bienveillance absolue, cette justesse du regard, qui bouleverse, et ce jusque dans les scènes les plus redoutées : il fallait bien cette ambiance ouatée et cette immense sincérité pour pouvoir affronter ce récit terrifiant de deux enfants sacrifiés, dont on ignore s'ils pourront un jour se relever.
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1,0
Publiée le 9 mars 2021
Je n'ai jamais lu le roman source de Scott Heim. Gregg Araki fait un film sur la maltraitance des enfants et la mémoire retrouvée. Bien que les thèmes principaux soient valables et dignes d'être explorés je trouve l'approche est tout simplement exploitante et implacable. C'est le voyage de Neil qu'Araki choisit de présenter avec des détails troublants comme une scène de dégradation sexuelle après l'autre se terminant par un acte sexuel violent dans une baignoire. J'ai été stupéfait et quelque peu attristé de voir Elisabeth Shue dans le rôle de la mère souffrante de Neil bien que son rôle soit très bref. Michelle Trachtenberg et Jeff Licon parviennent en fait à susciter une certaine sympathie pour leurs personnages bizarres même si Mary Lynn Rajskub remporte la palme pour son interprétation d'Avalyn. D'autres rôles sont joués de manière atroce ce qui était peut-être l'intention d'Araki. Il est évident qu'il essaie de compenser une technique de narration peu développée par des scènes conçues pour provoquer et choquer. Je dois admettre que lorsque les fils de l'intrigue se rejoignent à la fin il s'améliore considérablement. Mais à ce moment-là il est bien trop tard car je suis devenu beaucoup plus engourdi qu'ému par sa conclusion...