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ronny1
36 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Commandé par Joseph Staline himself, le film fut jugé trop anti germanique à sa sortie, puis retiré du circuit au moment du pacte de non agression signé avec les nazis. Après l'invasion Allemande de 1941, Staline donna l'ordre de distribuer le film dans tous les cinémas d'URSS. Aujourd'hui, avec le recul historique, les atrocités nazies commises en Russie légitiment totalement la vision d'Eisenstein. Reste un film de propagande, dont le lyrisme manichéen insuffle une force peu commune à l'ensemble et la force du discours doit autant aux images qu'à la musique de Prokofiev. Si parfois certains décors simplistes, très carton pâte, peuvent faire sourire, la bataille sur la glace, scène principale et finale du film, ne manque pas d'ampleur et sa puissance allégorique reste intacte.
Equivalent russe des Colonel Blimp, Casablanca, To be or not to be ou encore Dictateur, ce film d'Einsenstein a vieilli, contrairement au Cuirassé Potemkine par exemple. La bêtise des dialogues et l'idéologie écrasent trop le film pour qu'on en fasse abstraction, comme c'était possible avec son chef d'oeuvre muet. Bien sur la mise en scène est grandiose. Eisenstein, contrairement aux autres réalisateurs, refuse de ridiculiser les allemands, en les peignant stupides, et préfère les montrer en guerriers classes et valeureux. Ils sont vraiment impressionnants sur certains plans, et cette menace importante ne rend que plus forte la victoire des camarades russes. La scène de la bataille a été pillée, et reconnaissont le, améliorée depuis. Par contre, ce qui n'a jamais été amélioré, c'est la bande-son. Prokofiev insuffle un épisme insoupçonnable au film, signant la plus grande bande son du cinéma, tout simplement. Il permet le miracle de ne pas s'ennuyer, même quand le film perd de son intérêt (ce qui arrive, malheureusement). Prokofiev + Eisenstein, il se faisait pas chier pour sa propagande Staline!
Eisenstein n'avait rien tourné depuis dix ans. Pendant cette décénie tous ses projets se sont avortés les uns après les autres, même ceux dont le tournage avait commencé ("Que viva Mexico" et "Le pré de Béjine"). Staline lui commanda "Alexandre Nevski", illustrant la mise en déroute de l'invasion teutonique du 13° siècle. Evidement cette commande de pure propagande n'avait d'autre but que de faire le parallèle avec la menace nazi. Le film disparue d'aileurs soudainement des écrans russes lors de la signature du pacte de non agression germano-russe. Et réapparue tout aussi précipitement lors de la rupture de celui-ci. Condidéré comme un chef-d'oeuvre du cinéma russe, "Alexandre Nevski" a pourtant bien mal vieilli. Tout d'abord par son coté propagandiste insupportablement simpliste. Mais aussi pour sa théâtralité: les décors minimalistes sentent le carton-pâte, tout comme les costumes. La mise en scène d'Eisenstein n'y échappe pas, la séquence de la bataille sur le glace considéré comme le clou du film fait désormais pale figure face à des productions plus modernes au réalisme bien supérieur. De toute évidence, ces acteurs russes n'ont jamais tenus d'épée, ni fait d'escrime...
Si "Alexandre Nevski" est un nouveau film de propagande pour Eisenstein, le contexte historique le pousse à délaisser la lutte prolétarienne pour adresser un message clair à l'Allemagne nazi : "Celui qui vient chez nous le glaive levé, périra par le glaive".
Et si l'idéologie écrasante se traduit par une écriture lourde au manichéisme problématique, elle est encore une fois servie par des ambitions de cinéma démesurées.
Tout dans l'oeuvre de Eisenstein est fascinant, de la façon dont il déshumanise les chevaliers teutoniques en silhouettes brutales et sans vie, en passant par le souffle épique que tout le travail sur la musique transmet, jusqu'à la force visuelle de chaque plan.
