Réalisateur parfois critiqué, John Singleton se lance dans un projet sans grande originalité, au scénario qui donne néanmoins envie au spectateur amateur de gunfights urbains et des réglements de comptes à l'ancienne. Misant sur un casting plutot jeune, le film s'en sort plutot bien et c'est certainement grâce au quatuor d'acteurs parfaitement dirigés, autant pour leurs personnalités que pour leurs actes, parfois douteux, mais leur quête de vengeance les y pousse, et dans le genre, la recette de Singleton fonctionne pas trop mal. Une bonne performance pour Mark Wahlberg en tête brûlée que rien n'arrête, mais une fois encore un excellent Garrett Hedlund, qui démontre qu'avec Four Brothers et Troie, s'annonce comme un jeune acteur montant. Trame pas trop mal fichue, dialogues savoureux et parfois bien placés, rythme plutot bien soutenu, il n'y a pas grand chose à dire côté réalisation, mais le film pêche par son apologie de l'auto-défense et du mépris des forces de l'ordre, qui à la longue plombe un peu le film qui méritait mieux. Flics mauvais, dépassés (mais pas cons non plus, on est pas dans Taxi), faux témoins, voisins corrompus, affaires de fric qui tourne mal avec des gangs... ça sent un peu le réchauffé et parfois la caricature, mais la sauce Singleton, après Shaft, fonctionne de nouveau dans ce western urbain, qui se coltine un aspect parfois trop immoral pour recevoir une totale approbation du public. Mais avec des personnages hauts en couleur et une histoire crédible, bien filmée et bien enchaînée, Four Brothers se laisse regarder sans déplaisir, même s'il méritait sans doute mieux.