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Charlotte28
128 abonnés
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4,0
Publiée le 1 octobre 2024
Bien que très classique dans sa réalisation, ce drame nous happe par son esthétique symbolique classieuse, sa justesse psychologique et l'interprétation de ses comédiens, du bouleversant George Peppard au charismatique Robert Mitchum. En mettant au jour les rancunes, les secrets, les blessures d'une famille puissante, le récit balaie des thématiques et des enjeux universels en évitant tout pathos ou didactisme. Férocement humain.
« Celui par qui le scandale arrive » est après « Thé et sympathie » (1956) et « Comme un torrent » (1958), le troisième volet des drames existentiels issus de problèmes sociétaux latents. Contrairement au deux premiers opus, ici point d’artiste, mais toujours des êtres à la recherche d’une construction utopique. Rêve virant au cauchemar. Une fois de plus dans l’œuvre de Minnelli, l’american way of life provincial en prend pour son grade. Ici c’est une petite ville d’un Texas recréé par le cinéaste, sous l’emprise du capitaine Hunnicutt, personnage forçant également respect et crainte. Cette peur s’accentue, consciemment ou non, au sein d’un microcosme, à la fois envouté et paralysé. Robert Mitchum apporte sensualité, animalité, puissance et distanciation ambiguë à cette figure exceptionnelle. Personne ne peut s’assumer autour de lui, ni son fils légitime, ni son batard, ni la fragile fiancée, ni son père humilié, ni sa femme moult fois bafouée, qui a construit un mur vis à vis de ce tyran. Car, par un effet domino, tout le monde s’humilie dans une cascade successive, dont le capitaine Hunnicut représent le sommet (si j’ose dire). Bénéficiant, comme toujours, d’une construction artistique de premier plan, le réalisateur, plus peintre que jamais, nous offre sur ce point une succession de morceau de bravoure entre la lande avec ses marécages brumeux et des intérieurs dont les différences révèlent à chaque fois les personnages qui les habitent. Sans jamais tomber dans la psychologie de comptoir, réalisateur et scénariste offrent des portraits de personnages remarquablement fouillés. Et, cerise sur le gâteau, le film est une hymme à la famille recomposée. Pas gagné dans les USA de 1960, mais le très catholique John Ford avait écorné la morale étouffante du protestantisme puritain avec « La prisonnière du désert » (The searchers) quatre ans plus tôt. John Huston, Preminger et donc Minnelli vont s’engoufrer dans la brèche. La mise en place un peu longue (près de quarante minutes) empêche ce film d’accéder au rang de chef d’œuvre. D’autant plus regrettable de la deuxième moitié offre une tension si irrespirable, que la fin laisse le spectateur épuisé.
Avec "Home from the Hill", Vincente Minnelli nous pond un mélodrame aux accents shakespeariens. Le scénario se repose sur les difficultés relationnelles (et surtout familiales) entre les différents personnages et sur le final tragique que l'on sent gonfler progressivement. Rien de bien nouveau et rien de vraiment consistant à se mettre sous la dent. L'intrigue se suit sans déplaisir mais avec indifférence car l'ensemble est plutôt plat. Mention spéciale au casting avec l'excellent Robert Mitchum en tête.
Mal reçu par la critique a l'époque, c'est pourtant un mélodrame qui vaut le détour. L'histoire d'un macho d'une ville de province américaine ayant eu de nombreuse liaison avec des femmes. Un de ces fils agé de 20 ans commence a apprendre a etre un homme. Minelli nous réalise un film a la réalisation assez classique avec peu d'originalité sur le cadre ou sur le montage. C'est vraiment classique. Apr!ès Minelli n'a jamais été réputé pour etre un technicien de première ordre. Bon film...
Excellent mélodrame réalisé par un habitué du genre, à savoir le grand Vincente Minnelli, ce film bénéficie d'une très belle mise en scène, d'un casting totalement à la hauteur des attentes (où l'on retrouve notamment le grand Robert Mitchum ou encore le jeune George Peppard) et d'une belle histoire qui ne souffre d'aucune longueur et ce malgré la longue du durée de l'ensemble.
Théâtral et mélodramatique. Je n'aime pas dire qu'un film a vieilli, car après tout il est forcément le reflet de son époque. Mais oui, ça a beaucoup vieilli. A l'heure où l'avortement est banalisé depuis longtemps et où pour une fille avoir un bébé toute seule est presque un titre de gloire, avec ces histoires de fille-mère qui doivent absolument se marier parce qu'elles sont enceintes, on a un peu l'impression aujourd'hui de se promener sur la planète mars. Toutefois, de belles scènes et de grandes envolées, surtout vers la fin, où l'on retrouve le grand Minelli.