En effet, et même si cela paraît bien inutile de le préciser lorsqu'il s'agit de Eisenstein, le long-métrage est esthétiquement sublime, se permettant même de lorgner vers l'expressionnisme par instants, offrant de nombreux plans pouvant faire office de tableaux, à l'image de ces plaines figées dans le froid d'une splendeur stupéfiante.
De plus, la mise en scène du cinéaste est prodigieuse dans son jeu sur la profondeur. Rien que la chevauchée des teutons précédent la bataille, avec ces contre-champs sur les soldats russes inquiets, est une leçon de comment faire monter la tension.
Et ceci n'est qu'une infime partie de la maitrise avec laquelle Eisenstein utilise le langage cinématographique à sa disposition pour imposer une oeuvre dans laquelle l'image a une vraie force, qui traduit aussi bien les rapports entre les personnages que la sauvagerie d'une bataille.
Mais aussi, et c'est ce que beaucoup auront retenu, une vraie force épique et brutale, renforcée par l'intelligence avec laquelle la mise en scène et la musique se répondent, lors de la bataille finale qui reste, tout en étant entrecoupée de passages comiques agaçants, une scène marquante.
Cette dernière suit d'ailleurs la même ligne directrice que le reste de l'oeuvre : celle d'un divertissement épique magnifié par la force cinématographique et esthétique d'un grand cinéaste, qui, si il ne contourne pas l'écueil idéologique trop prononcé résultant en un écriture grossière, ainsi que des quelques problèmes de rythme, offre du très bon cinéma.
C'est mal réalisé,mal joué,long.La fameuse bataille sur la glace jongle entre le grandiose et le ridicule(des combats en vitesse accélérer,on se croirait dans Benny Hill).
Film de propagande anti allemande encouragé par Stalline, Alexandre Nevski s'inscrit comme une oeuvre marquante de la filmographie d'Eisenstein. On y retiendra surtout la reconstitution et la mise en scène de la fameuse bataille de la glace.
Un film qui souffre de tout point de vue de la comparaison avec Le cuirassé Potemkine: montage moins incisif et novateur (mention spéciale pour les interminables secondes où l'on voit un combattant faire semblant de frapper), personnages plus caricaturaux (encore), et certaines intrigues secondaires très discutables. On sent que le carcan de l'impératif de la propagande commence à peser plus lourdement sur les épaules d'Eisenstein, qui ne peut laisser libre cours à son imagination, tout en étant limité par les moyens techniques de l'époque dans une URSS de 1941 où le cinéma n'est plus franchement la priorité. Toutefois, on retrouve un souffle épique à certains moments de la bataille (la bataille entre le Grand Maître des Chevaliers Teutoniques et le prince de Novgorod) et certains plans audacieux (la glace se brisant sous le poids des chevaliers). Alexandre Nevski est donc moins bon que le Cuirassé Potemkine, et a surtout moins bien vieilli, mais n'en reste pas moins appréciable (mention spéciale pour les fans du Seigneur des Anneaux qui trouveront quelques éléments ayant inspirés Jackson pour les films).
La mise en scène est en carton pâte jusque dans les moindres détails, mais il faut savoir reconnaître le talent qu'il fallait pour faire un film historique à l'époque, avec tant de figurants et de costumes. La musique a beau être plus que "retro" (le mot lui-même est démodé pour l'époque), elle est en harmonie parfaite avec le scénario. Dommage que le film soit insistant au niveau de certaines scènes comme la bataille, qui devient très ennuyeuse.
Ce film a beau être bourré de défauts, j'arrive pas à me dire que c'est vraiment un mauvais film. C'est en fait assez complexe de juger un film de propagande, parce que la critique principale qu'on peut lui faire, c'est que les combats sont trop peu crédibles... Mais c'est pas tellement le but ici. Pour faire simple, si vous n'êtes pas ici pour voir un document historique de propagande, mais pour regarder un film, vous risquez de vous ennuyer.
