Les années 90 furent scindées en deux parties pour Nicolas Cage : la première fut principalement consacrée à des comédies gentillettes tandis que la seconde le propulsa au rang de star de films d'action. Sorti en 1994 et réalisé par Andrew Bergman, qui retrouve l'acteur deux ans après Lune de miel à Las Vegas, Milliardaire malgré lui s'avère donc être une comédie romantique tout ce qu'il y a de plus classique où un policier new-yorkais décide de partager ses gains du loto avec une serveuse à qui il devait un pourboire... Plus ou moins tirée d'une histoire vraie, cette péripétie citadine ne possède pas de réels gags mais reste nantie d'une bonne humeur omniprésente et surtout d'un casting envolé qui le sauve de la case téléfilm... Car avec sa mise en scène paresseuse, son absence d'humour cinglant et ses situations convenues, le film n'a rien d'exceptionnel ni de vraiment mémorable. Prévisible du début à la fin, poussif jusque dans ses derniers retranchements, Milliardaire malgré lui (titre erroné, on ne devient pas milliardaire lorsqu'on gagne deux millions de dollars) joue la carte de la comédie romantique où deux êtres séparés par les aléas de la vie vont apprendre à se connaitre et bien entendu à s'aimer une fois leurs boulets de problèmes laissés derrière : pour Charlie, flic de rue on ne peut plus modèle, c'est son excentrique de femme, pour Yvonne, serveuse un brin paumée, c'est son ex-mari qui revient à la charge. Mini-satire visant les nouveaux riches et la preuve que l'argent ne fait pas le bonheur (on pense immédiatement à L'Extravagant Mr. Deeds), le film ne révolutionne rien et n'amusera personne mais arrive à rester sympathique grâce à un Nicolas Cage tout en simplicité, à une Bridget Fonda fraîche comme une rose et à un décor new-yorkais idyllique qui – il faut bien l'admettre – fait son petit effet. Bref, simple comme bonjour, fortement exagéré et sans une once de concrète originalité, Milliardaire malgré lui se range parmi les rangs des comédies américaines fleur bleue qui pousseront les spectateurs (surtout les spectatrices) à croire encore au grand amour impossible, celui qui n'arrive qu'au cinéma par le biais d'un évènement extraordinaire. Et sur ce point, on ne peut rien reprocher au long-métrage, ce dernier remplissant correctement son contrat.