L'efficacité et le montage sont les deux plus grandes qualités qui viennent à l'esprit pour Le chacal, un très bon film "transgenre" à la fois thriller, film politique, docu fiction. Très relatif de la narration de l'époque de la première partie des années 1970, Le chacal est très divertissant et sec, nerveux. Le film fait s'entrecroiser deux parties : celle de la trajectoire du Chacal, décrite au couteau et très efficacement tel le road movie d'un héros de la mort dont l'exécution de ses victimes qui passent sur sa route, un vrai panel de la société (le petit malfrat arrogant, le vieux malfrat, le Pédé, la concierge parisienne, le filc courageux, la belle femme bourgeoise ...) est montrée sans fioritures avec un certain humour. La balade du Chacal en Italie, dans la campagne, à Paris est bien montrée. La partie d'investigations, parfois improbable dans la déduction des éléments de l'énigme est prenante et très fluide. L'arrière plan politique (événements post Algérie), rapidement traité synthètiquement, n'est pas escamoté. Acteur typique anglais sous employé, Fox est vraiment très bien, à la fois physique et élégant. Tous les acteurs de télévision français de l'époque défilent dans le film (Gérôme, Auclair ...) et la magnifique Delphine Seyrig malheureusement trop peu présente mais dont le peu de son corps dévoilé et sa magnifique prestante suffisent à nous la faire regretter. Michaêl Lonsdale, bilingue (la VO ici ne semble pas primmordiale) est vieilli et assez rigolo, surplombe la distribution. La fin du film, qui garde sa part de mystère, est assez troublante. Le chacal est un vrai bon film de distraction, un des tous meilleurs de Fred Zinneman connu plus pour son efficacité plus que sa personnalité, assez proche par l'esprit de Black sunday (1977).