Quel beau film... Un sujet trop souvent oublié (volontairement ou pas il y a toujours débat), de très très bons acteurs, et des faits historiques parfaitement mis en scène. On aime ou aime pas Samy Naceri et Jamel Debbouze, mais ici on ne peut pas leur reprocher grand chose. Mention particulière pour Roschdy Zem, acteur trop peu connu. Quant à ceux qui critiquent l'exactitude du film concernant le rôle des indigènes pendant la seconde guerre mondiale (certains historiens ont critiqué ce film car ils trouvent que les indigènes y sont trop représentés comme de la "chair à canon"), ils ne méritent pas le titre d'historiens, car tout le monde sait sans pour autant le dire que c'était vrai. Seul petit bémole, pendant les 3/4 du film, beaucoup de sous-entendus sont faits sur le rôle et le traitement des combattants africains par rapport aux soldats français, on aurait aimé que ces mots soient prononcés clairement pour dénoncer ces différences.
J’aurais probablement mis une meilleure note après ma première vision. En le revoyant j’ai plus remarqué les défauts d’Indigenes. C’est un film très moyen mais nécessaire. A ce titre il faut vraiment distinguer la forme du fond. Du point de vue de la forme le film souffre de ses incohérences, la pire étant celle déjà beaucoup évoquée de Jamel Debbouze en soldat. La photo est assez fade mise à part le fait de filmer la Provence comme le Maghreb d’où viennent les soldats que l’on va suivre et qui fait un joli parallèle. Le plus problématique étant à mon sens le final qui lorgne vers le soldat Ryan et qui du point de vue de la maîtrise des scènes de guerre fait très pâle figure. Mais finalement la n’était peut être pas l’essentiel pour ce film, fait avant tout pour rendre hommage à ses soldats sacrifiés pour un pays qui ne voulaient pas les reconnaître et qui n’ont même pas par la suite bénéficier de reconnaissance. De ce point de vue il a atteint son but (grâce notamment à des acteurs très impliqués) en mettant en avant des soldats trop vite oubliés.
Un bon film sur la seconde guerre mondiale, un très beau message diffusé, montrant la fierté de l’Algérie, de servir la France, dans le but de combattre cette allemande nazie. Néanmoins, on peut observé des interprétations absolument ignobles, comme on en voit rarement, pourtant j’adore le casting. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 3/5
En 2006, Rachid Bouchareb évoque un pan méconnu de l’Histoire. Il s’agit de l’armée coloniale française ayant combattu les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. En suivant le parcours de quatre soldats maghrébins (Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Roschdy Zem et Samy Naceri), de leur enrôlement en Algérie à leur ultime bataille en Alsace, c’est un destin croisé composé de doutes, d’ambition et de prise de conscience sur la discrimination qui nous est proposé. Si le travail de réhabilitation historique est indiscutable, le film souffre néanmoins d’un manque de rythme évident. La mise en scène demeure également terne, ne parvenant jamais à transcender les passages censés être percutants. Du coup, on frôle parfois l’ennui. Bref, une œuvre honnête qui a le mérite de rappeler à la mémoire collective le rôle de ces hommes oubliés.
Primé à Cannes du prix d'interprétation masculine, si l'œuvre est importante pour la mémoire de cette page inconnue et méprisée de l'histoire de la Deuxième Guerre Mondiale, elle est surcotée, Debbouze et Nacéri sont trop justes face à un scénario militant, puissant et bien mené.
Le film en lui même est plutôt pas mal, même si d'après ce que j'ai lu le réalisateur a embelli la vérité concernant ces soldats. En effet certains d'entre eux auraient violé des jeunes femmes en Italie notamment... Le réalisateur a évidemment fait ressortir leur côté héroïque en occultant ça mais bon... Sinon le film possède quelques longueurs mais les scènes de combats (même si elles sont peu nombreuses) sont pas mal faites ! Pas mal, 3/5
L'hommage rendu par ce film aux algériens qui se sont engagés pour libérer la France du joug nazi a été unanimement salué. Si l’entreprise est louable, le ton didactique adopté par le réalisateur Rachid Bouchareb m’a agacé (genre « Regardez comment les pauvres arabes ont aidé les français à s’en sortir malgré le racisme latent. »). Personnellement, je n’aime pas me faire tirer les oreilles pendant un film. De plus, les acteurs principaux sont trop connus dans des rôles diamétralement opposés. Désolé mais Jamel Debbouze et Samy Naceri (entre autres) en soldats : ça ne le fait pas. Les seconds rôles sont stéréotypés (les français condescendants et racistes envers les gentils maghrébins). Sinon, excepté le dénouement qui lorgne du côté du film de Steven Spielberg « Il faut sauver le soldat Ryan », « Indigènes » n’atteint pas les sommets du genre.
