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Un visiteur
4,0
Publiée le 8 novembre 2020
Grand amoureux du cinéma de Eisenstein, je décidais il y a peu de faire le tour de sa filmographie et de ses notes.
Aujourd'hui, on s'attaque à Alexandre Nevski, considéré par certains cinéphiles comme son meilleur film. Fort de son "Cuirasser Potemkine" considéré par deux fois comme "Meilleur film de tous les temps", Eisenstein est un grand oublié de l'Histoire du cinéma en général, et pourtant: à l'origine des théories les plus inventives, maître de la mise en scène, considéré comme le père de "l'art du montage", sa contribution et son lég à notre cinéma d'aujourd'hui est quasi totale.
Alexandre Nevski ne fait guère exception. Pourvu d'un grande mise en scène, d'une musique grandiose, Eisenstein, paralysé sur ce projet par l'Etat, fait preuve d'ingéniosité dans ses plans et mises en scène, en dépit d'une créativité. Alexandre Nevski n'est cependant pas œuvre à prendre en tant que tel pour découvrir le réalisateur. Toutes les critiques ici sont pourvus des origines même de ce projet. Eisenstein, sommé de revenir parmi son peuple alors qu'il est en exil en Amérique du Nord, est considéré comme un formaliste et très étroitement surveillé par ses pères.
On retrouve donc ici tout ce qui fait le réalisme socialiste: propagande, chants militaires et patriotiques à la gloire du peuple, apologie du prolétariat, actes héroïques en tous genres, terres promises et sacrifices, amour de la patrie avant tout. Ce cinéma se retrouve toujours aujourd'hui à travers le cinéma nord-coréen qui s'en inspire beaucoup.
Néanmoins c'est un pas en arrière essentiel dans la carrière de Eisenstein qui se voit faire un bond en avant après les louanges et les très nombreux prix qui auront couronné cette œuvre.
Assez peu enchanté, subjectivement, par ce film, l’œuvre est à découvrir pour la technique ou en toute connaissance de cause et avec tout le recul nécessaire à avoir quant aux origines même du projet. Reste que Alexandre Nevski, comme chaque film de Eisenstein, est un monument du cinéma.