Les personnages et les situations vécues dans Home from the Hill sont de dimensions shakespeariennes. Wade Hunnicutt a tous les attributs d’un souverain abject. Riche, narcissique, pervers. Il soumet son entourage à ses désirs et entraîne ses proches dans un mal-être permanent et vers l’autodestruction. Sa dernière bassesse de mettre enceinte sa future bru provoque un double meurtre digne des grandes familles royales. Cependant le film n’est pas à la hauteur de ses ingrédients scénaristiques. La réalisation manque de relief et le shooting se rapproche davantage de celui d’une série télévisée. Comme plusieurs acteurs masculins de l’époque, Robert Mitchum se contente d’être lui-même. Comme si la production misait davantage sur la star que sur le talent de l’interprète. Un cas pour l’Actors Studio. Pour sa part, Eleanor Parker semble avoir saisi le niveau de jeu que le scénario commandait, si bien qu’elle semble en mettre un peu trop comparativement à ses partenaires. Le manque de crédibilité de George Hamilton en Theron nuit beaucoup à la production. Son personnage a 17 ans alors que lui en fait 32. Son jeu s’en trouve dénué de vérité. Par contre George Peppard dans le rôle du fils renié et doué d’une grande humanité joue avec justesse. Est-ce la vocation de Vincente Minelli pour la comédie musicale qui empêche le film d’atteindre son potentiel tragique ? Ça reste à analyser. La richesse et la profondeur psychologique des personnages réussissent cependant à préserver un intérêt pour l’œuvre.
Avec ses secrets de famille et sa résolution tragique, on est en plein dans le drame filmé avec passion et grande élégance autour d'une Amérique des années 40 où la tradition est bien ancrée dans les esprits et finement reconstituée dans les décors ou les dialogues.
Durant les années 1950, l'adaptation des pièces de théâtre et romans sudistes est à la mode à Hollywood depuis le choc qu'a été le film d'Elia Kazan "Un Tramway nommé désir" en 1951 avec l'apparition brutale et très sexuée de Marlon Brando qui révolutionne le jeu en imposant pour de longues années la méthode de l'Actor's Studio. Chaque jeune pousse dans le sillage de Brando doit désormais se plier à l'exercice pour éprouver sa capacité à exprimer les sentiments paroxystiques qui constituent le substrat profond de cette littérature dont les chefs de file sont William Faulkner et Tennessee Williams. Paul Newman, James Dean mais aussi des acteurs plus chevronnés comme Robert Mitchum, Burt Lancaster ou William Holden jouent les rebelles avec plus ou moins de succès notamment Holden qui dans "Picnic" de Joshua Logan se prête à une pathétique imitation de Brando, allant jusqu'à revêtir le mythique teeshirt déchiré de Kowalski (le héros de "Comme un tramway nommé désir"). Dans le même esprit, tous les metteurs en scène à la mode ou en devenir du moment font leur film sudiste de Sidney Lumet à Vincente Minnelli en passant par Martin Ritt, Joshua Logan, Delbert Mann, Joseph Mankiewicz, Richard Brooks ou George Stevens. Après "Comme un torrent", son dernier film, qui sans être typiquement d'inspiration sudiste navigue dans les mêmes eaux, il n'est pas étonnant que la MGM pense à Minnelli pour adapter un roman tout frais de l'écrivain texan William Humphrey , "Home from the hill". L'exercice est tout à fait dans les cordes de Minnelli qui adore les mélodrames à forte tension dramatique où son lyrisme peut s'ébrouer en toute liberté. On pouvait donc avoir quelques craintes. De manière inattendue, Minnelli s'en sort très bien, surpassant et d'assez loin des réalisateurs réputés plus sobres comme Sidney Lumet ("L'homme à la peau de serpent"), Delbert Mann ("La rose tatouée"), ou même Richard Brooks ("la chatte sur un toit brûlant"). Le scénario a été confié au couple Harriet Frank Jr. et Irving Ravetich qui officiera aux côtés de Martin Ritt, spécialiste du genre, pour ses trois excellents films sudistes ("Les feux de l'été", " Le bruit et la fureur" et "Le plus sauvage d'entre tous"). On trouvera peut-être dans cette collaboration l'explication du parfait mariage entre une écriture cherchant par la nuance à rendre les personnages crédibles à l'écran et la sensibilité d'un réalisateur prompt à ressentir et à retranscrire les fêlures de l'âme humaine. La présence de Robert Mitchum avec sa retenue habituelle n'est sans doute pas pour rien non plus dans cette alchimie qui permet au film pendant deux heures et trente minutes de nous tenir en haleine malgré les ficelles parfois un peu grosses de cette histoire aux rebondissements assez prévisibles et aux personnages trop