Les réalisateurs parviennent à distiller une ambiance ambiguë, on ne peut pas leur enlever ça. De là à se sentir concerné Comment peut-on, dans un film s'appuyant avant tout sur les personnages (et a priori sur le processus d'identification qu'ils sucitent chez le public), miser autant sur un couple dont pratiquement personne ne peut se sentir proche : nous avons là deux quinquas pleins aux as (tiens, si j'achetais une maison ? tiens, si je la vendais ? tiens, si on allait vivre à l'autre bout du monde ?) dont le seul souci est qu'ils se font chier - on imagine bien la France d'en bas compatissant à l'insoutenable martyre de notre couple de héros. On ajoute à ça une interprétation dont on se demande si c'est du lard ou du cochon (palme de l'à-coté de la plaque à Roger Miremon, grand prix "and now for something completely different" à Philippe Katerine, qui a le mérite de surprendre par son jeu, euh... énigmatique). La manière progressive et tout-à-fait naturelle d'introduire l'échangisme, ses avantages, ses inconvénients - thèse-anithèse-synthèse, je ramasse les copies dans 4 heures - peut faire croire que le film cherche à promouvoir la pratique en question. En fait, il semblerait plutôt que les auteurs aient tenté de surfer sur un phénomène de mode (le fait de parler de l'échangisme plus que l'échangisme lui-même), en privilégiant une approche feutrée qui se voudrait pleine de tact plutôt que l'attaque frontale d'un sujet qui ne demande qu'à tomber dans le graveleux. Peindre ou faire l'amour a semble-t-il attiré massivement un public auquel il ne s'adressait pas forcément en priorité, cause de la lapidation populaire dont il fait l'objet, au moins dans ces pages. Ce n'est pas vraiment la faute des frères Larrieu.
Très beau film sur l'humain, le désir de vivre et de jouir...de ce qui nous entoure...de la nature et de l'humain...résumer ce film à l'échangisme est très réducteur...
Peindre ou faire l'amour est un objet cinématographique singulier, brillant et troublant. Attaquer de front la question de l'échangisme, de surcroît sur un mode si lyrique, relève du défi cinématographique de premier plan. Et le spectateur de ressortir conquis de cette démonstration sensible (plus persuasive que convaincante) sur l'échangisme, non plus vu comme une pratique sexuelle déviante, mais comme une étape transcendantale du couple. Car les frères Larrieu font passer avec brio (manipulation?) le message suivant lequel l'échangisme n'est autre qu'un couple de couples, l'aboutissement ultime de l'amour physique : une sorte de nirvana prémortem du couple, une renaissance in extremis et paradisiaque de celui-ci, alors que ses deux composantes individuelles arrivent dans la dernière étape de leur vie. Les décors champêtre sont enchanteurs, les paysages sublimes, et l'idée de la scène "dans le noir" tout à fait au diapason du reste du film. On se croirait dans un rêve.
Que ça fait plaisir de voir enfin un beau film d'Amour;sur un couple qui ne se déchire pas mais au contraire retrouve une seconde jeunesse au tournant de la cinquantaine.Les comédiens sont impeccables avec comme toujours,une mention spéciale à Sergi Lopez qui est ici Adam ,un ami qui vous veut du bien prenant ouvertement le contre-pied à Harry de Dominic Moll.
De superbes paysages, une ambiance parfois captivante mais aussi des périodes où on a du mal à croire à cette histoire déchangisme. Une mention spéciale pour Sergi Lopez bien plus crédible que le couple Azéma Auteuil qui dégage une quasi-absence de sensualité. Petit détail : la ballade dans le bois, dans le noir est ridicule.
Grrr !!! encore un film "à la mode bobo parisianniste" complètement surévalué par une (certaine) critique (cinematographiquement correcte) et complètement décalé par rapport aux gouts du public... sans intérêt de se taper les problèmes existentiels de quinquas en goguette en profonde province et qui nous jouent la partition "éternels ados"... passez votre chemin et faites l'amour (plutôt que d'aller voir ce film ;-)
Film moyen, encore une histoire bien de chez nous, de couples qui s'aiment mais.... cette fois on est passé à l'échangisme ! c'est nouveau mais peu original et S. Azéma et D. Auteuil semblent peut convaincus, on y croit pas beaucoup. Bref, un jour où on a rien d'autre à faire, à la rigueur !
Film étrange à l'atmosphère à la fois attirante et inquiètante, très bien servi par un quarté d'acteurs maîtres de leur art, des décors superbe, une B.O qui ne l'est pas moins et une réalisation originale (j'en veux pour preuve cette scène aveugle mais ô combien révélatrice dont je ne dirai pas plus mais qui justifie déjà le déplacement). Les oppositions et les paradoxes y sont nombreux, à commencer par la silhouette juvénile de Sabine Azema contrastant avec son visage duquel nul artifice cinématographique n'a tenté d'effacer les marques du temps qui a passé. Tout le sujet du film est dans cette contradictions. S'il n'y avait cette fin dont je ne dirai rien mais à mon goût décevante par sa superficialité, il aurait pu prétendre aux 4 étoiles.
Peindre ou faire l'amour (beau titre), est un film 5 fois sensible, par les 5 sens qu'il appelle a mettre en exergue au spectateur. Cela marche fort bien mais la sensibilité y est academique par le jeu des trop célèbres acteurs et n'indigne pas assez. Il manque ici l'irreverence d'acteurs frais et il y a excès de personnages ininteressants (trop d'amis chez Madeleine et son mari) reste quelques instants de grace par une mise en scene en aucun cas perverse et un decor agreable.
Ce film est fatiguant. Oui les acteurs sont bons, les paysages merveilleux mais ce film est vide... Dans le même genre, Dialogue avec mon jardinier est formidable.
Un film d'une sensualité et d'une finesses rare. Les images sont merveilleuses et l'histoire touchante. Il est vrai qu'il faut une certaine ouverture d'esprit pour réellement apprécier le film. Certain passage peuvent paraitre insaisissable, mais la sensibilité de l'expérience de certains spectateur aidera à les comprendres. Un trés bon film. NB: Les critiques des personnes ayant détesté le film sont trés révélatrice...
Rempli d'une fraîcheur indéniable, de paysages somptueux et apaisants, ce film aborde en surface le phénomène du libertinage/échangisme, ne suggérant qu'une unique et réelle réflexion finale (à savoir l'attachement à la liberté et à la découverte plutôt qu'un couple offrant un confort). Trop de facilités sont accordées au scénario, il ne démêle pas les noeuds qu'on voudrait aborder et c'est le principal regret. On appréciera tout de même la justesse de la prestation des acteurs, en particulier Sabine Azema dont le personnage de femme mûre, douce, intelligente et charnelle lui va à ravir ; on se demande même si son rôle est joué ?! Au final ce film suscite plus de questions que de réponses, une amorce correcte de réflexion sur un thème encore tabou.
Déroutants frères Larrieu! Cher lecteur ne nous y trompons pas, cette bizarrerie légère, inatendue et troublante sur l'usure du couple en déroutera plus d'un. Ici la peinture n'est prétexte qu'à introduire un amour, ou plutot des amoures, tissées aux fils de rencontres éphémères; s'offre alors à nous la renaissance sensuelle du couple Auteuil-Azéma...c'est la place de l'exclusivité sexuelle, du charnel, du sensoriel (l'aveugle et la scène du noir absolu ne sont pas étrangers à cette envie d'évoquer le reveil des sens) qui est remis en question dans cette fable atypique, découverte et assouvissement de désirs tout d'abord inconnus et reniés, puis assimilés au commun.