À l'instar des précédentes oeuvres de Eisentein (Octobre, la Cuirassé Potemkine), Alexandre Nesky demeure un film de propagande commandé par le régime soviétique face à la montée du nazisme. Ce film dresse en effet un parallèle avec la menace de l'expansionnisme nazi. Un film de propagande certes, mais aidé par la musique de Prokofiev, Eisenstein en fait un remarquable film épique. La bataille finale sur la glace, scène tant admirée et qui a fortement influencé des films comme Conan le Barbare, Mulan ou encore le Roi Arthur, touche à la perfection. Cependant, parmi les points faibles, on peut noter une certaine absence d'émotion et une ambiance souvent un peu plate. Mais ayons au moins l'honnêteté de reconnaître qu'à travers sa filmographie, Eisenstein a inventé un véritable langage cinématographique.
Je pensais qu’Alexandre Nevski serait le héros de l’histoire, mais en fait ces sont les deux lascars qui convoitent la belle Olga. Les heaumes des chevaliers teutons m’ont fait sourire : des sauts renversés avec des formes incongrus dessus (patte, cornes, main…) J'ai encore une fois trouvé terrible la scène des bébés et enfants jetés au feu avec la musique dramatique qui accompagne. J’ai aimé le personnage qui a toujours des expressions ou des proverbes à dire dans n’importe quelle circonstance. Cela amène un peu de légèreté dans un film qui en manque. Et puis j'aime les films d’Eisenstein car il y a toujours un insecte qui se glisse devant la caméra sur le décor. Je me suis demandé tout le long du film si il avait eu une portée historique conséquente.
Film de propagande très manichéen et parfois schématique, Alexandre Nevski demeure cependant un véritable manifeste de la passionnante grammaire cinématographique de Sergei Eisenstein. S'accommodant du sujet imposé, le cinéaste use de tout son talent pour sublimer et adapter le propos, maîtrisant le mouvement visuel en collaboration avec le mouvement musical de la partition de Prokofiev. Chose rare, musique et image fonctionnent dans une parfaite relation de synchronie, l'une ne surpassant jamais l'autre, les deux composantes se soutenant mutuellement. Et il faut arriver au point culminant du film, la bataille sur la glace, pour assister à un véritable spectacle cinématographique, intelligent, pensé, orchestré magnifiquement par Eisenstein, que ce soit sur le plan de la mise en scène (jeu des verticales, tendances expressionnistes, ) ou du montage (le montage "coup de poing", le jeu des contrastes). La tonalité épique résonne fortement, jusque dans les dernières minutes, où l'aspect plus politique et historique apparaît mais où la maîtrise d'Eisenstein ne disparaît jamais.
Non non non et non ! La Eisenstein est tombé dans le film de propagande fade et mal travaillé; nationaliste au plus au point ! Si le manichéisme des autres films était eclipsé par la qualité du film, ici on s'enlise de la niaiserie la plus totale! Même la bataille sur la glace ne sauve pas le tout! Seul moment génial: le décalage de la musique de Prokofiev lors de la charge de la chevalerie; magnifique ! Sinon les croix gammées dissimulées sont amusantes sur les mitres des évêques. Vraiment dommage !
La musique impressionnante, souvent effrayante, est le principal acteur de ce film. L'esthétisme des scènes de bataille et des jeux de lumière font encore leur effet plus de 70 ans après. C'est un film de propagande anti-allemand, certes, et les Teutoniques y sont présentés comme des barbares qui n'hésitent à brûler vifs les enfants de leurs prisonniers. Mais il faut le voir de nos jours comme un film historique qui retrace les causes et le déroulement d'une victoire militaire qui fut un tournant dans l'histoire de la Russie. D'ailleurs, le filon du méchant envahisseur Allemand n'est-il pas encore exploité de nos jours, des décennies après la Seconde Guerre mondiale ?
Quand la musique et l'image sont aussi bien utilisées, c'est grandiose. Plus douteux sur le scénario, mais c'est comme un ballet qui se suffit à lui même.