typés. Wade Hunnicutt (Robert Mitchum) riche propriétaire terrien à la sexualité débridée, règne en maitre sur sa famille mais aussi sur sa bourgade. Sa très forte personnalité et son emprise lui permettent de contenir toutes les frustrations que génère son comportement libertaire. Mais après un accident lors d'une partie de chasse au sanglier que Minnelli utilise fort à propos en introduction pour montrer en une seule scène toute la dimension psychologique et sociale du personnage, les choses commencent à se fissurer. Theron (George Hamilton), le fils de Wade cherchant son chemin entre deux éducations opposées, reflet de la fracture du couple que forme Wade avec Hannah (Eleanor Parker), sera l'élément déclencheur d'une progression dramatique montant crescendo jusqu'au dénouement final. Pour compléter le portrait psychologique de Wade et donner une grille de lecture plus explicite du dilemme familial, les deux scénaristes ont complété le récit d'un fils illégitime, Rafe (George Peppard) servant à complexifier et à humaniser la personnalité de Wade qui pouvait apparaître comme une caricature du riche propriétaire texan, uniquement centrée autour d'un machisme triomphant. Un rajout dont l'apport reste malgré tout mitigé car en plus de dénaturer le roman, il apporte dans l'utilisation opportuniste qui est en faite par Minnelli et les deux scénaristes un penchant naïf et un peu mièvre qui amoindrit la très bonne impression générale. L'accueil critique des deux côtés de l'Atlantique sera assez négatif. Robert Benayoun dans Positif regrettera lui aussi la création du personnage de Rafe. "Celui par qui le scandale arrive" n'évite donc pas toutes les outrances nées de la confrontation entre des romans qui supportent mal la transcription cinématographique et une méthode de jeu basée sur l'utilisation par les acteurs de leurs traumas personnels pour donner vie réelle à leurs personnages. Mitchum n'était pas de cette école et son détachement naturel contribue largement à ne pas faire exploser la cocotte minute. Minnelli quant à lui parvient, outre sa maitrise technique habituelle, à brosser des portraits psychologiques fouillés de l'ensemble de ses personnages sans se laisser emporter par la frénésie que lui autorisait cette histoire aux rebondissements dramatiques trop bien balisés. Une course d'obstacles piégeuse que cette adaptation, passée avec succès par Minnelli là où beaucoup de ses confrères se sont laissés déborder face au même exercice.
Un drame au scénario intéressant malheureusement à coté d'excellentes scènes Minnelli nous gratifie de quelques passages mélodramatiques dignes des pires vieilleries du cinéma. en coupant une bonne demi-heure de film on aurait eu un film un peu plus efficace.
Il est assez incompréhensible que ce grand film n’est pas été mieux apprécié lors de sa sortie . En fait, seuls les thuriféraires de Minnelli auraient du réagir de cette manière car ils ont eut du mal à le reconnaitre. Ce que l’on peut éventuellement discuter est son académisme excessif (ce qui n’est qu’un reproche personnel à chacun), cet académisme le rendant pourtant universel. Minnelli ne s’est permis aucune fantaisie de mise en scène, il a suivi pas à pas un scénario bien structuré . Tout ce qui se produit étant d’une grande logique à partir du moment où les circonstances s’y prêtent. On croirait se trouver plongé dans un livre illustré plus qu’au cinéma, aucun personnage ne change en cours d’histoire et aucun ne veut modifier ses désirs ou ses convictions. Dans ces cas là, l’issue dramatique est inévitable. Vu ainsi, les décors naturels ou artificiels jouent un rôle important et dedans chacun à trouvé sa place, ce qui semble compter plus que tout. Il est rare de rencontrer un personnage aussi parfait que Rafe, il est presque un modèle biblique et ne failli pas une seconde. Sa présence est contagieuse et c’est par lui que l’apaisement viendra; c’est le contraire de celui par qui le scandale arrive. Chaque acteur tient bien son rôle mais aucun ne se détache sauf Everett Sloane qui fait de brèves mais belles apparitions remarquées. En 2016, ce film n’intéresserait plus aucun jeune car aucun ne pourrait ressentir le terrible contexte des années 60 dans un état américain extrêmement puritain. Pourtant tout serait pareil aujourd’hui si la pilule n’existait pas et si la rigueur catholique conditionnait nos comportements. Question cinéma, outre pour sa mise en scène, il faut aussi admirer le talent de Minelli pour faire avancer l’action dont la dramaturgie prend de plus en plus d’importance jusqu’à la scène finale.
