Pas un éclair de génie au niveau du scénario, mais une étincelle brillante du côté de Ezra Miller, ce film The Flash est moins affreux que certains récents films de super-héros, et même drôle par moments (ça nous a changé de l'humour Marvel). Il y a encore trop de gags à notre goût, mais dans la flopée on en a trouvé de très efficaces :
le "Jeune Barry" qui se retrouve à poil chez la voisine, le masque en caoutchouc qui ne tourne pas avec la tête, le plan "scie" qui flingue volontairement l'ambiance de la création du costume...
Oui, c'est simple, c'est bête, mais on achète). Évidemment, les gags ne marcheraient pas sans le principal vecteur de bonne humeur de ce The Flash : Ezra Miller. On ne versera pas dans les polémiques autour du choix de reprendre cet acteur, si ce n'est pour dire que son "sauvetage" par la Warner se ressent à l'écran, il est à deux mille volts. Retrouver Miller (après une carrière fulgurante niveau interprétation), qui s'éclate dans son costume (double), nous donne de l'espoir pour la suite, autant pour sa propre filmo que pour celle de Warner. En revanche, on aborde un virage à 180° : les autres acteurs sont une véritable catastrophe. Michael Keaton est fatigué, Michael Shannon ne se donne même pas la peine (les rares scènes où il n'est pas numérisé...), et Sasha Calle est étouffée :
elle n'est là qu'une dizaine de minutes et disparaît à la fin.
Le scénario enchaine les incohérences mineures (
Barry ne perd pas ses fringues quand il "phase" au-dessus du puits de Batman, mais on doute qu'il a eu le temps de s'entraîner ; la pelle qu'il peut rattraper mais préfère suivre de ses mains tout le long de sa chute bruyante...
), majeures (
Supergirl qui est sauvée mais dit "oh, vous ne valez pas la peine d'être sauvés" en retour - "ingrate !" -, mais qui change d'avis en voyant Zod - "girouette !" -, le fait que ce soit le jeune Barry qui devienne maboule à la fin alors que ce n'est pas sa mère qui est en jeu dans l'histoire, le flashback de la précédente destruction de la Terre par Zod qui survient lors du face-à-face final...alors que ce Zod-là ne l'a jamais vécu. Ni Supergirl, si on essaie de rattacher ce flashback à la seule autre personne en face de Zod... C'est totalement insensé.
) D'ailleurs, à peu près tout le concept de voyages dans le temps est un véritable plat de spaghetti pour les scénaristes, comme Keaton le dit si bien... On ne comprend rien. On a aussi les yeux qui saignent à chaque scène avec un humain en numérique (
les bébés font froid dans le dos, les "arènes du temps" sont un bloubiboulga ignoble, le premier combat de Supergirl est affreux, la bataille finale aussi...
Faites passer le collyre, pitié). Ajoutez des références méta, pas trop compliquées au début (la Batmobile qui passe devant la Lune, les films de super-héros de la Warner) et qui se corsent vers la fin : on a droit à
Georges Clooney et Nicolas Cage en caméo de Batman et Superman. Pour les "Michel Palaref", on vous explique : oui, Clooney se moque de ses deux films Batman Forever et Batman et Robin, et pour Cage, il se moque du projet annulé de Superman réalisé par Tim Burton dans lequel il devait jouer.
Maintenant, vous savez. Ça n'est donc pas le coup de foudre pour ce The Flash, dont les effets numériques sont hideux, le scénario incohérent, et les seconds rôles inexistants (pas envie, ou pas à l'écran). Reste que certains gags sont vraiment sympa, que le jeune Barry est rafraichissant, et que dans l'ensemble, c'est Ezra Miller qui galvanise ce film d'une charge de mille volts.