Un bon film sur la seconde guerre mondiale, le point de vue des colonies françaises en Afrique, ces soldats engagés au front de ce continent servent la France assiégée, dominée et bien décidée au temps du général De Gaulle, à combattre le Nazisme. Ils seront confrontés aux difficultés d’acceptation au sein de cette société colonialiste paternelle infantilisante, tiraillés entre la dévotion sous les drapeaux français et son racisme. Les métropolitains d’abord ensuite les pieds noirs et en dernier choix, les « indigènes », une histoire de quota législatif, la discrimination administrative pointée du doigt. Une danse classique orchestrée du théâtre politique se résume à un mouvement de boycott sans commentaire. Cette injustice subie jusqu’à provoquer des bagarres à la limite in extremis de la cour martiale, les bons et loyaux services furent prirent en compte. L’état de siège militaire a un caractère d’urgence, la guerre livrée contre l’ennemi qui fit les yeux doux propagandistes destinés aux patriotes musulmans à la loyauté inébranlable, sur le chemin provincial, Jésus la figure religieuse, l'argent, l'amour et la mère patrie. Une fosse mortelle fauchant tant de soldat enthousiaste, la raison dans l’action fit perdre les moyens et couler du sang et des larmes, prendra le dessus sur les différences raciales. Malheureusement, le dénigrement à l’égard de ses vétérans, leurs bleds devenus indépendants, continue à perdurer, quelque soit les gouvernements successifs, l’inégalité pensionnaire comme fort symbole raciste.
Un bon film de guerre honnête sur les tirailleurs pendant la seconde guerre. C'est un peu déroutant de voir ces acteurs français dans un film de guerre à haut budget mais ils réussissent à nous convaincre, et faire passer le message forcément orienté sur la réalité de ces combattants français. Pas un chef d'œuvre, mais un film avec un propos qui se fait entendre.
Rachid Bouchareb rend hommage et réhabilite si besoin, au moins dans les mémoires, les soldats nord-africains qui combattirent dans les rangs de l'armée française gaulliste. Le film souligne l'esprit de sacrifice de ces arabes morts pour une patrie qui les dédaignait ou les maltraitait. Passant un peu rapidement sur les motifs de leur engagement (certains pour la solde, d'autres peut-être pour la gloire ou l'action), Bouchareb fustige par nombre d'anecdotes le racisme ordinaire subis par ces combattants pas aussi français que les autres. Ni médailles, ni reconnaissance, pas de promotion et guère plus de permissions pour les soldats des colonies, pourtant aussi impliqués dans le conflit, sinon plus, que leurs "compatriotes". De quoi alimenter la polémique encore aujourd'hui... Essentiellement didactique et témoignant de façon un peu trop évidente ou démonstrative, le film alterne des scènes de guerre dramatiques et spoiler: des séquences argumentant les discriminations, voire les humiliations , dont s'offusquent les soldats arabes. La mise en scène manque sans doute d'originalité et de style. La dernière partie est plus réussie, avec un relief plus singulier,spoiler: ceui qu'offre un village vosgien où sont réfugiés les principaux protagonistes du film et où se joue leur destin avant l'attaque allemande.
Un film généreux, pas maladroit mais d'une dramaturgie un peu simple.
La reconnaissance de ces vies sacrifiées et ce rappel historique est un mérite immense de ce film mais l'apologie de la guerre dans certaines séquences me dérange toujours c'est pourquoi je ne mets que 2 étoiles malgré le très bon jeu des acteurs et une mise en scène réussie.