Un film de Vincente Minnelli datant de 1960 qui ressemble plus au cinéma d'Elia Kazan ou de Nicholas Ray qu'a du Minnelli mais on ne va pas bouder notre plaisir, ce film a des qualités !! Le titre "Celui par qui le scandale arrive" en dit long et résume bien l'histoire, un père peu flatteur sur le plan familial et de l'entourage élève son fils a devenir un homme pour prendre sa succession de plusieurs hectares dans le Texas. Après une liaison avec une fille dont le père ne veut pas, le jeune homme apprend des révélations familiales sur le passé de son père, sur l'ami de la famille très dégourdit qui n'en est pas un, tout les personnages principaux de ce long métrage sont impliqués sans révéler les spoilers. Vincente Minnelli signe un film dramatique et déchirant avec une mise en scène soignée, un scénario bien construit et révélateur. Robert Mitchum, Eleanor Parker, George Peppard et George Hamilton sont excellents dans chacun de leurs roles respectifs. L'ensemble est pas mal et se suit.
Je reposte ici, j'avais pas vue la section dédiée :
revu ce soir. J'avais en tête un Wade beaucoup plus "mauvais" que celui que je viens de revoir. Sur le ressenti général... j'adore. Le film n'est pas lent alors que le côté mélodrame aurait pu le rendre un tantinet fastidieux. Il ne restait pas dans les (mes) annales peut être parce qu’il n'est pas innovant (pour l'époque) ou parce qu'il manque parfois un peu de punch (oui, un peu d'humour ne ferait pas de mal de temps en temps :) ). Il n'est pour autant pas ennuyant pour un sou Je trouve ce film très poignant dans le sens ou je m'attache à chacun des personnages. Wade Honnicut est censé être une sorte d'ordure mais est en fait un homme...avec ses travers. Je m'imagine à la place de Theron quand son père tâche de s'expliquer : " Ok ! tu es un homme comme les autres, mais un homme bon - en plus de reconnaître ses erreurs - les assume et cherche à les corriger. C'est facile de donner l'aumône quand on a du fric, moins facile de reconnaître un fils illégitimme au grand jour" (en tenant compte de la pression sociale de l'époque bien sûr) Ce que j'aime en premier lieu dans ce film, c'est qu'il casse tout le manichéisme qu'on retrouve globalement dans l'ensemble des films américains actuels. Et dieux sait que j'aime le cinéma américain ! Bon, OK, il y a bien Rafe qui n'est jamais vraiment représenté sous un mauvais jour, toujours plein d'abnégation, de fierté bien placée etc... Mais bon, on peut se permettre un vrai gentil dans un tel film quand même Sinon les acteurs au top (Robert Mitchum bien sûr masi les autres "pousses" aussi) Je ne suis pas tout à fait d'accord avec les commentaires selon lesquels les dialogues gâchent tout (en quelle langue l'allocinéaste qui dit ça a vu le film ?) parce que bien que je reconnais que ça peut être parfois cucul, on est dans l'époque du cinéma un peu théâtral, et ça se pardonne ! voilou...4/5 bien sonnés (pour pas mettre 5, c'est pas non plus le film que je vais revoir 50 fois comme le dîner con, mais c'est le genre qui veut ça)
Du grand Minnelli , casting de haut niveau entre acteur confirmé (Mitchum) et "débutants" (Luana Patten, G Hamilton), décors magnifiques( Texas et les forèts et les marécages). Dialogue relevé . Scénario qui aborde l' initiation de Theron Hunnicut , fils à maman, trop choyé qui va apprendre par son père,Wade (homme influent de la ville) à devenir un "homme" (la chasse au sanglier les femmes..).La 2 eme partie vire à la critique sociale d' une certaine Amérique, de ses codes sociaux, de ses moeurs : Theron découvre qu' il a un frère batard, rejeté par son père etdécide, dégouté , de quitter le concon familial doré.