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Ismael
86 abonnés
184 critiques
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0,5
Publiée le 10 septembre 2018
« Ce film est une démarche en réaction à notre époque ou l’art moderne est choquant sans justification » a déclaré le réalisateur David Lowe. Ce qui est choquant dans cette adaptation de trois célèbres morceaux de Prokofiev -Pierre et le Loup, Roméo et Juliette et le Bûcher d’Hiver- c’est l’incroyable lourdeur de la mise en scène. La où il aurait fallu de la simplicité, Lowe multiplie à répétition les gros plans, zooms et autres effets spéciaux. Le tout sans le moindre second degré qui pourrait justifier cette surenchère visuelle. Finalement cette « épopée musicale » est moins poétique qu’un épisode de Dragon Ball Z. Prokofiev s’en retournerait dans sa tombe.
En montant des images d'une esthétique qui a rarement été aussi négligée (c'est le mot poli) avec une musique grandiose, on ne peut avoir qu'un film génial. C'est exactement ce qu'on pensé le papa et la maman Lowe.. euh, je voulais dire l'équipe de mise en scène en filmant leurs enfants pendant les vacances (ils ont moins de devoir comme ça et peuvent librement enrichir papa maman). C'est pathétique, ne faîtes pas mon erreur (que Dieu maudisse les cartes d'abonements) n'y allez pas !
Bien loin de prendre l'enfant pour un spectateur simplet, les Lowe lui inventent un film expérimental qui dévoile ses mécanismes et ce faisant lui confère un rôle actif de composition, ou de "bricoleur" (au sens où Lévi-Strauss l'entend). Restituant cette complexité narrative dont Bettelheim a souligné l'importance, cette fable "totale" renvoie à tous les arts du spectacle et tous les éléments de l'imaginaire enfantin, des clowns aux petits trains. Il faut donc la voir avec des yeux d'enfants, avec cette imagination désinhibée qui fait sortir des chevaux de lanternes magiques, et faire confiance au guide qui marche en éclaireur à côté de Shakespeare, Beckett, Eisenstein, Bergman, Tarkovski, ou même Beatrix Potter...