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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
Enfin un film sur la réalité sociale et politique qui la donne vraiment à comprendre, dans son ensemble. Loin de proposer un compte-rendu de telle ou telle lutte, ce documentaire s'attache à montrer ce qui, plus largement, nous touche tous, chacun à notre niveau. Si les services publics sont démantelés, si les droits sociaux s'amenuisent de plus en plus, c'est bien parce que la société change... et comment ?
Stéphane Arnoux part d'un constat : le libéralisme est en marche et rase tout sur son passage. Les profs, les intermittents, les personnels de santé, les chercheurs... tous ces gens qui ne sont pas rentables doivent le devenir, et tant pis si cela suppose de nier tous les progrès sociaux et tout idéal social. De l'OMC au MEDEF, il est question de tout faire passer par pertes et profits... et le gouvernement s'exécute.
Et puis le film dépasse ces considérations. Après avoir vu comment agit le rouleau compresseur libéral, la parole est donnée à ceux qui le contestent, qui croient encore qu'une société équitable est possible, qui résistent ou s'engagent. En s'attaquant aux publicités, en occupant les monuments publics, en battant le pavé, ils attirent notre regard vers des symboles : ceux de la République contre ceux du commerce...
Bref, un film citoyen qui donne envie de ne pas baisser les bras.
Journal intime d'une lutte sociale. Ayant participé aux nombreuses luttes depuis trois ans, je suis content qu'un tel documentaire sorte enfin pour pouvoir redonner la parole à ceux qu'on ne se décide toujours pas à écouter. Symptome de ces temps où le mot démocratie ne veut plus rien dire, ce documentaire a été refusé par toutes les chaines de télévision et ne sort que dans une combinaison limitée de salles (même le réseau "indépendant" de MK2 ne se mouille pas : faire de l'argent est sans doute plus intéressant que passer des documentaires militants). Pourtant, le film est un bon témoignage sur les trois années passées et j'ai retrouvé l'ambiance et les arguments que l'on veut mettre en avant afin de prévenir le grand public de la casse du système de santé, d'éducation et de tout ce qui est social : casse programmée par une Union européenne toujours plus sauvagement libérale. Alors, évidemment, avec ses très faibles moyens, la mise en scène est réduite à sa simple fonction d'enregistrement des témoignages et des manifs et les critiques reprochent au cinéaste de ne pas donner la parole aux contradicteurs : pour cela il leur suffit d'ouvrir la télévision vers 20 heures chaque soir et ils auront droit à la propagande officielle d'un gouvernement qui dirige sans écouter la voix du peuple (qui chante une bien douce chanson : on vous emmerde !). Pourtant, il me semblait que le mot démocratie était tiré des mots grecs "démos" et "cratos" voulant dire : le pouvoir au main du peuple. Le messie Raffarin, lui, affirmait il y a peu que "ce n'est pas la rue qui gouverne". On lui souhaite une bonne petite révolte générale avant la fin de son "règne".
Ce film a de grandes qualités, conférées par l'engagement et un tournage sur le vif, et les défauts mineurs d'un premier documentaire. Personnellement, je me sentais juste moyennement concerné par la dérive de notre société et sa refonte orchestrée par nos politiques. Depuis ce film, je me sens impliqué. Il m'a donné une vision d'ensemble, l'envie d'approfondir mes connaissances et de me battre. A nous d'oeuvrer au quotidien et d'ouvrir nos yeux sur d'autres possibles et des moyens à mettre en oeuvre pour participer à cette refonte, pour notre bien, et pas pour nous laisser manoeuvrer davantage. Bravo.
Ce documentaire est bien trop consensuel pour espérer une quelconque remise en question. En effet, tissé d'arguments déjà maintes fois rabattus, il n'apporte rien de neuf à qui s'intéresse au mouvement social aujourd'hui. D'autre part, l'abscence totale de contrepoids objectif appuie encore plus l'aspect bien trop didactique de cet objet. Attention, je ne suis pas un raffarinien convaincu mais un intermittent trouvant que ce docu ne rend pas compte de toute la complexité de notre combat. Pour ceux qui désireraient un point de vue moins moral, courez plutôt voir l'excellente 'raison du plus fort'.