En dépit d'un sujet poignant qui réhabilite avec nécessité le rôle essentiel des soldats algériens pendant la Guerre d'Algérie,"Indigènes"(2006)ne fait qu'empiler les scènes sentencieuses,mélodramatiques et schématiques.Comme un cours d'histoire en accéléré.Rachid Bouchareb,sachant qu'il est intouchable avec ce film citoyen,fait de ses 4 soldats des stéréotypes ambulants,qui n'évoluent que très peu.Dès lors,toute empathie devient difficile,face à ce désintéressement qui n'en est pas un .Une oeuvre malgré tout inattaquable.
"Indigènes" est vraiment un très beau film. Rachid Bouchareb signe une fresque pleine d'émotions où l'on suit le parcours de 5 tirailleurs algériens, et marocains. Commençons tout de suite par le casting. Nous avons le droit à une distribution exceptionelle. Jamel Debbouze est vraiment très attendrissant et change enfin de registre. Il excelle en tout cas dans celui-ci. Roschdy Zem est lui aussi excellent, comme d'habitude. Sami Bouajila joue très bien et dispose d'un charisme exceptionel. Sami Nacéri est aussi très émouvant. Enfin, Bernard Blancan, il ne faut pas l'oublier, est très fort. Ainsi, cette troupe mérite complètement son prix d'interprétation même si Roschdy Zem et Jamel Debbouze tire leur épingle du jeu. Quant au scénario, il est irréprochable. Là où j'ai envie de mettre un bémol, c'est la réalisation. Tout d'abord, je trouve que le film manque vraiment de rythme. Ainsi, il y a quelques longueurs au milieu du film. Cependant, la fin est vraiment grandiose et permet d'oublier très vite celles-ci. De plus, concernant les scènes de batailles, on a rien à envier aux américains. Elles sont vraiment très impressionantes. Enfin, je trouve que le manque de musique pèse énormément sur le film. La musique aurait été un très grand avantage dans ce film notamment pendant les scènes de batailles. Ainsi, Rachid Bouchareb signe un très bon film qui restera dans les mémoires.
On pouvait craindre le pire de cet "Indigènes" : critique facile des Français, démagogie, partialité partisane... Même si le prix d'interprétation collective à Cannes était plutôt rassurant (encore que...), une petite appréhension subsistait surtout au vu des interviews données par le réalisateur Rachid Bouchareb et ses acteurs, plaidant surtout pour la revalorisation des pensions de ces anciens combattants venus des colonies au dépend des qualités intrinsèques du film. Mais rapidement, le spectateur septique se voit rassuré par l'angle adopté par le réalisateur qui, tout en dénonçant le racisme latent et l’attitude méprisante de l’armée française face à ses Indigènes, ne sombre pas dans le manichéisme auquel le film semblait pourtant promis. Les Français ne sont pas tous des gros cons racistes, certains allant même jusqu’à réserver un accueil triomphal aux soldats (voir l’arrivée en Provence ou dans le village alsacien). Les Indigènes ne sont pas de pauvres victimes innocentes du racisme de la métropole mais des hommes imparfaits aux horizons et aux motivations différentes (Saïd est un faux gentil prêt à exploser, Yassir est là pour l’argent, Messaoud joue les gros bras, Abdelkader a la revendication dans la peau...). Question mise en scène, il faut reconnaître que le spectacle est bluffant, le cinéma français ne nous ayant pas habitué à des séquences guerrières aussi réussies (remarque également valable pour "L’ennemi intime"). Les scènes explosives sont d’ailleurs tempérées par des moments plus intimes permettant aux personnages de s’exprimer. A ce titre, le casting est très intéressant et offre aux acteurs des rôles sur mesure, loin des clichés qu’on leur propose habituellement. On retrouve ainsi un Jamel Debbouze étonnement sobre (son personnage étant sans doute le mieux écrit du film), un Roshdy Zem charismatique, un Sami Bouajila velléitaire, la découverte tardive du sévère Bernard Blancan, la jeune Mélanie Laurent, l'espoir Mathieu Simonet, le caméo du producteur Thomas Langman... Seul Samy Nacéri est clairement en-dessous, avec un jeu toujours aussi approximatif et braillard, mais est-ce vraiment une surprise ? On regrettera néanmoins les baisses de rythme de la mise en scène (notamment lors de l’arrivée en Alsace) mais, au final, Indigènes restera comme une bonne surprise qui, en plus s’est avérée utile, les anciens combattants des colonies ayant vu leur pension revalorisée.