Adaptant fidèlement l'oeuvre de Jane Austen, Joe Wright nous plonge au crépuscule du XVIIIème siècle pour y suivre la famille Bennet et surtout le destin des cinq filles, dont aucune n'est mariée mais avec des prétendants qui ne manquent pas...
C'est surtout autour d'Elizabeth que l'oeuvre est axée, ainsi que ses sentiments pour l'un de ses nouveaux voisins, qui vont osciller entre plusieurs extrêmes. Mêlant orgueil, amour, passion, mensonge, haine, hypocrisie, espoir ou encore préjugé, Joe Wright trouve toujours le ton juste pour mettre en avant avec une certaine justesse ces histoires de cœur, tout en décrivant bien le contexte de l'époque (notamment la place et la réalité des femmes dans la société) et les différences classes. En effet, entres plusieurs magnifiques tableaux, il y a cette peinture sociale dans laquelle une éternelle histoire d'amour va en bousculer les codes, toujours décrite avec intelligence.
Les tableaux présents sont effectivement magnifiques, avec de très beaux paysages ainsi qu'une remarquable et minutieuse reconstitution (notamment les habitats et costumes), nous plongeant directement au cœur de l'oeuvre et nous donnant l'impression de la vivre aux côtés des protagonistes. Les mouvements de caméras sont fluides, les plans toujours justes, que ce soit pour capter les sensations des personnages, mettre en valeur la beauté des lieux, ou les deux en même temps, comme en témoignent quelques scènes mémorables.
La force du film, c'est de constater que le fond est en raccord avec la forme, avec des protagonistes bien écrits et mis en scène, tout comme les sentiments qu'ils auront les uns pour les autres. Joe Wright n'oublie pas non plus les personnages secondaires, tous bien décrits et avec une réelle importance, et finalement, diverses émotions (avec quelques touches plus légères qui sont clairement les bienvenues) ressortent de l'oeuvre, des dialogues ou encore des regards des personnages. Bien ficelée, Orgueil et Préjugés bénéficie aussi de l'apport des comédiens, tous impeccables dans leur rôle, ainsi que de la bande originale qui colle à merveille avec les images.
Dans un registre assez classique, Joe Wright sublime Orgueil et Préjugés et en tire une oeuvre remarquable, où les sentiments des personnages et la beauté des lieux ressortent par le prisme d'un souffle à la fois historique et lyrique.